Mamadou Sakho, la fin de la nuit de noces?

Il y a un an le MHSC enregistrait la signature de Mamadou Sakho en provenance de Crystal Palace, le défenseur central âgé à l’époque de 31 ans surprenait tout le monde en choisissant notre club pour relancer sa carrière. 

Cette arrivée tombait à pic, nos deux tauliers historiques n’ayant pas été prolongés à l’issue de leurs contrats. Vitorino Hilton se reconvertissait alors en consultant télé pendant que Daniel Congré partait renforcer la défense du tout juste relégué Dijon. Ne restaient alors que Pedro Mendes et Nicolas Cozza comme joueurs de L1 confirmés, le premier étant absent pour au minimum la première moitié de la saison. Ayant porté le brassard chez les bleus et au PSG c’est légitimement qu’on pouvait voir en lui le digne successeur du Capitão .

La cellule de recrutement montpelliéraine avait bien caché son jeu et ce fut une belle surprise de voir débarquer un joueur international et titulaire il y a quelques années en quart de finale d’une coupe du monde. Bien sur subsistaient quelques interrogations quand à l’état de forme du natif du 18ème arrondissement parisien, sa dernière saison pleine remontant à 2018-19 et sortant tout juste de quasi 6 mois sans jouer suite à une blessure aux ischio-jambiers.

Si il nous a fallu un petit temps d’adaptation pour se familiariser avec son « style » peu commun balle au pied, les supporters ont de suite pu apprécier son agressivité et sa volonté de défendre en avançant. La paire formée avec la révélation Maxime Estève a très vite convaincu d’autant que les résultats de la première partie du championnat étaient excellents. Côté vestiaire on se souvient tous de cet après-match à l’Allianz Rivera où tel un patron il avait harangué ses coéquipiers après une victoire symbolique contre l’OGC Nice.

En dehors du terrain on découvrait même la « Sakho Family « et son brave toutou Cartel, le papa gâteau sur les réseaux finissait de convaincre tout le monde. Ses Story avec Junior Sambia étaient de francs moments de rigolade et il ramena aussi son pote Cyril Gane à Grammont pour un sympathique coup de com dans un club qui en a bien besoin.

Malheureusement c’est là peu près là que les ennuis ont commencé… 

Nous avons assisté à la lente agonie d’une équipe mais à la limite « Mamad » fut peut-être l’un de ceux qui ont réussi à garder la tête haute dans cette terrible passe que le club a traversée, malgré quelques pépins physiques. Certes on sentait par moments que ses jambes étaient lourdes mais il ne faut pas oublier que cela faisait quelques années qu’il n’avait pas joué autant de matchs et de minutes. 

Plus dommageable déjà , il n’a pas réussi à remotiver les troupes qui au fil des matchs sombraient chaque journée un peu plus. Cela aurait du pourtant être de son ressort quant à son expérience, mais à l’instar des autres cadres il a coulé avec le navire. 

Plus problématique, de nombreux supporters ont commencé à le prendre en grippe parce qu’il rentrait au vestiaire directement à la fin des rencontres. Quand on porte le brassard, on se rapproche de la faute grave. De même les retours de certains membres ayant eu l’occasion d’assister à des entraînements ont décrit un joueur peu concerné et pas très disponible, ce qui est quand même embêtant pour un évènement qui a pour but de rapprocher les plus fervents supporters de ses joueurs.  

Le retour de vacances du joueur fut lui aussi un problème puisqu’on a apprenait par le quotidien L’Équipe qu’il était revenu en surpoids, rien de surprenant ceci dit pour les personnes ayant assistés aux entraînements et l’ayant vu en difficulté sur certains exercices demandés par le staff. C’est presque logiquement qu’il a beaucoup souffert lors des matchs amicaux et même lors de la reprise de la L1 contre Troyes où il sembla très émoussé. 

Conséquence directe Olivier Dall’Oglio le laissait sur le banc samedi dernier au profit de Nicolas Cozza pour le match au Parc des Princes. Tout un symbole quand on sait l’importance que pouvait avoir un match comme celui-ci pour lui, il reçut d’ailleurs une belle ovation pour son entrée en cours de match.

Mamadou SAKHO of Montpellier during the training of Montpellier on June 27 2022 in Montpellier France Photo by Alexandre DimouIcon Sport

Autre petit détail pas passé inaperçu chez certains supporters le choix du numéro 75 pour son maillot, représentant la région parisienne d’où il est natif. Cela lui a déjà valu quelques quolibets dans les travées du stade pour l’ouverture du championnat et le fait d’être renvoyé à un statut de « Parisien » pourrait malheureusement aussi lui revenir au visage si ses performances continuaient à être mauvaises.

Mais soyons indulgents…

Pour autant ne soyons pas non plus trop exigeants avec un joueur qui, il faut quand même le reconnaître, a fait un bel effort pour rejoindre notre club. On peut légitimement penser qu’une bonne moitié des clubs de L1 l’auraient accueilli à bras ouverts et probablement même certains avec des ambitions plus hautes voire de meilleures conditions salariales. Il a quand même divisé son salaire par 6 (un peu moins de 500k mensuels pour 80k maintenant). Et le choix de Mamadou Sakho de venir ici, s’il a peut-être été un peu guidé par le soleil et les conditions très agréables qu’offrent notre ville, restait quand même une décision forte en s’inscrivant dans un projet sur le long terme comme l’indique son contrat de 3 ans.

Sur son rôle de « leader » du vestiaire comme vu plus haut il l’a été par moments, cela coïncida au moment où il était au top et le fait qu’il se soit renfermé peut probablement être imputé à sa baisse physique et de performance: c’est difficile de dire aux autres quoi faire quand on ne se sent soi-même pas au top. 

Ses écarts de l’été sont eux plus difficilement pardonnables surtout vu son pedigree et le professionnalisme dont il a du faire preuve pour s’imposer dans des groupes aussi relevés que ceux du PSG ou de Liverpool. À l’heure où beaucoup de joueurs travaillent pendant leurs vacances, arriver avec des kilos en trop n’est pas admissible et encore plus quand tu es censé montrer l’exemple aux jeunes et qu’au poste de défenseur central, la concurrence fait rage. Ces dernières heures, grâce aux réseaux sociaux, nous avons pu retrouver le Mamadou Sakho que nous connaissions lors de ses premières semaines dans l’Hérault, avec des séances individuelles et physiques prolongées bien après les horaires d’entraînement.

Mamadou SAKHO of Montpellier during the Ligue 1 Uber Eats match between Montpelier HSC and Angers SCO on December 22 2021 in Montpellier France Photo by Alexandre DimouIcon Sport

Il faut se faire une raison, Mamadou Sakho est probablement juste de passage dans notre club et une quelconque comparaison avec ses prédécesseurs n’a pas lieu d’être. Évitons de le juger pour des bêtises et laissons-lui une chance de revenir à son meilleur niveau car pour faire une bonne saison le MHSC aura besoin que son lion soit au top. À lui aussi de se reprendre en main dans sa préparation et lors des matchs pour enfin pouvoir assumer son statut de leader naturel. À lui aussi de montrer un visage un peu plus engageant quand il est au contact des supporters et de faire honneur au brassard s’il a encore l’occasion de le porter. Rappelons-nous Jordan Ferri avec son maillot de Nîmes et constatons que depuis il s’est racheté au centuple dans ses performances et son attitude.  

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