Arni, supporter de Metz : « J’ai envie de me dire qu’on va aller chercher ce maintien »

Suite de notre Tour de France des supporters, comme lors de chaque rencontre. Rencontre aujourd’hui avec Arni, supporter du FC Metz. Nous évoquerons avec lui la forme actuelle de son équipe, sa passion pour les Grenats, et les derniers résultats du MHSC. Rencontre avec Arni, plus connu sur twitter sous le pseudo d’Atlantis.

Bonjour Arni, peux-tu te présenter pour nos internautes ?

Je m’appelle Arni, j’ai 29 ans. Je suis supporter de Metz, mais j’habite à Strasbourg, à 200 mètres de la Meinau. Je suis originaire de Paris, et supporter de Metz depuis 18 ans maintenant. Avec des potes supporters messins, nous avons lancé un podcast sous forme de Spaces sur Twitter. C’est la MJTV dans laquelle on fait souvent les débriefs après les matchs, et on parle de l’actu générale du club. C’est tout récent.

Donc, tu es de Paris, tu habites à Strasbourg, mais tu supportes le FC Metz. Comment es-tu devenu supporter de ce club ?

Quand j’étais petit, j’étais gardien de but. Mon joueur préféré était Mickaël Landreau à l’époque. Je suivais les matchs du FC Nantes quand j’avais 9 ans. À un moment donné, ils jouent Metz en Coupe de la Ligue, qui était en Ligue 2 au printemps 2003. C’était l’époque des Adebayor, Mamadou Niang, Grégory Proment et Jean Fernandez qui était entraîneur. Je ne sais pas pourquoi, l’entraîneur, l’équipe, le club, ça m’a plu. J’ai un peu eu un coup de foudre pour ce club, et c’est resté. Je suis allé voir des matchs à Saint-Symphorien quelque temps plus tard. Malgré 18 années difficiles pour le club, la passion est restée intacte, je suis messin de cœur. Aujourd’hui, je suis abonné depuis 3 ans, c’est rare que je rate un match.

Parmi ceux que tu as vus, lequel serait ton meilleur souvenir ?

Je dirais que c’est un match, plutôt anodin, un Metz – Brest, en 2014. On était en Ligue 2, c’est un match qu’on gagne 1-0, un lundi soir dans le froid. On revenait de National, on était premiers de Ligue 2 et on avait l’impression que le club retrouvait sa place après 7-8 ans passés à végéter entre la Ligue 2 et le National. C’est le match où on a senti qu’on allait remonter en Ligue 1, et s’y installer durablement. Ça ne s’est pas passé comme ça après. Je me souviens aussi d’un match contre Lyon la même année. Dans les pires souvenirs, il y a ce match contre Nancy, chez eux, où on perd 4-0, c’est vraiment mon pire souvenir.

« De la 25ème à la 38ème journée, on ne gagne quasiment plus un match, et on enchaîne les mauvais résultats. Avant la victoire face à Nice, on était sur 2 victoires en 30 matchs »

Il y a également cette claque reçue cette saison contre Strasbourg dans le derby (3-0). Comment l’as-tu vécue en tant que supporter messin ?

Très mal ! J’étais au stade, j’ai beaucoup d’amis strasbourgeois donc j’ai pu passer une bonne soirée malgré tout. Enfin une bonne soirée… j’ai mis 2 jours à m’en remettre. Le lendemain je n’ai pas pu sortir de chez moi, j’étais complètement abattu. On s’est fait humilier, le match était catastrophique. On n’avait quasiment jamais vu Strasbourg battre Metz, donc pour eux une soirée mémorable, pour moi une soirée épouvantable. Je me suis fait chambrer après le match, je préférais quand c’était moi qui chambrais les Strasbourgeois.

Au-delà de cette claque dans le derby, Metz piétine en championnat. Les Grenats sont 19èmes avec seulement 2 victoires, 6 nuls et 7 défaites et 12 points au compteur. Pourtant, la saison dernière était encourageante. Comment vis-tu cette situation ?

L’année dernière, on finit 10èmes, c’est vrai, mais la pente sur laquelle on est cette année a déjà commencé en fin de saison dernière. De la 25ème à la 38ème journée, on ne gagne quasiment plus un match, et on enchaîne les mauvais résultats. Avant la victoire face à Nice, on était sur 2 victoires en 30 matchs ce qui est assez mauvais. Il y a tout un tas de facteurs qui expliquent les mauvais résultats de l’équipe, comme le mercato complètement raté cet été.

Que s’est-il passé durant le mercato ?

