Mihailo Ristic : « Donner l’argent aux enfants serbes, c’était évident »

Mihailo Ristic, sur France Bleu Hérault, est revenu sur son enfance, en Bosnie où il a grandi. Il est nostalgique de cette période passée en famille à jouer au foot malgré un père qui était au front pendant la guerre de Yougoslavie. Il se souvient d’où il vient, car lors de la qualification pour la Coupe du monde, avec l’ensemble de la sélection serbe, ils ont reversé le million de prime reçu pour des enfants défavorisés.

« Avant de partir pour Lisbonne, le président nous a rendu visite et nous a annoncé une prime d’un million d’euros. Je pense qu’on a eu raison, parce qu’en Serbie, beaucoup d’enfants ont besoin de cet argent, plus que nous. Ce million est très important pour eux, et tout le monde était d’accord avec ça. 

J’ai eu une enfance formidable, pour être honnête. Et parfois, cette période me manque. J’ai grandi en Bosnie, dans un petit village de la Republika Srpska, où je passais mon temps avec mes cousins, qui étaient mes meilleurs amis. Le football, c’est tout ce qu’on avait. Et on jouait au foot du matin au soir, 24h sur 24. Je regrette parfois ces moments-là, je suis nostalgique, il n’y avait que de la joie, on s’amusait sans arrêt. Je n’y vais pas très souvent, mais quand j’ai un peu de temps, que je peux prendre un vol, j’aime y retourner. Rentrer à la maison, parce que cet endroit me manque.

Mon père a fait la guerre, il a participé à défendre le pays. En réalité, moi, je n’ai pas beaucoup de souvenirs. Le seul, c’est que le ciel était tout rouge, parce qu’il y avait des combats. Nous habitions loin de Belgrade. Ensuite, j’ai évidemment beaucoup parlé de la guerre avec mon père et avec d’autres habitants de notre village, parce que beaucoup ont combattu, notamment en Bosnie, et vécu les bombardements. Ce n’est pas très agréable d’y repenser, de l’imaginer, mais c’est ainsi, ça s’est produit. 

Toute l’équipe, moi y compris, nous réalisons que la vie que nous menons est une bénédiction. Nous sommes chanceux de faire ce qu’on fait, de vivre notre rêve. Je pense notamment à ce match au Portugal, au fait de représenter notre pays et de remporter cette partie. Donc bien sûr que quand s’est présentée cette possibilité de donner l’argent aux enfants, la question ne s’est pas posée. Pour moi, c’était évident. Et je crois que ça l’était aussi pour le reste de l’équipe nationale.« 

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