Les quatre « pétards » de Škuletić

Même en évitant de prendre le numéro 9, l’avant-centre n’aura pas fait d’étincelles par ses statistiques personnelles en une soixantaine d’apparitions sous le maillot du Montpellier Hérault. Peut-être pas forcément uniquement à cause de sa position dans l’ombre d’un duo appartenant désormais au passé. Mais on a souhaité se rappeler ses bons souvenirs avec les quelques mèches qu’il a allumées durant son séjour même si ce ne furent pas celles d’un gros feu d’artifice.


1) Monaco – MHSC (1-2), 01-12-2018
Mené à la pause sur le Rocher, le MHSC reste dans le coup après avoir été sauvé du 2-0 par la barre transversale. Le tournant est confirmé dans un premier temps par l’égalisation de Gaëtan Laborde à 10 minutes de la fin. Et contre toute attente, c’est l’attaquant serbe esseulé en pointe qui offre une victoire que tout le monde attendait au Stade Louis-II depuis 1994, en battant Benaglio d’un pointu dans les six mètres après s’être défait d’un Jemerson peu inspiré sur un ballon long d’Andy Delort. Pas sûr que Petar aurait attiré autant de lumière si ce but n’avait pas contribué à mettre fin à cette mauvaise série. Mais qu’importe, celui-là il a eu le mérite d’aller le chercher.

2) Lorient – MHSC (0-1), 29-11-2020
Il aura fallu attendre deux ans pour revoir Petar retrouver le chemin des filets. Et encore, est-ce qu’on s’y attendait vraiment quand on pense à son penalty raté à Strasbourg lors de sa seule titularisation (au coup d’envoi) de la saison 2019-20 et son prêt en Turquie ayant tourné court suite à une rupture d’un ligament croisé du genou, qui semblait sonner la fin de son aventure à Montpellier? Plus que jamais sur la liste des indésirables, il arrive tout de même à au moins figurer dans le groupe et se contente comme à son habitude de quelques entrées. Et alors que Téji Savanier a manqué l’occasion d’ouvrir le score sur penalty au Moustoir, Škuletić va rattraper l’échec de son partenaire pour offrir une victoire sur un terrain maudit dans une moindre mesure. En relayant à la 79′ un dégagement de ce même Savanier de manière plus ou moins volontaire, permettant à Keagan Dolly de mener le contre et de servir Andy Delort aux abords de la surface. Lequel sert en retrait le jeune trentenaire réapparaissant sur la droite de l’écran en déboulant plein axe comme une locomotive pour fusiller Nardi à la faveur d’un enchaînement contrôle en pleine course + reprise déviée par Chalobah. Si la conclusion fut assez chanceuse, on n’a pas manqué de saluer l’effort de sa course de 50 mètres après avoir été mis au sol sur sa première déviation et s’être très rapidement relevé pour poursuivre une action justement récompensée.

3) MHSC – Dijon (4-2), 07-02-2021
Montpellier est sur une série de 9 matchs sans victoire en championnat. Pour la 500ème en Ligue 1 du capitaine Vitorino Hilton, ça part mal avec l’ouverture du score dijonnaise dès les premiers instants. Inexistants au cours de la première période, les Pailladins ressortent du vestiaire complètement transfigurés et offrent un deuxième acte à sens unique avec une avalanche d’occasions, le portier Anthony Racioppi livré à lui-même ne pouvant que limiter la casse en évitant à ses partenaires une addition encore plus lourde. Gaëtan Laborde (doublé) et Téji Savanier ont permis à la Paillade d’avoir une avance confortable mais les Bourguignons bien que réduits à dix reviennent à 3-2 sur penalty (le 10ème ou 11ème cette année, vu le nombre concédé on n’est pas à ça près hein). Et dans les arrêts de jeu, celui qui a déjà participé aux tours préliminaires de Ligue des Champions avec le Partizan Belgrade, et même double buteur à cette occasion, profite d’une remise de la tête de Le Tallec sur coup franc de Savanier pour marquer de près et sceller le score de la rencontre. Étant même tout près d’en mettre un autre dans la foulée, mais butant de la tête sur le gardien bourguignon. Son premier et unique but marqué à domicile, au Stade de la Mosson. Et du pied droit, lui qui est gaucher.

4) Strasbourg – MHSC (0-2), 10-02-2021
Place à la Coupe de France, Montpellier va en Alsace pour son entrée en lice dans son épreuve fétiche. Nos joueurs ont concrétisé leur domination juste avant la pause sur la pelouse fragilisée par la neige et ne subiront comme grosse frayeur qu’un centre renvoyé par le poteau de Dimitry Bertaud sur une action confuse en milieu de seconde période. À l’approche du temps additionnel, notre désormais ancien numéro 32 (divisé par 2 ce jour-là, il portait le 16 avec la numérotation traditionnelle en Coupe de France dans les premiers tours) clôt le maigre suspense en reprenant à bout portant au deuxième poteau un coup franc de Téji Savanier lui aussi entré en jeu. Deux buts en deux matchs consécutifs, sans lui faire offense on ne l’aurait pas trop imaginé.


Sa première titularisation au coup d’envoi du match Caen-MHSC (2-2) en 7ème journée de la saison 2018-19 avait tout de même laissé entrevoir de bonnes choses, impeccable dans un rôle de pivot, n’hésitant pas à décrocher, passeur décisif pour Andy Delort (ça va c’est pas notre faute s’il a été impliqué dans les actions de Petar) qui reprit sa déviation de la tête sur un corner… ce match fut sûrement l’un de ses meilleurs dans le contenu, mais ses apparitions dans le 11 de départ furent bien trop rares pour qu’il puisse confirmer. En tant que joueur d’appoint, on peut aussi évoquer son implication dans l’obtention du penalty victorieux à Canet en Coupe, après un joli service dans la course d’Elye Wahi. Provoquant également lui-même deux autres penaltys en championnat, en 2019. Trop peu de faits d’armes en tout mais comme on dit, c’est toujours mieux que rien.
Finalement, ayant marqué 100% de ses buts sous nos couleurs en sortant du banc, il aurait pu partager le surnom de « supersub », mais il en fallait beaucoup plus pour que Skoulé soit à la hauteur de Souley…

On referme l’album souvenirs et on souhaite encore une bonne continuation à l’international serbe (6 sélections, 1 but) qui pour l’anecdote, avait failli signer au LOSC en 2014. Un joueur qui aura fait ce qu’il a pu en deux ans et demi pour le club avec lequel il compte le plus d’apparitions parmi la dizaine qu’il a connus à ce jour. Pailladin un jour…