Il y a des joueurs que le club pensait vendre, comme Farid Boulaya, Fabien Centonze qui ne sont pas partis. Eux voulaient quitter le club donc c’est difficile. Après, il y a eu le cas Pape Matar Sarr qui a été assez mal géré. Il a été prolongé avec le plus gros salaire du club début juillet, puis finalement il est vendu 25 millions d’euros [À Tottenham] début août, puis prêté par la suite. Pour un joueur de 18 ans, c’est difficile à gérer. Assumer son transfert en Angleterre c’est compliqué, et c’est pour ça qu’il fait une mauvaise saison. Il y a eu des joueurs qui sont arrivés qui ne se sont pas faits au club comme Amine Bassi, Soufiane Alakouch ou Sikou Niakaté qui ont énormément de mal. Je pense qu’il y a un peu d’usure avec Antonetti, qui explique que le discours passe un peu moins bien. Il y a eu également le départ de John Boye qui a été une catastrophe, c’était notre taulier derrière. C’est fou d’avoir un joueur qui est capitaine, dont on ne sait pas s’il est en fin de contrat ou non au mois de juin. Pendant toute la période de la trêve, on ne le voit pas, il est absent. Tout le monde pense qu’il est parti, mais aucune officialisation n’a eu lieu. On teste des schémas pour le remplacer, mais aucun ne fonctionne. Finalement, on apprend le 31 août qu’il était encore sous contrat avec le club, mais il était libre d’en trouver un autre. Il est parti sans trouver un remplaçant. Ça nous a plombé le début de saison.

On voit que depuis un mois ça va mieux. On ne perd plus, 4 matchs sans défaite, et on prend beaucoup moins de buts. La victoire samedi à Nice a fait beaucoup de bien aux têtes. On s’est remis dans le peloton des clubs qui vont jouer le maintien. On n’est pas largués.

Je pense à la saison prochaine où il y aura 4 descentes, et ça m’angoisse un peu.

Qu’attends-tu de la suite de la saison ? Crois-tu au maintien pour le FC Metz ?

J’ai envie d’y croire. J’ai envie de me dire qu’on va aller chercher ce maintien par les dents. Ma théorie est que lorsqu’on monte en Ligue 1, il faut 4-5 ans pour se stabiliser. La plupart des clubs qui sont montés en ont eu besoin. Lens et Reims sont un peu des contre-exemples. Reims est, en revanche, sur deux saisons un peu plus difficiles. Pour Metz, ce serait dommage de tout gâcher dès la 3ème année. Le club a beaucoup travaillé pour rebâtir quelque chose, ce serait donc dommage de repartir de zéro. Je pense également à la saison prochaine où il y aura 4 descentes, et ça m’angoisse un peu.

On va parler un peu du MHSC. As-tu suivi le début de saison montpelliérain ? Qu’en as-tu pensé ?

Je suis un peu obligé de suivre puisque mon père habite à Montpellier, et mon frère joue au Montpellier Hérault. Du coup, je suis un peu Montpellier. Quand Der Zakarian est arrivé, c’est devenu un club stable du top 10. On se moquait un peu de son style, mais il y avait parfois des choses sympas à voir. C’est devenu une équipe assez joueuse avec Mollet et Savanier. Cette saison, malgré les départs de joueurs cadres, c’est assez irrégulier, mais il y a encore cette fibre particulière avec Dall’Oglio. On voit qu’avec cette saison qui est de transition, ça reste une équipe joueuse avec du caractère et du talent. Elle réussira à être autour de la 10ème place, peut-être un peu mieux avec de la régularité.

« Globalement Montpellier est une équipe qui a beaucoup de talents individuels. »

Tu les vois donc terminer autour de la 10ème place. Ça ne jouera pas le maintien, ni l’Europe ?

Je pense qu’il manque un peu de régularité pour jouer l’Europe. Il y a des clubs déjà lancés cette saison. Pour autant, Montpellier est trop fort pour jouer le maintien.

Tu as parlé de Mollet et de Savanier, quel est le joueur que tu crains le plus dans tout l’effectif ?

Téji Savanier est toujours un joueur qui fait beaucoup de mal, qui a du talent. C’est un joueur qui peut, sur une passe, un geste, changer le cours d’un match. Face à un bloc bas comme nous, avoir un joueur comme Téji Savanier pour faire le geste qu’il faut, ça peut faire beaucoup de mal. Je l’aimais beaucoup à Nîmes. Après Florent Mollet c’est un ancien Messin, ça ne s’est pas toujours bien passé ici, donc j’ai un peu peur qu’il marque. Globalement, c’est une équipe qui a beaucoup de talents individuels.

As-tu un souvenir particulier d’un match entre Metz et Montpellier ?

Il y a un match de légende en demi-finale de Coupe de la Ligue en 1999. 4-3 pour Metz, je ne l’ai pas vécu mais c’est dans l’histoire. Montpellier a souvent du mal contre Metz. La dernière victoire ici date de 2018 avec Frédéric Hantz sur le banc. Je me souviens d’un match également en 2015 où Lucas Barrios met un triplé alors qu’on menait 2-1 à la mi-temps, on perd le match 3-2.

Quelles sont pour toi les clés du match ?

On a du mal sur les coups de pied arrêtés défensifs, on est souvent en difficulté. On va faire comme lors du match contre Nice. C’est-à-dire un bloc bas en misant sur la percussion des uns et sur un Nicolas De Préville dans ce rôle de meneur de jeu qui fait un peu tout. Est-ce qu’on arrivera à garder cette rigueur défensive qui nous a coûté des points ? C’était le cas contre Bordeaux. Je pense que ce sera le même match face à Nice pour nous.

Un pronostic pour terminer ?

Je vais dire 2-1 pour Metz. De Préville et Nguette pour Metz. Mollet pour Montpellier, c’est écrit !

Merci beaucoup Arni d’avoir répondu à nos questions ! Bon match à toi.

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