« J’ai le maillot de la Paillade accroché au mur de ma chambre »

Je pense que pour la génération Gambardella, le club s’est un peu emballé. Si on regarde, ils ont signé quasiment 80% de l’effectif, bon, c’est une génération incroyable hein. Peu de ces mecs-là ne sont pas en pros mais, du coup, cela fait beaucoup de monde et cela laisse moins de chances pour les générations qui suivent. Puis après le titre, le club a plus d’argent, visent peut-être plus haut, et donc recrute des joueurs. Des recrutements douteux, un petit peu (rires). Voilà, je n’ai pas à citer de noms, et je pense que je n’ai pas besoin de le faire, parce que c’est pas mon rôle, mais voilà je pense qu’il y a eu un recrutement…(silence) ils auraient peut-être pu laisser la chance aux jeunes et essayer de recruter un peu moins… Après ce n’est pas évident de dire cela, c’est tout une gestion, tout un domaine que je ne connais pas donc je ne peux pas trop me permettre de parler mais d’un point de vue de joueur, je vois qu’on recrute des joueurs qui coûtent beaucoup plus d’argent, au niveau salaire, investissement etc, qu’un jeune du centre de formation que tu pourrais au moins laisser entraîner en pro et jouer avec la réserve et voir ce que cela donne. C’est vrai que personnellement, j’étais déçu après ils l’ont fait avec d’autres joueurs aussi, et cela a l’air de marché. Je vois Cornette, de ma génération, qui a résigné deux ans, ça se passe bien pour lui. Je l’ai vu contre Saint-Étienne et j’étais content de le voir démarrer parce que je sais que c’est pas évident quand tu signes professionnel, tu joues avec la réserve, ça fou un peu les boules. Mais voilà, il n’a pas lâché et ça fait plaisir. Steve (Mounié) pareil, Elyes (Skhiri) aussi. Ce sont de gros travailleurs, même s’ils jouent en réserve parfois ils sont toujours là, donc ça veut dire qu’ils font le travail. C’est des joueurs à qu’ils ont laisser leur chance. Après moi, cela ne m’a pas profité bon, c’est comme ça. Après je ne me voile pas la face non plus : je sais très bien qu’à ce moment-là, je n’avais pas le niveau pour jouer en Ligue 1. Mais je pense que, tu ne peux pas juger un joueur si tu ne la pas essayé. C’est ce que je me dis et je pense que je n’ai pas eu tellement ma chance. Il aurait fallu du travail, et même beaucoup de travail, pour que joue en ligue 1 mais, j’aurais aimé au moins m’entraîner avec les pros, voir ce que ça vaut, ce que j’arrive ou pas à faire. Et je pense que ça aurait été une pour value juste de m’entraîner avec eux parce que quand je vois les gars qui partaient s’entraîner en pros et revenir avec nous, on voyait clairement la différence même au bout d’une semaine, alors je me dis au bout d’un an… C’est vrai que c’est là mon regret. Après je n’en veux pas au club, ils m’ont pas fait de sale coup, ils ne m’ont rien fait d’imprévu, il n’y a vraiment aucun souci avec le MHSC.

Cela a été une expérience merveilleuse pour moi. Passer 5 ans dans un centre de formation, fréquenter de super entraîneurs avec qui je garde de bonnes relations comme Lefèvre, que j’ai beaucoup côtoyé en catégorie supérieure chaque année et avec qui j’ai gagné 2 championnat. Le coach Mendy aussi qui m’a délivré ses conseils, Lippini, Bernardet, Domergue etc. Donc oui je suis le club , ça reste mon club de cœur, j’allais les voir en Ligue 2 quand ça galérait et j’ai vécu la Ligue 1 et la Ligue des Champions de l’intérieur. Même sans être au club, je serais allé au stade. En plus maintenant je connais plus ou moins les joueurs comme Martin, Dabo ou Ligali qui jouent. J’ai joué avec eux, je me suis entraîné avec eux, j’ai chanté derrière eux (rires). Même cet été, je me suis entraîné au club grâce à H.Stambouli et ça m’a fait très plaisir d’y revenir et de découvrir le coach Prunier, c’était très plaisant de m’entraîner sous ses ordres. Les gars mon bien accueilli en plus et eux, ils avaient un gars de plus à l’entraînement (rires). Mais oui je suis les résultats du club, et d’ailleurs je me fais un peu chambrer parce qu’il y a un autre joueur français ici qui est pour Angers, donc ça fait un peu chié (sic, rires). Du coup je leur montre à tous les autres joueurs, qu’ils ne connaissent pas forcément. Et ils me demandent « alors ils ont fait quoi Montpellier? » « Et beh ils ont perdu » du coup ils ne me demandent même plus hein (rires). J’essaie de suivre la Ligue 1 ou au moins Montpellier, d’ailleurs j’ai le maillot dans ma chambre la! J’ai le mien de CFA 2 et celui de Steve, de Ligue 1.

