MHSC 0-1 EAG : pénurie d’attaquantes sur Grammont

Après plusieurs semaines de trêve internationale, les Montpelliéraines retrouvaient le chemin de la D1 ce samedi face à Guingamp. Une rencontre piège à domicile, pour laquelle les joueuses de Yannick étaient fatalement amoindries…

Si trois semaines ont donc séparé la dernière sortie des féminines du côté de Bordeaux (victoire 0-2) de ce rendez-vous face à l’EAG, cette période de « break » n’aura néanmoins pas été de tout repos pour nombre de nos joueuses, la majorité du groupe pro étant en effet engagé en sélection.

Chez les Bleues, Maëlle Lakrar a pu honorer ses toutes premières capes, tandis que Charlotte Bilbault a marqué l’unique but du premier match disputé dans le Tournoi de France, face au Danemark de Luna Gevitz (1-0). Le constat est moins reluisant pour Marion Torrent qui, bien qu’appelée par Corinne Diacre, n’a pas disputé la moindre minute de jeu.

Engagée en barrages de qualification pour la Coupe du Monde 2023, la sélection haïtienne a elle réussi un exploit en sortant tour à tour le Sénégal (4-0), puis le Chili (2-1), avec Nérilia Mondésir en guise de capitaine. Une première dans l’histoire des Grenadières.

On retrouvait également un fort contingent héraultais en Équipe de France U23, où Cyrielle Blanc, Inès Belloumou, Océane Deslandes, Maelys Mpome et Esther Mbakem-Niaro étaient toutes convoquées pour deux confrontations face aux États-Unis (défaite 0-2, nul 1-1). Les choses ont malheureusement tourné au vinaigre pour la dernière citée, victime lors du premier match d’une rupture du ligament croisé. Une nouvelle forcément terrible pour la jeune avant-centre, dont l’absence affinera encore plus une rotation déjà assez courte en attaque pour le MHSC.

Or, c’est justement là que le bât blesse au moment de préparer ce match face aux Costarmoricaines. En effet, aux blessures longue durée de Léa Khelifi et, maintenant, Mbakem-Niaro, viennent ainsi s’ajouter l’indisponibilité soudaine de Dominika Škorvánková (elle aussi sollicitée durant la trêve avec la Slovaquie), le retour perpétuellement différé de Lena Petermann et l’absence de Mondésir, qui purge un match de suspension. Au sein du groupe pro, Chandioux ne pouvait donc compter que sur Faustine Robert comme vraie attaquante de métier pour cette rencontre.

Au pied du mur, l’ex-coach du DFCO a donc été contraint de bricoler un onze un peu improbable, en misant sur un 4-3-3 avec une ligne d’attaque Belloumou-Blanc-Robert. Un trident offensif s’appuyant donc sur une latérale au poste d’ailière gauche et une milieu centrale de formation en position… d’avant-centre. Avec un potentiel offensif si réduit, les Pailladines se devaient dès lors de bien serrer la vis défensivement, pour éviter d’être cueillies à froid par des Guingampaises qui se trouvent, elles, sur une meilleure dynamique que lors de la phase aller.

Manqué. Le MHSC concède l’ouverture du score d’entrée, sur un bon raid d’Aïssata Traoré, qui dépose Maelys Mpome avant de tromper Lisa Schmitz (0-1, 2′). S’en suit alors une première mi-temps désastreuse, où les Pailladines, engoncées dans une disposition tactique inhabituelle, multiplient les erreurs de transmission. Aucune action notable ne vient casser la monotonie de part et d’autre et même sur coup de pied arrêté, les Héraultaises ne se montrent pas très dangereuses. Un peu avant la mi-temps, Robert tire un coup franc bien placé dans le mur, le ballon revient sur Torrent qui frappe à côté (44′). Mais à part ça, pas grand-chose à se mettre sous la dent et au moment de rejoindre les vestiaires, on a l’impression d’avoir vu la pire mi-temps de la saison de ce MHSC féminin.

C’est pour cela qu’il est surprenant de ne constater aucun changement dans le 11 au retour des vestiaires, les mêmes joueuses demeurant aux mêmes postes, sans ajustement majeur. Il faut dire que sur le banc, on ne trouve plus que des U19, venues en nombre pour combler les absences…

Face à des Bretonnes bien en place, les Montpelliéraines ne trouvent toujours pas d’ouverture, et concèdent même la meilleure occasion de la seconde mi-temps : un deux-contre-un qui permet à Angel Gurhem de servir Sarah Cambot sur un plateau, mais l’attaquante voit sa frappe fuir le cadre (79′). En fin de rencontre, Lola Gstalter et Donna Scannapieco rentrent à dix minutes d’intervalle, alors que le MHSC commence enfin à se créer une vraie domination territoriale. Gstalter fait d’ailleurs quelques belles choses, en poussant notamment Grace Kazadi à la faute avec un joli petit pont. Mais c’est trop peu, trop tard et, même si les Héraultaises monopolisent le ballon dans les dernières minutes, elles ne parviennent à amener un danger concret sur le but de Solène Durand. Il y a bien quelques situations décousues dans la surface, mais ça reste léger.

