Dall’Oglio, le jardinier tombé du ciel ?

Dans le jardin botanique MHSC, il a fallu cette année faire face à la sécheresse du porte-monnaie et la chaleur de l’été. Pour cette mission, les clés du tracteur ont été confiées à un homme qui cultive sa philosophie et fait tenir au silence (pour le moment) ses détracteurs.

9 points en 7 matchs, on a vu mieux (ne serait-ce que lors des trois dernières saisons) et mercredi dernier, quand la verte arrière-garde pailladine laissa les Bordelais lui faucher une victoire qui lui tendait les bras dans les ultimes minutes d’un match épique on aurait véritablement pu se dire que l’on ne récolte que ce que l’on sème et qu’il aurait été plus judicieux de planter une haie pour protéger notre terrain que de laisser pousser à leur guise les plantes fructifères.

Pourtant il règne actuellement chez les joueurs et supporters pailladins une forme d’optimisme de printemps qui semble de plus en plus évidente.

Passé l’été de tous les dangers (changement de coach et départs de nombreux cadres pour contraintes économiques et générationnelles) l’automne qui s’installe laisse pourtant déjà entrevoir un avenir florissant.

Le double départ d’incendie de la défaite face à l’OM et la fuite surprise du capitaine feu de paille nous a laissé une terre brûlée dont on espérait assez peu de rendement dans le court terme.

S’il est vrai que cette saison a rapidement été mise sous le signe de la jachère, notre plaisir n’en est que d’autant plus grand de voir se dessiner les contours d’un beau jardin. En effet les pépiniéristes de Grammont travaillaient avec constance pour être prêts à distiller une grande variété d’essences locales quand les importateurs de plantes exotiques ont décidé de se concentrer sur des espèces ayant prouvé leur adaptabilité à notre terroir.

Encore fallait-il que le jardinier en chef sache organiser tous ces spécimens. Après quelques matchs seulement, il semblerait que la greffe ait pris. En tout cas les plans sont tracés et affichés aux yeux de tous lors de conférences éloquentes.

Si les racines n’ont encore pas totalement étreint le sol fraîchement labouré de notre défense, le tronc à l’écorce solide de notre milieu de terrain semble pouvoir supporter le poids d’une récolte de buts que l’on espère aussi belle que la saison passée. Les fleurs de l’attaque qui avaient pris un coup de gel ont été remplacées par de nouveaux bourgeons prometteurs et l’on s’aperçoit surtout que la sève circule bien dans tout ce petit arbuste robuste.

Efforts offensifs et défensifs mieux partagées entre les lignes, multiplication des combinaisons et volonté de produire du fruit, quitte parfois à faire ployer certaines branches latérales, il se dégage de ce petit écosystème un potentiel séduisant. Un doux parfum de spectacle fleuri auquel nous serions tout disposés à pardonner sa fragilité face aux intempéries… cela tombe bien un gros orage de septembre se présente samedi au Parc des Princes !