[Jauge] La douce illusion des dérogations

Les chiffres de la pandémie en France connaissent une hausse significative. Le premier ministre lundi en déplacement à Montpellier a essayé de faire de la pédagogie en rappelant la nécessité de respecter les gestes barrières, invitant les Français à faire preuve de civisme et de discipline, martelant le souhait de garder la jauge à 5000 personnes. Tous les chiffres ou indicateurs sont à la hausse et on entend plutôt mollement quelques présidents demander des dérogations préfectorales.

Mollement car il apparaît aujourd’hui impensable qu’un préfet qui applique les directives de l’état dans chaque département, prenne des décisions qui aillent à l’encontre des directives actuelles. Un préfet ne fait rarement (ou jamais) dans le contre-ordre. Et à écouter Jean Castex ou le ministre de la Santé encore hier, le mélange fermeté et appel à l’intelligence de chacun n’est que la première étape vers un tour de vis plus généralisé si la situation se dégrade encore.

Alors dans ce contexte, on ne peut pas imaginer que les préfets prendront le risque de faire venir plus de monde dans une enceinte quelle qu’elle soit. En maintenant la jauge à 5000 sans jamais y déroger, ils sont certains de rester dans les jalons fixés par l’Elysée. Les clubs eux ne pourront pas être accusés de négligence ou autre, si un cluster apparaît après un match où l’affluence avait été boostée.