[Vu du Caillou #31] MERCI DIEGO!

Le 07 mars 2013, la folle rumeur annonce la possible signature du «Pibe de Oro» à Montpellier. Deux sentiments m’envahissent alors. Celui de la raison, le couple MARADONA- LOULOU ça sent la sortie de route et celui de la passion, de la vénération pour Diego.

La mort de MARADONA marque indéniablement la fin d’une époque, celle de l’humain et de sa douce folie. Aujourd’hui, les footballeurs de talent disposent d’une carrière toute tracée avec des étapes obligatoires. Toujours plus haut! Toujours plus de «stats»! Toujours plus riches! Ils prennent l’autoroute des millions et le monde médiatique applaudit des deux mains. Celui qui déroute s’avère tout de suite traiter d’égaré. Je ne vois pas MBAPPE, grand footballeur, promis au ballon d’or par certains, signer dans un club moins huppé pour ses convictions personnelles. Tout le monde du football l’envoie au Réal de Madrid. La négociation dure depuis son arrivée au PSG et les enchères grimpent chaque année. Où se niche la lueur?

MARADONA a fait le choix du Napoli, celui de l’Italie du Sud contre celle du Nord, celui des pauvres contre les riches. Je l’aime aussi pour ça! Bien sûr, il s’est consumé dans cette ville mais il l’a rendu fière.

Que dire de la gloire Argentine? Je ne vais pas faire ici la bio de Diego. Mais sa coupe du monde 1986 demeure le chef d’œuvre absolu du football mondial. Même sa main, je la trouve magnifique. On sent la rage de vaincre face à l’ennemi britannique. Et pour les moralisateurs de service, qui n’a jamais essayé de mettre un but de la main pour rafler la mise dans une cour de récréation? «La mano de Dios», c’est pour «MARADO, MARADO…»

Me vient alors une autre réflexion sur notre football moderne de plus en plus aseptisé. Si la VAR existait en 1986, ce but aurait été refusé fort logiquement. Le scénario de la rencontre se trouvait alors complètement chamboulé et du coup le plus beau but du siècle n’aurait sans doute pas existé! C’est ça aussi l’apport de la technologie. Je me trouve assez à l’aise pour évoquer ce sujet parce que je militais au départ en faveur de l’arbitrage vidéo. J’en suis revenu. Le football d’aujourd’hui me lasse car il se revendique trop parfait. Les stars d’aujourd’hui m’emmerdent, trop lisses, trop formatées et trop égoïstes.

Depuis le début de sa carrière, MARADONA m’émeut. Quand je pense à lui, quand j’écris sur lui, j’ai «les poils»… Pour ce qui m’a montré avec un ballon, pour sa simplicité, pour ses choix et sa sensibilité.

Ce n’est pas pour rien que je suis un supporter de LA PAILLADE. Et voir, rien qu’une fois, Loulou et Diego sur le banc de la «Marmite du Diable», j’aurais kiffé!

Diego a sûrement goûté, en spécialiste, à la «nique» administrée par le MHSC au PSG dopé aux gazodollars en 2012. Sa possible venue en 2013 n’y était forcément pas étrangère, alors qu’on se trouvait en difficulté et que Paris caracolait en tête du championnat.

J’ai toujours scandé le fait que le titre de 2012 constitue un parfait exemple réussi de lutte des classes. «DIEGO ARMANDO MARADONA ici c’est LA PAILLADE!», et nous sommes fiers de cette grande victoire sur le grand capital.

Pour finir mon hommage, je n’hésite pas à faire une petite digression sur un joueur de petite taille qui a choisi, l’année dernière, de signer chez nous au lieu d’aller à Milan ou à Lyon. J’assiste régulièrement à des débats de spécialistes à la télévision qui ne comprennent pas le choix de Téji Savanier. Pour ces journalistes sans envergure, il a tort! Il devrait penser à sa carrière et non pas à ses idées. Notre monde d’automates avance sans se poser de questions. Je remercie Téji d’être ce qu’il est. C’est un gars simple qui a «La Paillade» dans le sang et qui préfère vivre ses rêves de gosse que de suivre la «machine à fric». C’est assurément un choix qu’aurait pu faire Diego. Bravo mon petit! Tu peux être fier! Je t’aime pour ça! Et en plus comme tu me régales avec un ballon et le maillot du MHSC, continue de vivre avec tes convictions dans le club et la ville de ton cœur, Montpellier.

Naples c’est DIEGO!

MARADONA C’est le peuple!

Céleste…

«MARADO, MARADO…»

Olé, olé, olé, olé, Diego, Diego.

Muchas Gracias

Stéphane Castieau