Paul Mirabel : « Grâce au MHSC, j’ai vécu en partie mes plus beaux souvenirs »

Natif de Montpellier, Paul Mirabel ne cache pas sa passion pour le MHSC lorsqu’il est sur le devant de la scène. Juste avant son passage à Montpellier à l’occasion de sa tournée, il a répondu à nos questions pour l’évoquer.

Bonjour Paul, tu es né et tu as grandi à Montpellier. Quel est ton attachement avec la ville ?

Je suis resté à Montpellier jusqu’à l’âge de 17 ans, après je suis parti à Paris. Pour moi, mon lien avec la ville est indissociable de celui que j’ai avec le club. Ce qui me fait le plus penser à Montpellier, c’est le club. Quand je rentre ici, c’est autant pour voir ma famille que les matchs. Je ne pourrais pas dissocier l’attachement de la ville à celui du club.

Pour toi, ton attachement au club est plus fort que celui que tu as pour la ville ?

Pour être totalement honnête je suis plus attaché à la ville de Paris car c’est là-bas que j’y suis devenu un adulte. Mais je suis également très attaché à Montpellier, plus particulièrement au MHSC. Grâce à eux, j’ai vécu en partie mes plus beaux souvenirs.

Comment est venu cet amour pour le club ?

J’étais très fan de foot petit, mais je regardais uniquement les matchs des grandes équipes. Mon premier souvenir est en 2009, j’étais dans la cour de récréation de mon collège. Tout le monde parlait du match de Montpellier contre Strasbourg. Je ne sais plus comment, mais je me suis débrouillé pour y aller. Donc je me retrouve pour la première fois dans un stade de foot, plein. J’ai pris une petite claque. Le premier match que je vois dans un stade de foot, c’est un envahissement de pelouse, deux fois le même coup franc et une équipe qui monte en Ligue 1. Je me suis dit que c’est fou de supporter Montpellier, que ça allait être ça tous les matchs. Je me suis abonné l’année d’après, puis j’y allais tous les ans, jusqu’à ce que je parte à Paris. J’ai vu un paquet de matchs à la Mosson.

Le match contre Lille, c’est mon plus fort souvenir de foot.

C’est vrai qu’avoir comme premier souvenir à la Mosson un des matchs les plus importants de l’histoire du club, ça doit te pousser à le suivre au quotidien, non ?

Je comprenais rien à ce moment-là. En 2009, j’avais 13 ans. Je vois 30 000 fous rentrer sur une pelouse parce qu’on monte en Ligue 1. Forcément, c’est dur de ne pas être piqué après.

Y’a eu aussi 2012 trois ans plus tard. Comment tu l’as vécu ?

Je suis allé à tous les matchs à domicile cette année. J’étais comme un fou. Le match contre Lille, j’étais au stade et je crois que c’est mon plus fort souvenir de foot. Je sais plus si j’ai repleuré de joie depuis pour un match. Le match face à Auxerre, j’étais sur la Comédie. J’avais cours demain et mes parents ne voulaient pas que je rentre très tard. Si ça arrive à nouveau, je crois que je ne dors plus pendant 4 jours. Ce qui me fait rire, c’est que j’arrive à croiser ces gens maintenant avec mon travail. Rémi Cabella est venu récemment à mon spectacle à Lille. Pour moi, ça fait toujours du bien.

As-tu d’autres joueurs qui t’ont marqué plus que les autres ?

Belhanda. Vrai numéro 10, technique, qui a un pied de qualité. Je trouve que ça se perd des joueurs comme lui. C’était une époque avec une vraie équipe de jeunes qui avaient entre 20 et 24 ans qui jouaient de manière totalement inconsciente. Ça m’a plu. Après, Boudebouz, j’ai adoré. J’aime bien les artistes. Même les jeunes à potentiel, comme Wahi, j’aime bien.

Tu as eu l’occasion de faire des déplacements pour aller voir le MHSC ?

J’en ai jamais fait avec les ultras, mais j’ai déjà fait quelques matchs à l’extérieur pour aller voir Montpellier. Je suis déjà allé à Nantes, Marseille, Paris, j’ai fait pas mal de stades, mais toujours en tribunes. Jamais en parcage. J’aimerais bien un jour me mettre torse nu et craquer des fumigènes à Nice. Dans quelques années, peut-être…

Actuellement, as-tu toujours le temps d’aller au stade ?

