Les points clés de la débâcle

Si certains joueurs n’ont pas pu passer entre les gouttes dimanche après-midi, nul doute que l’orage est avant tout rémois et qu’il ne faut pas si vite descendre cette équipe que beaucoup imaginaient déjà au Bernabeu un mardi soir de septembre 2024. À l’image de notre météo récente, laissons redescendre la température en se penchant sur quelques points qui ont pu nous faire perdre cette rencontre :

• Le très bon pressing d’une équipe de Reims déterminée à ne rien nous laisser, et ce dès les premiers contacts en harcelant nos défenseurs. Une stratégie efficace que certains de nos joueurs tenteront de reproduire sans réussite, à l’image de Jullien qui dans un coup de folie est allé mettre la pression à un Rémois près du poteau de corner après un coup de pied arrêté montpelliérain infructueux (et nous exposant donc à un contre très dangereux).

• Des attitudes bien plus convaincantes chez les visiteurs : nos joueurs ont au moins la dignité de ne pas avoir complètement craqué dans la frustration, malgré des Rémois appliqués à nous mettre les coups qu’il fallait et à se prélasser dans la luxuriante pelouse de la Mosson chaque fois qu’ils le pouvaient pour casser le rythme.

• Notre incapacité à repartir de l’arrière (peut-être le choc de devoir faire face à une équipe que l’on sait plus en forme, contrairement à un OL affaibli et un HAC fraîchement promu et donc plus de difficulté à oser prendre les rênes du match) qui, concédons-le, aura illustré l’inaptitude de certains Pailladins à adresser des passes dans les pieds de leurs partenaires (exception faite de l’imprévisible Falaye qui, non content de rater chacune de ses passes, offrira même un beau caviar parfaitement vertical amenant au 1-3 quand tout le stade poussait pour le 2-2).
  
• Une déception globalement collective : des erreurs individuelles oui, mais surtout une très mauvaise performance de l’équipe qui semblait perdue sur son billard, toujours dépassée par les déplacements incessants des Rémois et leur engagement physique.
  
• Un entêtement incompréhensible à envoyer les ballons loin vers l’avant sans jamais personne pour aller les récupérer (peut-être un mimétisme peu inspiré après avoir vu les Rémois trouver continuellement leurs ailiers japonais à chaque ouverture tentée ?).
  
• Les automatismes restent à trouver et doivent se diversifier : nos deux (seulement !) premières rencontres offraient beaucoup d’espaces et de possibilités d’aller chercher la profondeur pour les ailiers et notre buteur, de quoi s’illustrer et de quoi se faire un peu trop remarquer puisque nos adversaires ont su se montrer hermétiques (ceci dit, si les passes dans les pieds c’est trop compliqué pour certains, alors autant envoyer des saucisses devant même si personne ne va les chercher). Avec le temps, on apprendra à varier les approches et à se montrer menaçant différemment, Adams semblant particulièrement utile en point d’appui lors de ses deux premiers matchs.
  
• BONUS – Un manque de réalisme : on a été nuls oui, mais on a aussi manqué de chance. Rappelons-nous qu’aussi nuls et avec plus de chance on a déjà gagné des matchs… Peut-être qu’en allant chercher n’importe quel petit au stand de tir à la carabine à St Gély samedi soir, on aurait réussi à faire mieux que 19 tirs pour 3 cadrés.

Notre équipe est rodée au premier abord avec un effectif installé, mais rappelons que ses deux joueurs les plus décisifs actuellement ne nous ont rejoints qu’en fin de préparation et portent ensemble le maillot pailladin depuis 3 matchs. Si l’on s’estime trop vite dépendants de ces deux-là, on perdra forcément la qualité de jeu affichée à Lyon en cherchant à être trop direct pour les laisser s’occuper du reste, et on finira surtout par être prévisible – nos adversaires ont déjà compris dimanche qu’une prise à 2 voire 3 sur notre infatigable marathonien jordanien pouvait suffire à rendre impuissant tout le reste de l’équipe.