[Exclu AP Formation] Philippe Lamour: « Montpellier a une très bonne image »

Récemment, nous échangions avec Philippe Lamour, responsable du Pôle Excellence au MHSC, autour des activités mises en place pour occuper les jeunes Pailladins en cette période de confinement. Nous en avons profité pour discuter plus longuement du processus de formation pour cette catégorie d’âge (U8/U14).

  • Avant tout, pour contextualiser, quel est votre parcours ? Depuis quand travaillez-vous au MHSC ? Quel est votre rôle ?

« J’ai joué en 3ème division mais jamais en pro à Viry Châtillon, à Perpignan et très tôt j’ai su que je voulais faire entraîneur. J’ai passé mes diplômes et j’ai travaillé aux stages Michel Platini à Saint Cyprien. Ma femme a été mutée dans la région de Montpellier j’ai eu de la chance d’avoir un appel de Jacques Bonnet en 1988 et j’ai intégré le club comme entraîneur des juniors, puis j’étais adjoint de Régis Durand qui s’occupait des U17 nationaux puis de Ghislain Printant. Et Monsieur Bonnet m’a demandé alors de structurer l’école de foot. C’était un emploi à mi-temps. Pour des raisons professionnelles de ma femme en 2003, j’ai quitté le club et je suis en revenu en 2016 pour un emploi à plein temps. »

  • Dans cette catégorie d’âge, de manière générale, le MHSC entretient-il des liens particuliers avec les clubs locaux ?

« L’objectif c’est déjà de ne pas vouloir piquer les autres clubs. Depuis que je suis revenu, il y a une volonté de beaucoup plus communiquer et travailler avec les clubs de la ville de Montpellier par exemple. Nous pouvons leur apporter une aide technique, nous pouvons organiser des matchs amicaux. Nous voulons être la locomotive de Montpellier et des alentours et que si ces clubs ont des joueurs qui sortent du lot, nous pouvons les observer et pourquoi pas les intégrer dans nos équipes. Il y a des joueurs qu’on sait prometteur dans leur club, on va les observer, on va les inviter à des matchs amicaux avec l’accord de leur club évidemment. Mais on les prendra pas de suite »

  • Comment se gère les détections à ce niveau ? Combien d’enfants voyez-vous dans les détections ?

« L’objectif déjà, c’est de ne pas trop chambouler les effectifs d’une année à l’autre. Des U8 aux U13 par exemple, nous libérons 3 joueurs par an, et nous en intégrons 3 autres. Cette année par exemple, je pense que nous garderons tous les enfants d’une saison sur l’autre. Je ne me vois pas dire à l’enfant que nous ne le conservons pas alors qu’on ne l’a pas vu depuis mars.

Après évidemment, nous avons une petite cellule où il y a des personnes qui font le tour des plateaux le week-end, où nous essayons de repérer les joueurs. Les enfants sont vus plusieurs fois par plusieurs personnes, je les vois aussi. On regarde plusieurs choses, ce n’est pas seulement le niveau qui compte, mais c’est la marge de progression possible. La capacité aussi de l’enfant à apprendre. Mais entre les enfants repérés par nos recruteurs et les demandes de parents qui veulent qu’on observe leurs enfants, je dois avoir en moyenne 5 demandes par jour. »

  • Où s’arrête votre rôle dans votre passage à témoin vers les catégories supérieures ?

« Moi je m’arrête à la fin des U13, les U14 sont gérés par Jean-Pascal Beaufreton et la préformation démarre en U15 avec Gilles Beaumian. Mon rôle, on va dire que c’est de bien préparer techniquement, chaque joueur pour lui permettre ensuite d’évoluer dans les catégories supérieures dans une équipe à 11. Il faut savoir que jusqu’en U13 normalement, on joue à 8. Nous avons demandé que nos U13 intègrent un championnat à 11, déjà pour accélérer leur formation. Et on a fait de même avec les U14. Alors les résultats s’en ressentent mais c’est déjà pour qu’ils évoluent le plus tôt possible à 11. »

  • Dans une interview, Francis De Taddeo disait avoir des attentes de performances dès le pôle excellence pour anticiper la « préformation ». Quelles sont les attentes réelles sur des jeunes de cet âge ?

« L’objectif qu’il fixe c’est qu’un maximum d’enfants qui rentrent en préformation soient issus du pôle excellence. Et que nous allions moins chercher des joueurs qui viennent de Paris, de Toulouse, ou d’ailleurs. Il vaut mieux prendre des joueurs d’ici un peu moins talentueux mais qu’on pourra mieux former parce qu’on les connait depuis un certain temps. Nous actuellement on peut dire que 60% des joueurs en préformation (U15) sont issus du pole excellence. L’objectif ça pourrait être entre 70 et 80%. Après il faut se rendre compte de plusieurs paramètres. Le vivier à Montpellier est plus restreint qu’à Paris ou à Lyon. Donc c’est pour cela qu’il faut avoir de vraies bonnes relations avec tous les clubs régionaux qui ont de très bons éducateurs pour essayer de prendre leurs meilleurs éléments.

Ensuite il faut se rendre que comme on participe à plusieurs tournois avec tous les meilleurs clubs, forcément dès qu’un joueur sort du lot, il y a beaucoup de sollicitations. Nous, l’objectif c’est de rassurer les parents, de leur montrer qu’à Montpellier il y a déjà un suivi scolaire au top avec parfois des classes avec 1 enseignant pour 5 enfants. Que les entraîneurs à la préformation, ce sont tous des anciens pros qui ont joué à Montpellier. Et ça rassure beaucoup les parents. Montpellier a une très bonne image. »

  • En parlant de Monsieur De Taddeo, quel est votre rapport avec lui ? Sur quoi reposent vos échanges ? Echangez-vous avec les formateurs comme Bruno Lipini ou Frédéric Garny ?

« Nous avons de très bons échanges puisqu’il compte vraiment sur le Pole Excellence comme vivier de la Préformation. J’échange moins souvent avec F.Garny ou Bruno Lippini mais plutôt avec Gilles Beaumian qui s’occupe des U15. C’est lui qui prend le relai après. Après je peux vous dire que nous sommes assez satisfaits du travail que l’on fait. Puisqu’on a un retour avec les résultats qu’on obtient dans les tournois que l’on fait toute l’année avec les meilleurs clubs français voire européens. Nos U11 ont fait un des plus gros tournois futsal du Sud avec beaucoup de clubs de Ligue 1, et ils ont gagné en finale contre le club de Montpellier Futsal qui ne fait que ça toute l’année. Nos U10 sont partis en Espagne et ont perdu en finale contre Barcelone dans un tournoi, cet hiver. Donc c’est quand même pour nous la preuve qu’on fait du bon travail. »

Encore merci à Philippe Lamour pour cet entretien qui nous permet de découvrir une nouvelle facette de notre club fétiche.

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