Président qu’attendez-vous?

Je suis comme vous tous. J’ai quitté le stade de la Mosson avec beaucoup de colère. L’impression qu’en cinq minutes et deux énormes erreurs individuelles, les Pailladins avaient dynamité un honnête début de saison. Mais quelques heures plus tard, je me rends compte que cette nouvelle défaite stigmatise tous les problèmes entrevus et dénoncés depuis de nombreux mois.

Les joueurs se sont vus trop beaux. Le MHSC a bien joué vingt minutes. Quelques dédoublements, quelques actions sympas et après, le rythme a baissé nettement. Nous avons assisté à une sorte de partie de hand devant des Auxerrois très regroupés dans leurs vingt mètres. Avec une succession de longues ouvertures pour un Wahi des petits dimanches. Le but de Sakho intervenant comme un petit miracle pour une formation qui avait quasiment déjà la tête au vestiaire.

Ce but aurait pu transcender les joueurs. Non, le rythme est descendu encore d’un cran. L’expulsion de Fayad n’a pas soudé l’équipe, ne l’a pas reboostée. Non, puisque le rouge de Niang, cinq minutes après, confortait les Pailladins dans leur sentiment de supériorité. Comme si à dix contre dix, il ne pouvait rien arriver à des joueurs qui encaissent deux à trois buts par match depuis sept mois. Je prends toujours l’exemple de la saison de la remontée, la première de l’ère Girard où au milieu de terrain, les Pitau – Costa et Marveaux étaient les métronomes. Où les nombreuses victoires au mental et aux tripes (1-0), soudaient samedi après samedi l’effectif.

Nous ne sommes pas capables de tenir un score contre des promus et nous leur avons offert sur plateau les trois points de la victoire. Auxerre n’avait aucune ambition dans ce match. À part résister le plus longtemps possible. Nous étions largement supérieurs à eux. Mais, nous n’avons pas eu comme face à Troyes en janvier, la grinta, la solidarité, les couilles indispensables pour garder notre but inviolé. Comment peut-on à dix contre dix contre un promu, refuser à ce point le jeu avec des successions de passes dans nos 40 mètres, sans jamais chercher à aller de l’avant? Comment pouvons-nous avoir un sentiment de supériorité alors que nous aurions dû être concentrés et motivés jusqu’au coup de sifflet final? Nous méritons notre défaite.

Les joueurs sont coupables, l’entraîneur aussi, évidemment. Les changements n’ont strictement rien apporté. Il n’a pas avec tous ces faits de jeu différents, su actionner le bon levier pour que nous préservions notre avantage. Alors, oui, il a sa part de culpabilité. Mais je ne suis pas sûr que les joueurs comprennent réellement le danger de cette saison à quatre descentes. Sinon, ils feraient un minimum front et comprendraient l’importance de gagner les matchs contre les équipes de notre championnat.

Il manque décidément un vrai besogneux roublard, un vrai numéro 6 qui met les coups sans prendre de carton rouge direct à la première faute grossière. Il manque un capitaine aussi qui remobilise l’équipage quand le bateau tangue. Ce n’est pas possible de ne pas passer les dix dernières minutes d’un match contre Auxerre, mené à la Mosson, sans réaliser un siège des buts de Costil. Il n’y a pas eu de sentiment de révolte, à part la frappe de Maouassa. Où sont les cadres? Ferri a fini ailier gauche, a essayé de prendre quelques initiatives. Mais où étaient les autres?

Laurent Nicollin s’est arraché les cheveux quand les Auxerrois ont marqué leur penalty. Mais cher président, il serait temps d’agir. Le bilan comptable des trois premiers matchs est largement insuffisant. Certains cadres ont encore failli, d’autres collectionnent les rouges. Votre entraîneur semble à court d’idées et de solutions. Nous allons à Brest, qui a fait tanguer très fort les Marseillais dimanche dernier. Michel Der Zakarian en a pris quatre à Le Blé l’année passée, nous pouvons être sûrs que les Finistériens vont vouloir prendre une belle revanche. Qu’attendez-vous???

Article proposé par Bertrandm34