[Exclu AP] Geoffrey Dernis: « Les jeunes ont su nous écouter »

Nous avons interrogé Geoffrey Dernis pendant cette période de confinement. L’ancien Pailladin désormais consultant sur France Bleu Hérault est revenu sur son arrivée au club à l’été 2009. Il nous a raconté ses trois années sous le maillot pailladin avec en point d’orgue, le titre de champion. Vous découvrirez la suite de son interview dans le courant de la semaine.

  • Quel a été le discours des dirigeants Pailladins pour te recruter alors que ton CV avait sacrément de la gueule pour un promu ? D’autres clubs étaient ils intéressés?

« Quand je suis arrivé à Montpellier, j’étais en fin de contrat avec Saint Etienne. Je suis parti en vacances et je savais que j’avais plusieurs contacts. Mais les dirigeants du club m’ont appelé et m’ont payé le billet d’avion pour venir avec ma femme à Montpellier. Je suis quelqu’un qui fonctionne beaucoup à l’instinct et j’ai senti de suite des choses positives et le discours m’a beaucoup plus. Les dirigeants m’ont dit: « On te veut. » Les dirigeants avaient un projet à moyen terme qui me plaisait beaucoup et Montpellier ce n’était pas qu’un simple promu, c’était comme si Lens remontait demain. C’était un club qui comptait dans le foot français.  

  • Emir Spahic semblait être un sacré personnage, adoré par les supporters Pailladins, que peux-tu nous dire à son sujet ?

« Emir, on va dire que c’était quelqu’un de lunatique. Le premier jour où il est arrivé, il a vu les installations de Grammont, nos vestiaires et c’était vieux avec les portes en fer… Et il a dit qu’il voulait un truc plus convivial et le lendemain, il est arrivé avec un canapé et une télé. C’était un mec comme ça qui avait le coeur sur la main. Par contre, sans comprendre pourquoi, quelques jours plus tard, à l’entraînement, il pouvait être affreux, ne parler à personne et mettre des coups. Il était comme en match. Capable de faire des interventions dont lui seul avait le secret, un grand défenseur mais qui pouvait péter un câble et mettre des coups. Mais je retiendrai avant tout que c’était un bon joueur. »

  • Voit-il en Joris Chotard un joueur de la trempe des Cabella, Belhanda, Stambouli ?

« Oui, je pense qu’il est parti pour. Pour l’instant. Il fait penser un peu à Younès. Dans le sens où il a réussi son premier match. Il l’a joué sans trop de nervosité et ce soir-là, ça avait été pratiquement l’un des meilleurs joueurs de l’équipe. Et pourtant il y a de la concurrence au milieu. Mais il tire son épingle du jeu. Et s’il continue à bien travailler, je pense qu’il fera de belles choses. »

  • Racontez nous le 1er des 2 buts face au PSG au Parc à la 38e journée lors de la saison 2009/2010 ? Le match en lui-même doit être un premier beau souvenir à Montpellier.

« En fait ce match, il est vraiment spécial. Car déjà, on se présente avec une équipe très amoindrie au Parc ce soir-là. Quasiment une équipe 1 Bis alors qu’on vise une place européenne. C’était un contexte spécial et c’est vrai que marquer du droit en lucarne opposée à Greg Coupet en plus, au Parc, c’était top. C’était notre premier grand souvenir, en effet. »

  • Cette défaite en finale de CDL contre Marseille, ça reste LE regret de votre passage au MHSC?

« Perdre en finale c’est toujours dommage et il y a toujours de la déception. Mais c’est bizarre mais c’est un de ses seuls matchs qu’on a attaqué en ne voulant pas le perdre. Je nous ai trouvés trop défensifs. On n’a pas mis la meilleure équipe pour la gagner. Après c’est un demi-regret car c’est dans la continuité de la saison de la montée où on décroche une place européenne, on fait un beau parcours et on perd en finale. »

  • Comment il explique une telle réussite de René Girard sous nos couleurs ?

« Je pense que les dirigeants avaient analysé le potentiel des jeunes de la Gambardella et qu’ils ont su choisir des anciens qui étaient loin d’être finis. Il y avait beaucoup de qualité chez les jeunes mais aussi chez les vieux. Et nous, nous étions là pour les cadrer. Il y avait un recrutement très intelligent pour un promu avec les Pitau, Jeunechamp, moi… Et l’intelligence des jeunes c’est d’avoir su nous écouter. René Girard était aussi un excellent formateur et il a su déceler très vite le potentiel des jeunes?

  • Comme en mettant Younès titulaire contre le PSG dans un stade à guichets fermés pour le premier match après la montée?

« Oui, mais Younès avait fait une très bonne préparation et René l’a mis titulaire parce qu’il le méritait. Younès en plus à cette époque, c’était quelqu’un d’insouciant. On lui a dit de jouer, de ne pas s’occuper d’autre chose et on l’a encadré. Après ce match contre Paris, ce n’est pas mon meilleur souvenir parce que je sors une fois que Cécé (Jeunechamp) se fait expulser. On faisait chambre ensemble à la mise au vert. Et il m’avait dit qu’il s’était calmé qu’il ne prendrait plus de rouge. Et 30 minutes, il sort, et quand il est sous la douche, il me voit arriver 2 minutes après et il avait compris et que j’étais sorti pour faire un changement tactique. »

  • Une anecdote pour faire marrer nos lecteurs?

« Je ne sais pas si tu te souviens de l’annonce de ma retraite internationale en fin d’année 2011. Nous étions premiers mais nous avions perdu à Valenciennes et l’ambiance se tendait énormément. Geoffrey Jourdren avait balancé devant les caméras à un journaliste « Va te jeter à la mer », René Girard était terriblement en colère et tendu. Et le responsable des médias à l’époque, Pierre Bourdel vient me voir et me dit qu’on allait vivre une semaine compliquée médiatiquement. Personne ne voulait qu’à cause d’une défaite ou de l’ambiance qui se tende, on gâche notre excellent début de saison et les possibilités de rester en tête.

Le matin, j’avais vu Johnny Wilkinson annoncer sa retraite internationale et je dis à Pierre que pour détendre l’atmosphère j’allais annoncer la même chose. Comme je n’ai jamais été international, ça ferait marrer les gens et on parlerait d’autre chose que de la défaite. Je lui ai dit de mettre en conf de presse d’avant-match le jeudi suivant et je l’annoncerai. Sauf que ce qu’il ne m’a pas dit c’est qu’il avait convoqué toute la presse, L’Equipe, Infosport, Canal… Pas seulement les quatre journalistes habituels. Et il m’a dit si tu as les c…. vas-y fais-le maintenant. Et je me suis retrouvé devant plein de caméras et de journalistes. Je l’ai fait et pour l’anecdote je suis passé pendant une semaine sur le générique d’Infosport pendant une semaine avec mon bonnet rouge à annoncer ma retraite internationale. Et j’ai dû recevoir plus de 200 messages pour me dire que c’était rigolo et ça a fait marrer tout le monde. »

La seconde partie de cette interview à retrouver dès demain !

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