[Hommage] Merci, Monsieur Jourdren

C’est un champion de France 2012 qui s’en va. Un véritable personnage aimé ou détesté, par ses propres supporters. À jamais dans la mémoire collective des fans du MHSC, c’est un monument du club qui, libéré de sa dernière année de contrat, s’en va trouver du temps de jeu en Lorraine. Hommage à Geoffrey Jourdren.

Beaucoup retiendront ses coups de gueule. Ses divers prises de becs avec Girard, Courbis quant à leurs choix tactiques. Cela lui a valu plusieurs mises sur le banc. Mais jamais mis au ban, le portier pailladin est resté, depuis un soir de folie face à Strasbourg, le gardien numéro un du MHSC. Un talent indéniable, combiné à un caractère bien trempé qui aurait pu faire de lui la coqueluche des supporters. Malheureusement, l’incompréhension régnera souvent entre les deux parties. Mais aujourd’hui, seul le positif compte…

29 mai 2009

Il a passé la saison complète sur le banc des remplaçants. Dans l’ombre de Johan Carrasso, Geoffrey Jourdren attend son heure. C’est ce soir. Carrasso se blesse en sortant le pénalty de Cohade, Geoffrey entre dans l’arène peu avant la demi heure de jeu. S’il ne peut rien sur la frappe de Traoré après une déviation sur la barre de Mapou juste avant la pause, il s’illustre dans le temps additionnel de la partie, face à ce même Traoré. Parfaitement décalé, l’attaquant se présente seul face à Jourdren. Ancré sur ses appuis, le pailladin ferme parfaitement l’angle d’un arrêt « à un milliard de dollars » dixit Sers. Le MHSC est de retour en Ligue 1, Jourdren n’aura joué qu’un match, mais quel match!

20 mai 2012

Régulier depuis le début de l’aventure en Ligue 1, Jourdren joue probablement son meilleur football lors de l’année du titre comme bon nombre de ses partenaires. Maintenu numéro un malgré un intérim d’une qualité rare de Pionnier lors des 4 premières journées, Jourdren porte une part du titre sur ses larges épaules. Ce soir là, à Auxerre, il réalise l’arrêt le plus important de sa carrière. Le score est de 1-1, quand Ndinga balance un boulet de canon des 25m. Geoffrey se déploie sur sa gauche et repousse la tentative auxerroise. La suite, on la connaît. Corner, Utaka, frappe en pivot du gauche… Champion!

21 septembre 2016

Les supporters pailladins sont furieux. Corentin Tolisso, le talentueux mais sournois milieu Lyonnais vient de faire expulser le jeune Poaty après un excès d’engagement sur sa première tentative d’interception de sa carrière en pro. 8 minutes de jeu, le MHSC mène déjà 0-1 depuis 4 minutes mais se retrouve sévèrement à 10 après le numéro de danseuse étoile du Lyonnais, qui galope comme une antilope une fois le jeune latéral gauche en dehors du terrain. Pire, il marque 5 minutes après l’égalisation sur penalty de Nabil Fekir pour une faute commise en dehors de la surface de réparation. Ça en est trop pour Geoffrey, qui profite de l’interview de Tolisso par BeIn Sports à la mi-temps du match, pour lui exprimer sa (notre?) pensée.

Une scène ubuesque, irréaliste mais qui ravit alors tous les supporters. Le Lyonnais aura beau tenter de se justifier, ou de retourner la gêne sur notre portier qui sera moqué sur les réseaux sociaux, voilà enfin quelqu’un qui vient dire ses 4 vérités à Tolisso, en direct à la télévision, devant la France du football, et il s’agit de nul autre que Geoffrey Jourdren. Nous sommes vengés par un véritable pailladin. Outré comme tous les supporters que nous sommes. Le match se finira sur le score de 5-1, et Tolisso marquera encore d’une superbe frappe de l’extérieur de la surface…

Voilà 3 souvenirs du jeune supporter que je suis, autant attristé par ce départ que j’ai pu être agacé du comportement de ce gardien qui pour moi, et pour beaucoup, s’affiche aujourd’hui comme LE meilleur gardien de l’histoire du club comme le sondage des 40 ans du club l’avais démontré, lui qui n’a pourtant jamais su s’y prendre avec les supporters. Merci pour ses arrêts, ô combien importants. Tant pis pour ses bourdes, insignifiantes aujourd’hui. Juste bonne chance dans ta prochaine mission car, à n’en pas douter, tu n’as pas ta place en L2, même chez un concurrent ambitieux.

Parce que non, Geoffrey, tu n’est pas « trop nuuul«