Et si le problème venait de la masse salariale ?

Il suffit d’avoir un peu joué à Football Manager ou même au mode carrière de FIFA pour savoir que l’impact d’un transfert sur le budget d’un club dépend de deux grandes variables : le montant du transfert et le salaire de la future recrue. Pourtant si on s’attarde sur les colonnes mercato des grands quotidiens sportifs français, les transferts sont souvent résumés aux quelques millions qui transitent d’un club à l’autre. Par extension, un joueur qui arrive libre est souvent vu comme une bonne affaire sans que personne ne se soucie réellement du salaire offert au nouveau venu.

Pour essayer de nous ouvrir les yeux sur les problématiques liées à la masse salariale, le twitto King Spahić a pris le temps de produire un tableau comparatif entre le MHSC et ses principaux concurrents sur les quatre dernières saisons. Celui-ci s’est appuyé sur les chiffres officiels publiés chaque années par la DNCG pour produire sa petite étude. Si au premier abord, il peut être compliqué de comprendre toutes les subtilités du tableur (un conseil : il faut rajouter trois zéros à chaque case), ce qu’il fait apparaître est frappant. Montpellier a par exemple dépensé environ 67,5 millions d’euros de plus que Lorient en masse salariale sur les 4 dernières saisons (Lorient a certes vécu deux années en L2 sur cette période), si on compare avec Brest c’est même 76,5 millions d’euros d’écart en défaveur du MHSC.

Alors comment le club a-t-il pu se retrouver dans cette situation ? À travers le top 10 des plus hauts salaires du club publié par L’Équipe chaque année, on se rend compte que le MHSC offre de beaux salaires à des joueurs qui n’entrent que dans la rotation. On peut citer : Wahbi Khazri 180 000 euros brut mensuel, Mamadou Sakho 150 000 euros ou encore Valère Germain 100 000 euros. À titre de comparaison, le plus haut salaire de Reims, Yunis Abdelhamid, emmarge à 100 000 euros. Junya Ito touche autant, Jens Cajuste pourtant acheté 10 millions d’euros ne touche « que » 60 000 euros (soit moins que Souquet ou Pedro Mendes). Pour comprendre pourquoi Reims peut se permettre de payer certains de ses joueurs clés deux fois moins que ce qu’offre le MHSC, on peut aller chercher des éléments de réponse dans le récent focus de l’After foot consacré au travail des cellules de recrutement françaises sur les petits championnats. Ce qu’explique l’intervenant, Johann Crochet, c’est que les rémunérations offertes aux joueurs en Norvège, en Suède, au Danemark sont très inferieures à ce qui existe en France. « Un point essentiel quand on vient chercher ces joueurs c’est les salaires, aujourd’hui la France a largement les moyens de rivaliser avec ce que la Belgique ou les Pays-Bas offrent à des joueurs qu’ils vont chercher en Norvège, en Suède, au Danemark ou en Pologne. Par exemples : Jesper Karlsson qui est allé à Bologne c’était un des meilleurs joueurs du championnat à Alkmaar et il touchait 65 000€, Osame Sahraoui à Heerenveen, il est à 20 000€ par mois, vous vous rendez compte à 20 000€ par mois en Ligue 1 vous êtes dans les plus bas salaires« .

À l’instar de Cajuste (Danemark), Matusiwa (Pays-Bas), Ito (Belgique) Reims est allé chercher plusieurs joueurs dans ces championnats « mineurs » tandis que dans le même temps Montpellier misait sur des profils parfois plus âgés, certes libres mais qui disposaient d’un salaire déjà conséquent en Ligue 1. Mais attention, avec les arrivées de Al-Taamari et Akor Adams la direction héraultaise semble avoir changé de stratégie. D’ailleurs en fin d’émission, le mercato de Montpellier était cité comme un exemple de bonnes affaires. On est donc très curieux de voir si les salaires proposés à nos deux attaquants se hisseront ou non dans le top 10 du MHSC que publiera L’Équipe en 2024.

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