Dall’Oglio, merci pour les travaux

C’est peu dire que l’intersaison 2021 du MHSC ressemblait à un gigantesque chantier du côté de Grammont. En chef des travaux, Olivier Dall’Oglio n’a pas hésité d’ailleurs à contribuer à cet état de fait.

À peine arrivé qu’on apprenait que Vitorino Hilton et Daniel Congré ne seraient pas conservés. Une page énorme du club se tourne, difficilement pour les joueurs et certains supporters. Une page qui ne pouvait être tournée que par un élément extérieur au club, non empreint de l’émotion qu’a suscitée le départ combiné de ces deux défenseurs centraux, pailladins depuis 2011 et 2012. Laurent Nicollin ne s’en cache pas, c’est la première grande décision de Dall’Oglio, principalement pour Congré, et c’est sans doute possible la bonne. Le Brésilien est aujourd’hui sans club mais sensible à la perspective d’un nouveau défi le faisant sortir de sa retraite quand l’ancien Toulousain appréhende les affres de la L2 du côté de Dijon.

Et sans eux ici ? Ces deux départs ont permis au club de réaliser un gros coup, si ce n’est énorme, sur le marché très prisé ces derniers temps des joueurs libres, en enrôlant Mamadou Sakho. Auteur de prestations toujours plus solides, le multiple international français dispense ses conseils auprès de tous à Grammont et a un rôle énorme dans l’éclosion de Maxime Estève ou le niveau retrouvé de Nicolas Cozza dans l’axe de la défense. Deux hommes (re)mis en confiance, aussi, par le coach.

Ce qu’Olivier Dall’Oglio a en revanche subi, ce sont les départs à l’avant. Conscient de l’imminence du départ de Gaëtan Laborde, celui du deuxième a davantage surpris au club, ODO en tête. Lui, qui en avait fait son capitaine, se retrouve le bec dans l’eau et se tourne alors vers Valère Germain, auteur de débuts tout aussi remarquables que son coup de mou qui a suivi. Toujours défendu par son coach, l’ancien Marseillais reprend doucement des couleurs, mais le coach pailladin a su également et surtout donner une nouvelle dimension à Stephy Mavididi et Elye Wahi.

Le Britannique, déjà auteur de 9 buts l’an passé, a conclu la phase aller à 6 unités, déjà, mais aussi avec 3 passes décisives quand il n’en avait pas distribué une seule la saison passée. Elye Wahi, après s’être contenté de bouts de match, a saisi sa chance pour arriver à la trêve avec 4 buts dont 3 sur les 4 derniers matchs de L1.

ODO a également remodelé le milieu de terrain pailladin avec exactement le même effectif que celui de l’exercice précédent, faute de sentinelle recrutée comme espéré. Benjamin Stambouli et Younès Belhanda n’ont pu se montrer plus patients ? Qu’à cela ne tienne, l’ancien Brestois recompose avec Joris Chotard et Téji Savanier. Le premier est devenu international espoir à la faveur de prestations sobres et efficaces en numéro 6 quand le second tambourine de plus en plus fort à la porte des Bleus, quand bien même Didier Deschamps s’obstine à ne rien entendre des éloges qui pleuvent de tous médias sur le nouveau meneur de jeu héraultais.

Au final, et alors qu’on leur promettait un exercice de transition compliqué voire pire, les hommes d’Olivier Dall’Oglio ont offert pour le Noël des Pailladins une 5e place en L1 et surtout un jeu agréable à voir, perceptible depuis l’entame de la préparation, aux antipodes du jeu ultra rapide reposant sur des individualités aujourd’hui hors du navire. Tout n’est peut-être pas rose, mais au moment de savourer ces derniers jours de fête de fin d’année, beaucoup n’ont qu’une seule chose en tête : retrouver ce MHSC.