Francis De Taddéo : « Elye Wahi aura un dilemme à gérer entre l’affectif et le professionnel »

Sur ViaOccitanie, Francis De Taddéo et Frédéric Garny, deux formateurs majeurs dans l’éclosion d’Elye Wahi ont évoqué sa situation et son adaptation avec Lens, alors qu’il retrouvera la Mosson aujourd’hui. Pour eux, ce sont ses émotions qu’il va devoir gérer avant de fouler à nouveau la pelouse qui l’a révélé dans l’Hexagone et au-delà des frontières.

Pour Francis De Taddéo, cette adaptation qui prend du temps est dûe à un début de saison tronqué avant sa signature : « C’est un bébé encore. Il ne faut pas oublier que sa préparation a été tronquée. Je l’ai vécu en direct. On ne le faisait pas jouer pour qu’il ne se blesse pas. Toutes les semaines, c’était un autre club, c’est beaucoup d’émotions à gérer pour un joueur de vingt ans. Et Elye a besoin d’une préparation comme tous les autres joueurs. Quand vous ratez votre préparation, en début de saison il faut aller chercher ce que les autres ont fait pendant un mois et demi. Après, les chiffres sont ce qu’ils sont mais je ne suis pas inquiet. Il se crée des occasions, c’est un signe qu’il est encore dans cette confiance. Attention, on est en train d’en parler mais autant vendredi soir, il va nous punir. »

Pour Frédéric Garny, les émotions auront une place forte demain soir : « Comme le dit Francis, tout le monde le voit solide, avec du caractère mais c’est un garçon qui est dans l’affection. Et je sais que quand il va arriver à la Mosson, où il y a eu beaucoup d’amour pour lui, avec le président, les gens autour, il aura beaucoup d’émotions vendredi. On l’a tous accompagné et il nous l’a super bien rendu. Je lui souhaite le meilleur mais j’espère que vendredi, il ne sera pas trop dur avec nous parce qu’on n’est pas trop bien en ce moment.« 

Enfin Francis De Taddéo a conclu sur le dilemme à gérer entre émotion et travail : « Il est encore en apprentissage. Quand il a signé à Lens, il m’a appelé dans l’après-midi pour me le dire, je l’ai félicité. Puis on a discuté et je lui ai dit de se considérer encore en formation. Revenir à Montpellier, c’est une nouvelle expérience. Revenir dans son club formateur, il y a des émotions particulières cependant il doit faire le job. En tant qu’ancien montpelliérain, j’ai plus d’affection pour Montpellier que pour Lens, je préférerais que Montpellier prenne les trois points. Mais lui, il est payé par Lens, il doit faire le job mais ce n’est pas facile d’être tenaillé entre l’affection et la responsabilité professionnelle. C’est là où vous devez apprendre. Comme jouer la Champions League, ce n’est pas évident. C’était déjà difficile pour Lens qui ne l’avait pas joué depuis dix ou quinze ans et Elye y revient avec cette équipe. Il n’a pas eu de temps d’intégration, au niveau social avec le groupe, le club et on le jette là en Champions League. Il a fallu qu’il apprenne les réglages avec ses partenaires. C’était à la fois nécessaire peut être pour Montpellier, c’était peut-être le bon moment pour lui, mais je pense que rester une saison de plus, ça ne l’aurait pas dérangé mais le problème aurait été reculé. Il a été déstabilisé. Il arrive à la Mosson, ce n’est pas le meilleur moment pour lui car il n’est pas dans les meilleures dispositions et il aura un cruel dilemme à gérer entre l’affectif et le professionnel. Ce sera très intéressant à regarder. »