Le MHSC peut-il jouer autre chose que le contre?

Les quatre premières journées du championnat viennent de s’écouler. Le bilan est plutôt moyen, mais plus que le bilan comptable les premiers enseignements sur le jeu pratiqué par les Montpelliérains sont assez clairs. 

S’il y a bien eu cette très belle victoire à Lyon, on peut se poser des questions sur les trois autres matchs. Contre l’Olympique Lyonnais les Pailladins ont été particulièrement à l’aise face à un supposé « gros » du championnat qui dans son stade se devait de faire le jeu, ainsi à la perte de balle les joueurs de Michel Der Zakarian avaient tout l’espace qu’ils voulaient pour faire parler leur vitesse. Ce n’est pas une surprise de voir le MHSC briller dans le jeu de transition, sur la fin d’année dernière quelques résultats marquants avaient été obtenus dans cette configuration: victoire à Monaco, nul à Marseille et bien sûr ce match fou contre Lyon. Et les performances de Mousa Al-Tamari nous poussent à penser qu’il sera parfait dans cette optique-là. 

Seulement toutes les équipes ne sont pas forcément joueuses ou certains scénarios de match ne permettent pas de pratiquer ce jeu-là. Les petites équipes comme Le Havre viendront chercher 1 point à la Mosson en jouant plus ou moins bas, alors si en plus elles ouvrent le score… Contre Lille, avant le match tout semblait destiné à ce que le MHSC puisse mettre en place son style préférentiel mais ce but encaissé à la première minute est venu tout gâcher. Pire, les Lillois, qui avaient bien travaillé, ont décidé de repartir systématiquement de très bas, ne laissant aux Pailladins que très peu d’espaces dans leur dos. 

Si on veut pouvoir prendre le jeu à notre compte de façon efficace face à des équipes qui nous attendent il va falloir plusieurs choses et à commencer par plus de justesse technique et de précision sur les centres de nos latéraux. Ensuite il y a un souci d’animation au milieu de terrain, tout est entre les mains de Téji et quand il est moins bien comme en ce début de saison c’est l’équilibre de l’équipe qui s’en ressent. On le voit trop collé à Akor Adams provoquant ainsi un trou béant dans l’entrejeu puisque Joris Chotard et Jordan Ferri ont tendance à rester collés devant la défense.

L’effectif souffre cruellement d’un manque de diversité aux postes du milieu de terrain, nos 5 joueurs à ce poste présentent des profils similaires de « 8 » . Et paradoxalement en ce moment personne n’endosse ce rôle, soit il va falloir demander à Téji de redescendre chercher les ballons ou à Jordan Ferri de plus se projeter balle au pied comme il le faisait si bien sous les ordres d’Olivier Dall’Oglio. Une autre solution serait de varier les joueurs pour mettre plus de ballons dans ce milieu en incorporant par exemple Khalil Fayad. Toujours dans cette optique Wahbi Khazri ou Sacha Delaye pourraient aussi jouer « 10 » faisant redescendre Téji un cran plus bas.

Ne nous mentons pas, Michel Der Zakarian n’a jamais vraiment bouleversé ses schémas tactiques sauf quand il était dos au mur. Comptablement il n’y a pas vraiment urgence et j’ai du mal à croire que cette année nous serons à la lutte pour le maintien vu la dynamique de l’an passé et la qualité de notre effectif. Par contre une absence de jeu et résultats à domicile seraient très préjudiciables pour le bel engouement de l’été autour de l’équipe. Et c’est une donnée à ne pas sous-estimer à un moment où le MHSC essaye de passer un cap en entrevoyant le futur stade Louis Nicollin.