[Exclu AP] Lilian Compan : « Je défonce tout le monde, faut que ça rentre »

Pour notre plus grand bonheur, Lilian Compan a accepté notre demande d’interview. L’ancien attaquant Pailladin, aujourd’hui entraineur du Hyères FC, évoque dans cette première partie son arrivée au MHSC et la folle saison de la remontée en Ligue 1.

Vous signez en fin de mercato estival 2008 à Montpellier. Quel rôle a tenu Rolland Courbis dans ton arrivée ? Lui qui avait cherché déjà à te récupérer auparavant.

C’est vrai que Rolland a essayé plusieurs fois avant Montpellier de me récupérer. La première fois, quand il était à Bordeaux et moi à Cannes. Cela ne s’est jamais concrétisé malgré son envie. Et le hasard a fait qu’à un moment, je signe avec son fils qui est agent. Ça s’est passé assez rapidement en 2008, et ça a facilité les choses évidemment mais c’était surtout le fait que ce soit Rolland à la tête du MHSC qui m’a décidé à venir à Montpellier. J’étais en Ligue 1, à Caen. Je sortais d’une bonne saison en L1 (5 buts en 28 apparitions, NDLR), j’étais à un age où j’avais encore envie de jouer. Steve Savidan arrive alors en Normandie en étant international. J’avais plus ou moins accepté d’être sa doublure… On commence la saison et au mois d’août, j’ai vu que c’était finalement pas trop ce que je recherchais. Je suis originaire du Sud, j’étais au bout de la France pour moi, même si j’étais bien à Caen, hein. Et en fin de mercato, le fait de rejoindre Rolland et aussi Montpellier… C’était pas la première fois que le MHSC essayait de me récupérer, ils avaient essayé deux ou trois fois. Un moment donné, cela devait se faire, c’était le destin (sourire). Que ce soit pour Montpellier ou pour moi. Cela s’est fait à ce moment de ma carrière et à ce moment du club, c’était le parfait timing finalement.

Contre Strasbourg vous marquez un superbe but, injustement refusé, dans un match qui restera dans l’histoire du MHSC.

En arrivant à Montpellier, j’avais promis quelque chose à Rolland : « Je marquerai le but de la montée en Ligue 1« . Sans vraiment y croire, mais c’était toujours dans un coin de ma tête… J’avais pas dis que ce serait un ciseau retourné par contre (rires). Les stats, d’un but, je m’en fous, mais… Le fait de marquer le dernier but de la saison, nous envoyant en Ligue 1… c’eut été quelque chose de mémorable… Après, du moment qu’on monte, que je marque ou pas, l’important était d’aller au bout. On avait un collectif très très fort, les individualités étaient un peu mises de coté et le grand gagnant de tout cela, c’était le club. C’est la force qu’on a su mettre en avant pour ensuite enchaîner parce que derrière, on enchaîne!

Ce match c’est aussi une histoire de portiers… Un mot sur les gardiens de la montée, Johan Carrasso et Geoffrey Jourdren?

Quand je rejoins fin août l’effectif montpelliérain, beaucoup m’ont dis : « Pourquoi Montpellier? Ça joue le maintien en L2, tu étais en L1… » C’est vrai que, moi le premier, on ne savait pas vraiment notre qualité à ce moment-là, sincèrement. Si quelqu’un le savait, franchement, je veux bien qu’il se manifeste! Des joueurs ont explosé, certains étaient en fin de carrière… Il y a eu une osmose, avec de la qualité à chaque poste, et ces deux-là l’ont prouvé à leur poste, que ce soit Johan ou Geoffrey, qu’ils étaient deux bons gardiens!

Un but bien valable, c’est celui inscrit face au SCO Angers au bout du suspens. C’est pas le but de la montée, mais il y ressemble peut-être un peu finalement?

C’est vrai que celui-là, si je ne vais pas le chercher, je ne sais pas si on va au bout… Mais, je pense qu’on a tous notre part de responsabilité. A un moment de la saison, on a tous mis notre intérêt un peu de coté pour essayer de tirer l’équipe vers le haut. Et ce match-là, c’était LE mach. C’est vrai que ce but, il me ressemble un peu. A l’énergie quoi. Je suis quelqu’un qui essaye de rendre quand on me donne. Et on sort d’une période compliquée, moi le premier parce que je n’étais pas très très performant. Rolland un moment m’avait dis « bon, je te sors un peu parce que… c’est pas çà, voilà. » Et contre Angers, je lui rends sa confiance. Toute la confiance qu’il avait, tout ce qu’il nous apportait pour nous tirer vers le haut et… nous faire vivre tout çà, tout simplement. A la 93e, je sais plus, je vais défoncer le mec sur sa ligne pour faire rentrer le ballon et le défenseur… Dès que je vois le centre de… je sais plus qui, je crois Karim (il réfléchit puis se reprend), non c’est Souley! Quand je le vois partir ce ballon, pour moi il n’y avait pas d’autre issue : tout le monde rentre dans le but. C’était comme ça, je défonce tout le monde même si je ressors avec deux arcades en moins, faut que ça rentre.

Aviez-vous le sentiment que ce retour en Ligue 1 pouvait aboutir sur quelque chose d’aussi grand avec l’Europe dès la montée ou était-ce avant tout une délivrance ?

Franchement, non. La montée n’était pas forcément prévue. Si on pose la question à Laurent Nicollin aujourd’hui, je ne pense pas qu’il va dire « on avait une équipe pour monter« . Encore une fois, personne ne savait. Donc on arrive en Ligue 1 un petit peu dans l’inconnu. On a un effectif plutôt pas mal, le club a su garder tout le monde en faisant quelques ajustements. Et on est resté dans la continuité de progresser, ensemble. Un groupe, solidaire, à l’image du club. Cela a véhiculé beaucoup de force. Je pense que le club a été très bon à l’intersaison, et c’est pour cela qu’on a enchaîné de si bons résultats.

Cliquez ici et retrouvez la suite et fin de notre entretien avec Lilian Compan avec la qualification en Europa League, l’éclosion de Younès Belhanda et ses rapports difficiles avec René Girard.

 

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