Zoom sur MHSC 0-0 FCF91

Après l’humiliation subie une semaine plus tôt face à Guingamp, les Montpelliéraines avaient pour mission de relancer leur saison en préservant leur quatrième place, face à une équipe de Fleury se trouvant juste derrière elles au classement. Au final, cette affiche à enjeu s’est terminée par un match nul et vierge, conclu en infériorité numérique et laissant les Girondines de Bordeaux (tombeuses de Reims sur le score fleuve de 7-1) seules au monde dans la course à l’Europe.

Ce résultat décevant arrive au terme d’une performance dont on peut pourtant tirer quelques points positifs.

Au risque d’éditorialiser un peu plus qu’à l’accoutumée, je dois avouer que le 11 de départ concocté par Frédéric Mendy me paraissait avoir un potentiel très intéressant. Après m’être lamenté une semaine plus tôt de la non-titularisation de Dominika Škorvánková, j’étais forcément extatique de la voir associée d’entrée à Landeka. Le Bihan déployée dans un rôle très offensif, le pari Belloumou pour remplacer une Leonie Pankratz décevante… Il y avait de l’idée dans ce 4-2-3-1. Peut-être même un peu trop d’idée, mais on y viendra.

À l’arrivée, l’inefficacité des Pailladines dans la surface s’est révélée être un obstacle que Mendy ne pouvait guère surmonter avec quelques ajustements de personnel. Après une nouvelle performance exsangue offensivement, il est clair que les maux qui touchent le MHSC sur le front de l’attaque sont profonds.

Les Observations du jour

– Avant d’aborder les sujets qui fâchent, commençons d’abord par un point positif : la défense retrouvée des Héraultaises. J’avais brocardé ici-même le choix de faire débuter Maelys Mpome contre Guingamp la semaine passée, je me dois donc de saluer le coach pour avoir eu le cran de lui offrir une nouvelle chance, ce que la jeune arrière centrale (17 ans) lui a plutôt bien rendu. Beaucoup plus rassurante dans son placement et présente dans les duels, elle s’est offert un match référence en D1, une expérience très précieuse pour la suite de son développement chez les pros. Il faut néanmoins avouer qu’elle a aussi grandement bénéficié du retour salvateur d’Elisa de Almeida, qui s’impose de plus en plus comme la taulière de l’arrière-garde pailladine.

– Si elle avait passé une sale soirée dans les Côtes-d’Armor pour son retour à la compétition, Lisa Schmitz a de son côté signé une performance solide dans les cages. On notera son arrêt reflexe sur une frappe de Grabowska (67′), alors que son équipe était réduite à 10.

–  Marion Torrent avait également beaucoup souffert contre l’EAG il y a une semaine. Face au FCF91, elle a fait le job, aussi bien sur le plan défensif qu’offensif, où elle a bien accompagné les attaques de ses coéquipières. Mais la vraie surprise côté latérales provient du couloir gauche, où Inès Belloumou, préférée à la recrue estivale Leonie Pankratz, a livré une prestation très encourageante. Une volonté de fer dans les duels et une connexion naissante avec Ashleigh Weerden qui demande à être revue.

– Restons justement sur les ailes avec les performances de la Néerlandaise susnommée et de sa comparse Nérilia Mondésir. Toutes deux se sont offertes la majorité des occasions montpelliéraines et ont su apporter le danger dans la surface adverse. L’Haïtienne, en particulier, a été particulièrement en verve en début de seconde période. Malheureusement, ces bonnes actions furent souvent gâchées par une imprécision frustrante. Pour Weerden, on retiendra une certaine difficulté à surmonter son déficit physique dans les duels. Pour Mondésir, c’est plutôt ses prises de décisions, souvent trop tardives et à contre-temps, qui l’empêchent d’être aussi létale que possible dans la surface. C’est dommage, car les deux joueuses sont aussi énergiques qu’intelligentes dans leurs déplacements.

– Préférée à Sarah Puntigam à la récupération, Dominika Škorvánková a eu une influence énorme sur le cours de la rencontre. Le problème c’est qu’elle ne fut pas que positive pour le MHSC. Je ne fais d’habitude aucun mystère de mon enthousiasme pour le jeu de la Slovaque, qui fluidifie selon moi la circulation de balle de manière indéniable. Face aux Floriacumoises, ses qualités étaient encore palpables et lui ont permis de délivrer quelques bons ballons vers l’avant. Sauf que… c’est bien son expulsion en deuxième mi-temps (66′) qui a définitivement bridé les chances de l’emporter pour la Paillade. A-t-elle péché par excès d’engagement ? Certainement. Mais ce qui est doublement rageant dans le rouge reçu (après un 2nd carton jaune) par Škorvánková, c’est qu’il laisse aussi les Héraultaises orphelines d’une pièce ô combien importante au milieu de terrain.