Il ne manque plus qu’un ultime coup de boutoir pour parachever cet après-midi cauchemardesque, et il intervient dans le temps additionnel avec la sortie sur civière de Faustine Robert (92′). La seule attaquante du groupe pro disponible pour ce match (et la joueuse la plus dangereuse devant) n’aura donc pas eu le loisir de terminer la rencontre, et on ne peut que frissonner à l’idée que la Sétoise en vienne à rejoindre Léa Khelifi et Esther Mbakem-Niaro au rang des blessées de longue durée.

LA COMPO

Schmitz – Lakrar, Mpome, Gevitz, Deslandes (Gstalter, 71′) – Torrent, Bilbault, Boureille – Robert (Coquet, 92′), Blanc (Scannapieco, 81′), Belloumou.

LES DEUX POINTS À RETENIR

1) Une tactique sans succès

Il est difficile de jeter la pierre à Yannick Chandioux au regard des nombreuses absences qui ont torpillé la rencontre pour le MHSC. Même avec une mise en place différente, il y a fort à parier que les joueuses oranges-et-bleues, collectivement à côté de leur sujet, n’auraient sans doute fait guère mieux que la prestation fournie ce samedi. Néanmoins, il apparaît bien que certains choix dans la disposition des joueuses n’ont pas été payants face à l’EAG.

Cyrielle Blanc s’est démenée pour peser devant, étant même à l’origine de l’une des rares bonnes actions de la seconde mi-temps (elle récupère un ballon dans le camp adverse, trouve pour Boureille qui remet en retrait à Bilbault, dont la frappe manque le cadre, 67′). Mais de là à se muer en buteuse… C’est un choix curieux, d’autant plus qu’il prive l’équipe d’une joueuse pouvant être très efficace dans l’entrejeu. Certes, la capacité de débordement de Faustine Robert est toujours utile sur les ailes, mais n’aurait-il pas été plus judicieux de miser sur elle pour le rôle d’avant-centre ? La Sétoise était en tout cas la meilleure finisseuse à disposition pour ce match, et sa vitesse aurait pu faire du bien en pointe. Celeste Boureille, qui a montré plusieurs fois sa capacité à finir les actions (4 buts cette saison) aurait peut-être aussi pu être tentée un cran plus haut (en lieu et place de Belloumou par exemple).

Bref, il est évidemment toujours facile de dresser des constats après coup, et on peut à nouveau réitérer qu’eu égard aux forces en présence, les chances de voir un MHSC féminin au visage conquérant étaient très réduites ce samedi. Mais quelles que fussent les intentions de Yannick Chandioux, force est de constater qu’elles n’ont pas été couronnées de succès.

2) Un match tournant ?

Au final, le sentiment que l’on peut garder vis-à-vis de ce match est celui d’un véritable point de bascule dans cette saison 2022/23. D’un côté, l’accumulation de blessures dans le secteur offensif a exposé au grand jour les limites de l’effectif pailladin, trop court en vraies attaquantes de métier. Et en parallèle, les rivales floriacumoises et parisiennes continuent d’enchaîner les succès spectaculaires, laissant nos joueuses à 3 et 5 points d’écart au classement, respectivement. Si ce total n’apparaît pas d’emblée comme rédhibitoire (surtout que le MHSC, contrairement à la concurrence, a déjà joué l’OL deux fois), il pourrait très vite grimper d’ici la prochaine journée, avec le déplacement crucial sur la pelouse du PFC (vendredi 10/03, 18h). Une défaite laisserait Montpellier à 8 points du podium, sonnant le glas des ambitions européennes dans l’Hérault.

Le retour de suspension de Nérilia Mondésir fera du bien, mais elle pourrait se sentir bien seule si la blessure de Robert s’avère grave et si Petermann n’est toujours pas en état de rejouer (et même si c’est le cas, l’absence longue durée de l’Allemande nous pousse à modérer nos attentes). Mais il est clair que le MHSC apparaît maintenant comme extrêmement vulnérable, dans une séquence où ses adversaires directs continuent, eux, leur marche en avant.

En l’état, on voit mal comment ce groupe miné par les pépins physiques pourrait se transfigurer lors de la prochaine quinzaine. Il sera pourtant impératif de le faire pour montrer un visage radicalement différent face au Paris FC, et éviter ainsi que la saison ne prenne un tournant pour le pire. Au pied du mur, gageons que Yannick Chandioux et ses troupes vont tout donner pour se relever.

Crédit photo : mhscfoot.com

Autres articles

MHSC-RCL

Commentaires

S’abonner
Notifier de
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
0
L’article vous fait réagir ? Commentez !x
AllezPaillade

GRATUIT
VOIR