Non, car je passe peu de temps à Montpellier. Dès que je peux, je regarde les matchs. C’est mon seul moment de relâchement dans la semaine. Je m’accorde vraiment deux heures pour regarder le match de Montpellier. Enfin, je parle de relâchement, c’est plus de la tension en ce moment, j’avoue que ça ne me détend pas forcément. Mais dès que je peux aller au stade, j’y vais.

Je ne comprends pas comment on arrive à être nul comme ça

Que penses-tu de la situation actuelle du club ?

Je suis assez rationnel dans la vie, mais je n’arrive pas à expliquer ce qu’il se passe. Sur le papier, on a un bel effectif. Il y a des postes qui sont doublés avec des profils différents. Le noyau est quasiment le même depuis quelques temps. Mais je ne comprends pas comment on arrive à être nul comme ça et pourquoi il n’y a pas d’électrochoc qui se fait. Quand on regarde depuis le début de l’année, c’est plus noir que blanc. Je ne sais pas si c’est un manque d’envie ou autre…

Es-tu inquiet pour la survie du club en Ligue 1 ?

J’ai l’impression qu’on est une marche au-dessus de clubs qui jouent vraiment la descente. Mais d’un autre côté, comptablement, les chiffres parlent d’eux-mêmes aussi. Je suis plutôt confiant sur le fait qu’il y a pire que nous. Ce qui m’embête, c’est qu’à un tiers de la saison on soit dans ces questionnements-là, alors qu’au début de saison on parlait de top 10. Je sais que la fin de saison va être un peu longue, mais c’est comme ça.

Cette année, tu as participé à la présentation des maillots. As-tu maintenant un lien plus professionnel avec le club ?

L’histoire est marrante. L’année dernière, je fais une chronique sur France Inter. Sur chaque chronique, j’essaye de mettre un vêtement différent pour que, sur internet, les gens comprennent que c’est une chronique différente. Je crois que j’avais mis tous les pulls, tous les t-shirt que j’avais chez moi et il me restait un survêtement de Montpellier. Je me dis que je ne peux pas aller à France Inter en survet’. Finalement, j’ai axé la chronique sur le club et ça a bien marché. J’ai quelqu’un au club qui l’a vu et qui m’a écrit. Il m’a proposé une rencontre et le lien s’est fait. J’avais aussi des joueurs qui me connaissait. Là, cette année ils m’ont gentiment proposé de participer au lancement des nouveaux maillots.

Et t’as rencontré les joueurs de cette année...

En fait, ça fait toujours bizarre d’arriver et de voir qu’il y en a qui me connaissent. J’ai pu aller à l’entraînement et il y a en a beaucoup qui m’ont dit bonjour. C’est fou. J’arrive pas à intégrer ça. Pour moi, je suis le supporter et eux les joueurs.

Si on t’avais dit ça 10 ans auparavant, tu n’y aurais jamais cru ?

Même 1 an et demi auparavant ! Impossible.

Les gens qui supportent des grandes équipes, ils connaissent pas le fait de signer un mec de D3 hongroise, de regarder des vidéos sur Youtube et être persuadé que c’est le nouveau Mbappé alors qu’il est nul.

D’ailleurs, dans cette chronique tu parles d’un grand buteur espagnol qu’on avait recruté, qui, finalement s’est avéré être un buteur espagnol puis… un espagnol. Tu parlais de qui ?

J’ai mis espagnol pour la blague, mais je pensais totalement à Emmanuel Herrera. Je sais qu’il n’est pas espagnol. J’avais sa tête qui venait quand je pensais à un mec nul. Il m’a trop énervé. Mais parfois, quand je vois les résultats, je me dis « pourquoi je m’inflige ça ? ». Pourquoi c’est pas plus simple de supporter le Real Madrid ? Tous les week-ends t’es content, tu vas manger des churros à Bernabeu. Et à chaque fois je me dis qu’il y a un côté cool à supporter un club moyen entre guillemets. Les gens qui supportent des grandes équipes, ils connaissent pas le fait de signer un mec de D3 hongroise, de regarder des vidéos sur Youtube et être persuadé que c’est le nouveau Mbappé alors qu’il est nul. Je trouve qu’il y a un côté attachant dans le « moyen ».