– Depuis quelques matchs, Iva Landeka s’était quelque peu trouvée dans mon collimateur. Il faut dire qu’on est en droit d’en attendre beaucoup de la Croate, sur laquelle Fred Mendy s’appuie énormément. Contre Fleury, j’ai vu du mieux dans les duels, avec également une précision qui commence à revenir dans ses coups de pied arrêtés. Elle doit encore peser davantage sur le jeu, mais les bases sont là.

– Clarisse le Bihan a réalisé le tour de force d’être simultanément la Montpelliéraine la plus enthousiasmante et la plus frustrante sur le terrain. Placée dans un rôle haut et axial, en soutien de l’attaquante de pointe, la Bretonne a distillé son lot de ballons intéressants tout au long de la rencontre, pesant beaucoup sur la construction du jeu. Ce qu’on peut déplorer, c’est qu’elle a aussi deux beaux ratés à son actif, se loupant à chaque fois sur des bons services de Mondésir (26′ et 61′). Que ses deux occasions n’aient pas été converties en buts passe encore, mais que ses tirs ne soient même pas cadrés, là, c’est déjà plus fâcheux. En clair, le contenu était bon, mais il va falloir régler la mire Clarisse !

– On en arrive maintenant au sujet le plus énigmatique du match : la titularisation de Mary Fowler au poste d’avant-centre, en lieu et place de Lena Petermann. Un point que j’ai volontairement évité d’aborder jusqu’ici tant il me laisse dans un état de confusion avancé. Un point autour duquel la performance de l’Australienne, plutôt transparente et peu inspirée, est presque secondaire.

Parce que s’il on en croit le résumé de la rencontre posté sur le site officiel du club, l’absence de Petermann semble bel et bien résulter d’un choix tactique effectué par Frédéric Mendy. Notez bien que la buteuse n’était pas simplement exclue du 11 de départ, non non, elle était intégralement absente de la feuille de match.

O.K.

J’aime beaucoup Mary Fowler, vraiment. Elle est très jeune, a du potentiel et mérite d’apparaître régulièrement sous les couleurs du MHSC pour pouvoir progresser. Mais il est assez incompréhensible que Petermann, aussi frustrante qu’elle puisse être par moments, soit écartée de cette manière, au point de ne pas être présente sur le banc des remplaçantes. Je rappelle qu’elle a, malgré tout, su marquer contre Guingamp. Qu’elle est notre meilleure buteuse. Notre meilleure passeuse. Si son absence de la rencontre face à Fleury est dû à autre chose qu’à un choix du coach, ce serait cool de pouvoir le savoir.

Je sais que le club n’a jamais particulièrement brillé dans le secteur communication, encore moins avec les féminines, mais je crois quand même que la mystérieuse disparition de la meilleure attaquante d’une équipe qui a CLAIREMENT besoin de marquer davantage pourrait s’accompagner de quelques explications. Surtout si elle est blessée ! Peut-être était-ce évoqué dans l’avant-match sur Foot +, que j’ai loupé. Il n’y a rien dans le résumé du Midi Libre, en tout cas.

Cette grosse parenthèse refermée, j’en profite pour saluer la première apparition en pro de Zoé Stiévenart qui, profitant donc de l’absence de Petermann, est rentrée en toute fin de match. L’attaquante est venue compléter le coaching offensif de Mendy (les deux autres entrantes furent Engman et Puntigam), aussi agréable que surprenant alors que ses joueuses étaient en infériorité numérique. Le banc francilien, à l’inverse, s’est montré plus frileux.

Tout cela souligne surtout le fait que pour Mendy, la victoire était obligatoire contre cette équipe de Fleury, carton rouge ou pas. Pourtant, ses joueuses ont encore laissé filer une nouvelle occasion de se rassurer, à l’issue d’une affiche où le même constat demeure : l’inefficacité offensive est en train de plomber la saison du MHSC.

Une idée qu’il va néanmoins falloir chasser pour se remotiver le week-end prochain, alors que les Pailladines retrouveront les joies de la Coupe, avec un duel abordable contre Issy. L’opportunité parfaite de se revigorer, dans un tournoi qui pourrait peut-être embellir une deuxième partie de saison qui s’annonce, pour l’heure, des plus moroses.

Article proposé par The Great One

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