Modèle Nicollin: habitude assumée ou organisation malsaine ?

Il n’est pas si fréquent de voir dans la presse nationale, donc L’Équipe ici, le modèle de fonctionnement pailladin pointé du doigt. Si l’article n’est globalement pas à charge, le retour de Michel Der Zakarian au MHSC a suscité l’attention du quotidien sportif. Ce dernier donne évidemment la parole à Laurent Nicollin, garant du fameux esprit pailladin dans l’organigramme de son club, qui défend ses choix:

« Quand cela ne marche pas, on dit qu’on est consanguins. Quand on gagne, on ne nous dit rien. […] On a appris à connaître les hommes et les femmes quand ils étaient joueurs ou joueuses, on sait leur état d’esprit. C’est notre culture, notre modèle. […] On ne fait pas du social. Quand il faut se séparer de quelqu’un, je suis sensible, mais pas trop con non plus. »

Sur ce dernier point, le média met en évidence le nom récent de Romain Pitau à la tête de l’équipe première mais également ceux de Joris Marveaux et Laurent Robert, passés du côté du centre de formation ou de la section féminines sans y trouver une place durable.

Un ancien éducateur dont le nom n’est pas cité ne voit pas ça d’une même œil: « On sait ce que ça donne la consanguinité » quand Michel Mézy rétorque: « Je préfère partir à la guerre avec des gens que j’aime plutôt que des gens qui veulent se barrer au bout d’un an. […] Si vous faites appel à eux à 2 h du matin, ils seront là. On ne fait pas dans la complaisance… mais on mettra plus de temps à prendre la décision de se séparer d’un ancien joueur. »

C’est un autre ancien salarié, toujours pas nommé, qui lance une autre pique sur cette manière de fonctionner: « […] Ils ne s’entendent pas bien tous non plus mais quand il y a une solidarité entre eux, ils l’ont. […] Je ne suis pas sûr que le club soit prêt à changer, il aime fonctionner comme ça, c’est une petite comédie sudiste avec des « Cela me casse les couilles »… Ils mettent des couilles partout alors qu’un autre discours ferait du bien. »

Sur ce point aussi, Laurent Nicollin répond: « On sait se dire les choses en face, avec un peu d’ardeur, des mots que je ne peux pas dire ici, un supplément d’âme qui passe mieux avec des entraÏneurs du moule, au club depuis quinze ans, qu’avec un entraÏneur lisse. On ne peut pas être en Ligue 1, avoir notre palmarès ou un centre de formation performant sans compétences. Mais à compétences égales, oui, on prend quelqu’un de chez nous. »

René Girard est l’exemple avancé par le président héraultais quand il s’agit de mettre en avant un recrutement extérieur. Un argument imparable. Pour conclure les grandes lignes de cet article, c’est les propos de Frédéric Hantz que nous retiendrons et qui se veulent partager la poire en deux:

« Il n’y a pas toutes les compétences aux bons postes. Tous les anciens joueurs présents dans l’organigramme et que vous me citez n’existeraient pas ailleurs qu’à Montpellier, ils le savent. Bien sûr, ils ont l’esprit pailladin mais ils peuvent manquer de courage dans certaines prises de décisions. J’ai connu des recruteurs qui ne recrutaient pas pour ne pas connaître le début d’un emmerdement. Et c’est Laurent qui porte toute la responsabilité des choix à faire ensuite. Ce n’est pas lui le problème, mais certaines personnes qui l’entourent. […] C’est un vrai bon club de Ligue 1 où tu travailles bien. C’est vraiment une histoire de famille avec parfois des disputes, des rabibochages. Le retour de Michel Der Zakarian ne me surprend pas, c’est dans son ADN. Au-delà du moment difficile actuel, c’est fondamental qu’un club comme Montpellier subsiste alors que d’autres sont entre des mains étrangères. Qui connaît le nom du propriétaire de Lille ? Montpellier, c’est Nicollin. »

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