Je ne sais pas trop ce qu’il manque, après je pense qu’on va quand même s’en sortir, comme toujours! A mon avis, il fait tourner petit peu trop, peut-être faudrait-il garder un noyau même s’il y a des moments ou cela ne marche pas, et travailler sur ce noyau. J’ai l’impression qu’à chaque fois que je regarde l’équipe est une nouvelle équipe qui démarre. Après c’est vrai qu’il y a beaucoup d’absent, entre les suspensions et les blessures. Mais je pense que Morgan (Sanson) va faire beaucoup de bien quand il va revenir parce que l’an dernier il a clairement montrer que ce soit a Montpellier ou en équipe de France Espoirs qu’il est le créateur. Je pense que c’est LE manque qu’il y a aujourd’hui à Montpellier. On a un milieu un peu bizarre avec Jonas Martin capitaine…bon c’est vrai que c’est peut être la récompense de son travail, mais c’est peut être de la pression en plus, je ne sais pas. Et en attaque, quand on trouvera un numéro 9… Je sais pas si tu la connais mais au club, on m’a parlé de la malédiction du numéro 9.

Il y a une malédiction sur ce numéro de maillot. Parce que si tu regardes bien tous les 9 qu’il y a eu avant ils n’ont jamais marqué. Kabze, Niang qui n’a pas beaucoup marqué, Berigaud l’an passé. Il a compris il a pris le 26 cette année!

Ah c’est vrai? Bah tu vas voir Yatabaré cette année! Regarde Giroud , il avait le 17! Pas le 9. Il lui ont dis « ne prends pas le 9« ! (rires) Tu vois, ça pourrait faire un nouvel article ça! (rires) Maintenant, j’espère qu’avec l’émergence de Steve (Mounié) en Ligue 2, il va revenir et qu’il sera le nouvel attaquant!

Non mais il le sait lui! C’est bien pour lui, je le suis il est au Bénin la, ils jouent contre le Congo. Ça va vite : il y a deux ans il était blessé et aujourd’hui il est titulaire en Ligue 2 et international béninois. Il a marqué en amical contre l’OM, c’est bien. J’ai son frère au téléphone quand je ne peux pas l’avoir directement, je continue à le suivre. Yatabaré, il est en prêt donc il ne va pas rester c’est très bien, on ne lèvera pas l’option et Steve prendra sa place. (rires)

De ma génération, je parle beaucoup avec le gardien Benjamin Guibert, aujourd’hui à Martigues (CFA). Un attaquant qui joue avec la réserve de Nîmes, Bastien Théral, avec qui on s’appelle régulièrement. Même quand je suis parti du club l’an passé pour le FC Sète on continuait à se voir, à manger ensemble… C’est vraiment, avec Steve Mounié, trois bonnes relations. L’an passée j’ai joué avec Jeff Assoumin, qui est toujours à Sète. C’est vrai qu’on été ensemble au centre, sans être tout le temps à côté, mais cette année à Sète nous a vraiment rapproché et on s’est régalés. Maintenant c’est un proche aussi. J’avais gardé de bons contacts aussi avec Vincent Di Stefano, en D2 belge à Vitron actuellement avec également Jérôme Simon et Baptiste Valette, passé par Saint-Etienne. En D1 belge il y a aussi Teddy Mezague, à Mouscron. Un autre gardien, ça fait un moment maintenant mais bon. C’est Jean-Baptiste Gueydon, à Marseille Consolat en National.

Je ne sais pas trop quoi dire… qu’ils viennent un peu plus au stade! (rires) Non parce que quand je montre aux mecs du Costa Rica ou du Honduras les stades comme ils sont vides ils sont un peu surpris! Parce que là-bas et même ici en pro, les stades sont quasiment pleins, 30.000/20.000 personnes, c’est le minimum! Alors quand je vois ça, c’est vrai que c’est triste même si je sais très bien que les vrai supporters, ils sont toujours là mais, c’est pas la même culture. Les autres viennent avec des invits, sinon ils ne viennent pas…

Ici, j’ai été choqué, on est allé à San Francisco et on y a vu des universités où il y avait du foot US et leur stade ils font 100.000 personnes. Et c’est plein à tous les matchs hein, même avec des places premiers prix à 100$, c’est plein! C’est fou, quand tu viens au collège tu intègres une famille en fait, et chaque année les universités sont financées par des dons, c’est inimaginable. L’an passé VCU, mon université, a reçu 20M$ de dons, c’est incroyable. Du coup moi, qui suis fan de basket, j’ai hâte que la saison universitaire reprenne parce qu’il paraît que l’ambiance est énorme aussi. Déjà, rien que nos matchs, dans le peu médiatisé soccer universitaire, il y a 300/400 personnes à chaque match, la fanfare, les photographes, c’est filmé, chose que je n’ai pas vu en CFA. On a joué contre une autre université de Virginie, qui ont remporté le championnat national l’an passé, il y avait 1.600 personnes au stade, c’est fou. C’est mieux qu’à Nîmes! (rires). A la fin, on signe des autographes, on te serre dans les bras… T’as envie de jouer, de tout casser! Rien que pour ça, pour ces détails, que tu n’as que très rarement en amateur en France. Ici avec la culture, dans n’importe quel sport il y a du monde. Le match de hockey sur gazon féminin, il y a 200 personnes! (rires) Mais pour en revenir à Montpellier, j’espère que ça va remonter, j’ai besoin de victoire là! (sourire)

(Rires) Franchement, ça on en a pas en France, et je peux te dire que les burritos etc, c’est un autre niveau! Mais putain (sic) le Tacos King il me manque un peu quand même. Tu peux le mettre ça? Met le, que le Tacos King de la Pompignane il me manque (rires). Pour conclure, j’espère que ça va remonter, parce que j’ai besoin de victoires la!  Je pense toujours au MHSC (sourire)

Retrouvez ici la première partie de l’interview de Steven Dal Molin