2023-2024 : relégation une menace persistante

Jean-Michel Aulas a bien fait son travail. A force de répéter un peu partout que le passage à 18 est « indispensable pour réduire l’incertitude » et qu’ainsi « moins de club descendront protégeant automatiquement les investisseurs», on a fini par le croire sans pour autant regarder les règlements. La preuve : demandez à n’importe quel supporter combien il y aura de relegations l’an prochain, il y a de forte chance qu’il vous réponde deux ou une et un barrage. Normal, c’était ce que plaidait à l’époque (en 2021) le boss lyonnais : « il faut qu’il y ait un minimum de descentes automatiques, c’est-à-dire une, et que ce soit à l’issue de play-off ou autres critères très précis. »

Sauf que comme l’explique bien ce graphique issu d’un article Foot-Unis, le syndicat des clubs de football professionnels, la LFP n’a pas suivi les recommandations de Jean-Michel Aulas. C’est bien trois clubs qui seront concernés par la relégation l’an prochain, deux le seront directement et le troisième passera par un barrage contre une équipe de L2.

De quoi donner quelques sueurs froides quand on se projette sur la saison 2023/2024. Si on étudie les exercices précedents, on se rend compte que cela fait quelques saisons que le maintien ne se joue plus à 42 points comme le veut l’adage, (38 en 2017-2018, 36 en 2018-2019, 36 en 2021-2022), avec souvent une équipe totalement larguée (Dijon en 2020-2021, Toulouse en 2019-2020, Guingamp en 2018-2019). Or, l’augmentation de la compétitivité de la ligue 1 induite par le passage à 16 clubs et le maintien de trois équipes va conduire mathématiquement à une hausse du nombre de club engagés dans la lutte pour le maintien, y compris des plus grosses cylindrés. Sur le papier, si le classement de Ligue 1 reste identique : Nantes, Strasbourg, Auxerre, Toulouse, Montpellier, Reims, Lorient et Clermont s’affronterait pour ne pas descendre. 8 clubs auxquels il faudrait ajouter probablement Le Havre qui fait une saison canon en Ligue 2 et Bordeaux qui est un habitué de la première division.

Autrement dit, c’est à se demander si même une fois la fameuse saison à quatre descente passée, il ne faudra pas s’habituer au danger permanent.