C’est aussi ça, la passion...

Maintenant que mes potes gagnent leur vie, ils vont plus facilement au stade. Mais je m’en rappelle, à 16 ans, je leur disait « vas-y on va voir Montpellier-Bordeaux en Coupe de la Ligue » un mardi soir. Moi j’y allais vraiment, il y avait 2 000 personnes dans le stade. Ils me disaient que j’étais malade d’aller voir des trucs comme ça.

Tu allais dans quelle tribune à la Mosson ?

Je les ai quasiment toutes faites. J’ai vu pas mal de matchs en Haut Languedoc parce que quelqu’un avait réussi à me trouver des places. Après j’ai déjà fait Aigoual mais qui, malheureusement, est décédée. Je pense que je les ai toutes faites sauf celles qui sont dans le coin. J’ai jamais fait la butte non plus. À chaque fois, je me dis que j’aimerais y être, puis je les vois torse nu au mois de décembre en train de se sauter dessus et de craquer des fumigènes, je me demande si j’ai vraiment envie d’être au milieu de ça. C’est une autre façon de vivre le match.

Il y a la chronique sur France Inter qui n’est pas passée inaperçue au club. Chez nous, c’est plutôt le portrait dans le JDD qui nous a marqué. Il est écrit : « Sa première chronique sur Montpellier a été reprise sur Allez-Paillade, un site de fans où Paul surfe une heure par jour et poste parfois des conneries. Anonymement. » Alors, est-ce vrai ?

Je passe beaucoup de temps sur Allez Paillade pour lire les actus sur le club, surtout pendant la présaison. Là j’ai pas trop le temps et je vais moins souvent sur Internet. Quand j’y vais, c’est surtout pour regarder les infos du site. J’ai dû poster 2-3 commentaires mais je lis surtout attentivement. C’est trop bien quand tu es passionné d’un truc qu’il y ait des gens aussi passionnés qui parlent de ça.

On peut avoir le pseudo en exclusivité ?

Je sais plus ce que j’ai mis. Je me suis inscrit il y a vraiment longtemps. Je suis connecté depuis, mais je ne m’en rappelle plus. Mais je me ferai signaler.

Je n’ai pas de dates à Nîmes, mais si j’y passais, je ne n’aurais pas mis leur maillot.

On t’a vu également au match des légendes de l’OL faire quelques dribbles chaloupés. Tu as appris ça où ?

J’ai joué au foot quand j’étais plus jeune. À Vendargues et aux Arceaux. J’ai joué enfant et jusqu’à 16 ans, pas toujours en club. J’en faisais surtout avec mes potes aux terrains d’entraînement de Grammont. J’allais beaucoup jouer là-bas. Je crois que c’est mes plus beaux souvenirs d’adolescence.

Récemment, tu as joué un supporter de l’OM dans le film « Classico ». Est-ce que ça t’as pas trop coûté de faire ça ?

Il y a des gens qui l’ont pris très premier degré en disant que j’étais pour Marseille alors que je m’en fous complètement, je suis pour Montpellier. Ils m’ont mis un costume de Marseille, ok, mais j’avais aucun compte à prouver à personne. Ça ne m’a pas coûté parce que c’est le même accent du sud, mais je ne me suis pas vu comme un supporter marseillais. Je l’ai vraiment pris comme pour un tournage d’un film.

Si ça avait été un maillot de Nîmes, tu aurais accepté ?

J’aurais eu plus de mal. Là je suis en tournée, à chaque fois on m’offre le maillot de la ville et je le mets sur scène à la fin car ça fait plaisir aux gens. Je n’ai pas de dates à Nîmes, mais si j’y passais, je ne l’aurais pas mis.

Parle nous de ton spectacle justement.

Je suis en tournée, c’est assez fatigant, c’est comme une longue saison de foot. Tous les soirs tu arrives dans un nouveau match. Là j’ai deux dates à Montpellier, ce lundi et mardi au Corum. Je suis hyper content parce que c’est chez moi. Ce sera une émotion particulière.

Merci beaucoup Paul Mirabel d’avoir répondu à nos questions, on te souhaite le meilleur pour la fin de ta tournée !

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