« Je préfère être supporter Pailladin que Toulousain »

Hier matin, le site Internet LesViolets.com décidait de laisser la parole à l’un de ses membres. Sous un titre aguicheur: “Je préfère être supporter Toulousain que Pailladin », on retrouvait un supporter se permettant de se poser en parangon du beau jeu distribuant les bons et mauvais points à son équipe mais surtout à la nôtre et, même plus généralement, à notre club. Si cet article a le mérite d’exister, il n’en est pas moins rempli d’incohérences, qu’elles soient sportives ou historiques et cela m’a décidé à exercer un droit de réponse.

Tout d’abord le débat sur le jeu, évacuons-le assez vite car Toulouse ne développe pas un jeu fantastique depuis le début de l’année. Certes le jeu du MHSC n’est pas non plus exceptionnel, mais c’est quand même fort de café de s’attaquer à l’équipe qui serait la 3ème attaque du championnat sans un malheureux pétard. Bref, une équipe comme l’autre n’a de leçons à donner à qui que ce soit sur ce plan là.

Sur le côté historique, on a vu beaucoup de réactions sur les réseaux dire que les Toulousains découvrent le football depuis trois ans. Ne rentrons pas là-dedans, Toulouse a un passé historique et je vais même vous avouer que le premier match de foot que j’ai vu est le fameux Toulouse-Naples où Maradona avait raté son penalty décisif. Il y a eu la période Beto Marcico, Gignac etc… Le MHSC n’est peut-être pas le club avec la plus grosse histoire de Ligue 1 mais il est légitime de dire que dans le paysage footballistique français, nous comptons un peu plus que ça soit en termes de: longévité, présence dans l’élite, image et résultats purs. 

Ce qui m’a beaucoup interpellé dans l’affirmation initiale de l’article c’est qu’hier, quand j’ai regardé l’équipe du TFC, je n’ai tout simplement reconnu aucun joueur à part Spierings et Desler. Certes je ne suis pas un suiveur régulier, mais il ne restait rien du groupe sympathique de l’année dernière qui avait vécu l’aventure d’une montée et d’une victoire en Coupe et dont se dégageait tant de fraîcheur.

Comment s’identifier et accepter qu’on fasse table rase du gardien à l’entraîneur sous prétexte que chaque joueur est remplaçable par un autre qui a les mêmes « Data » ou du moins celles que demandent un algorithme sur un ordinateur de bureau. Par là même, comment consentir à un changement d’entraîneur ayant apporté la montée ainsi qu’une victoire historique en Coupe de France et tout cela avec un jeu offensif et séduisant.

Et c’est à moi de rétorquer que je préfère bien sur être supporter Pailladin que Toulousain, car mon club est une famille. Comme dans une famille, nous ne sommes pas tout le temps d’accord sur tout, mais mon club respecte le football et respecte les personnes qui font ce football. Mon président est le fils de celui que j’ai découvert il y 35 ans et je sais qu’il défendra toujours nos couleurs. Aussi compétent que soit Damien Comolli, peut-on miser sur le fait qu’il sera encore là dans deux ans si le vent tourne dans le mauvais sens?

Le joueur emblème de mon club est né dans ma ville et vit encore dans son quartier où l’on peut le croiser tous les jours. Alors que d’un autre côté, aucun effort n’a été fait pour retenir des joueurs que tout le monde aimait (Van Den Boomen, Dejaegere ou Dupé) sous prétexte qu’avec la data tout joueur est remplaçable, à partir du moment où il a les caractéristiques qui vont avec le moule défini par le projet de jeu que tu as rentré dans l’ordinateur.

Mon entraîneur, s’il a des défauts, que ça soit avec son caractère ou dans sa vision du football, on l’aime parce qu’il est imparfait comme nous mais il est fidèle. Il a joué dans notre club et en a porté le brassard. Il n’en a pas fait une histoire de fierté quand il a fallu revenir nous sauver l’an passé. 

Pour finir, les Toulousains ont raison d’être fiers de leur club, car le TFC travaille très bien au niveau communication et même niveau football. Mais attention parce que dans le football pour savoir où l’on va il faut se souvenir d’où l’on vient et ça, je crois que les supporters toulousains ne doivent pas l’oublier. Ne pas oublier non plus que leur club appartient à un fond d’investissement américain multi-propriétaire et dont le TFC est loin d’être le premier wagon du train.

N’en voulons pas trop à Mickaël car comme beaucoup de jeunes et de nouveaux supporters, il est sans doute tombé dans cette sur-communication essayant de nous vendre ce match comme le « derby de l’Occitanie ».  Ce qu’il n’a jamais été et qu’il ne sera jamais, nous sommes deux villes cousines et au lieu de cultiver une pseudo-rivalité, soyons bons amis et traçons chacun notre chemin pour le meilleur.

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