La nouvelle envergure de Joris Chotard

On ne parle pas beaucoup de Joris Chotard et c’est très certainement bon signe. Replacé en sentinelle après que le recrutement à ce poste a capoté, faute de liquidités, le relayeur de formation s’est tout de suite fondu dans le moule.

Olivier Dall’Oglio n’a pas tergiversé bien longtemps quand il a compris que personne à ce poste ne viendrait garnir son effectif. « Joris s’est moulé là-dedans et c’est intéressant. C’est une forme d’intelligence. En très peu de temps, il a vu qu’il était efficace et qu’il en a profité pour taper dans l’œil du sélectionneur. Il a compris qu’il y avait des choses à faire, sans avoir besoin d’en montrer plus car s’il reste dans ce domaine-là avec son efficacité actuelle, il est promis à de bonnes choses pour l’avenir. Il a le meilleur profil pour ce rôle de sentinelle et réalise des tâches plus obscures car il a de l’agressivité, il est capable de voir les failles pour aller les combler. Puis il a cette capacité d’être disponible, à jouer simple et vite. »

Car oui, Joris Chotard est devenu international espoir en ce début de saison. À la faveur de prestations solides, sans crever l’écran, il a pris une nouvelle envergure à un poste nouveau. Révélé il y a deux ans après une apparition de grande classe face à Gérone en match de préparation, Chotard a souffert d’une grande baisse de régime la saison passée, au même titre que nombre de ses partenaires. Il en a souvent fait les frais, plus que d’autres, lui le jeune en devenir, avant de reprendre des couleurs en même temps qu’ODO lui confiait de grandes responsabilités. Aujourd’hui, il est le Pailladin le plus utilisé avec 1 057 minutes disputés, 8 minutes devant l’indéboulonnable Jordan Ferri.

Un temps de jeu conséquent qui traduit l’importance nouvelle du jeune produit de Grammont dans le onze de départ. Il a démarré 12 matchs sur 14, restant sur le banc à Reims (3-3) et entrant en fin de match contre Bordeaux (3-3). La réception des Girondins mettant définitivement en exergue l’épaisseur pris par le jeune joueur à ce poste de sentinelle, Léo Leroy ne se montrant pas aussi impliqué et appliqué défensivement. Une statistique également qui montre la discipline du joueur, qui n’a pris que deux cartons jaunes après 14 journées donc, prouvant ainsi qu’on peut compter sur lui quand ses partenaires du milieu ont tous purgé au moins un match de suspension.

Parfois trop agressif dans le passé (coucou Neymar), Joris Chotard semble avoir canalisé cette énergie pour l’utiliser à bon escient, au point d’être à l’heure actuelle l’une des plus belles promesses du début de l’ère Dall’Oglio.