Pour son retour, un Tchato faible

Silvan Hefti, fraichement débarqué du Genoa, semblait s’imposer et gagner en régularité en évoluant à un poste d’arrière droit qui n’a jamais vraiment trouvé preneur depuis le début de saison, avec les apparitions de moins en moins fiables de Falaye Sacko et le temps de jeu ponctuel accordé à Enzo Tchato. L’absence de concurrence causée par le départ en sélection de ces deux derniers afin de discuter la CAN n’a pourtant pas entaché les premières sorties du Suisse sous les couleurs orange et bleu, généreux et solide dans son couloir.

C’est donc avec surprise que nombre de Pailladins ont dû découvrir la titularisation ce samedi d’Enzo Tchato, récemment rentré au bercail après une élimination en huitièmes de la CAN. Un choix intriguant, puisque Michel Der Zakarian décidait alors de se passer d’un élément régulier et convaincant au profit d’un joueur tout juste rentré d’une compétition éprouvante tant physiquement que moralement. Le jeune Camerounais restait donc sur trois titularisations en Ligue 1 et décrochait sur le tard sa sélection pour la CAN, qu’il honorera de deux matchs disputés en intégralité. Contre le Nigeria en huitièmes, il ne disputera que quelques minutes (rentrant à la 87ème) à l’issue desquelles sa passivité laissera toute l’aisance du monde à Bassey pour servir Lookman sur l’action du deuxième but, scellant l’élimination camerounaise.

Retrouvant ses comparses montpelliérains après une présence irrégulière lors de la CAN, Enzo Tchato aura donc semblé bien en peine ce samedi : chargé de contenir les assauts rennais de son côté, il aura fréquemment été inquiété dans un secteur clé du brûlant premier quart d’heure au cours duquel notre équipe n’a pas vu le jour. Souvent pris dans son dos, il n’a jamais paru à l’aise à son poste et a préféré compenser son manque de mordant en 1 contre 1 en venant inutilement encombrer l’espace de Joris Chotard à plusieurs reprises, libérant des espaces critiques dans le couloir droit d’une défense montpelliéraine déjà bien assez perméable.  

Pire, il a souvent ralenti le jeu pailladin lors des rares opportunités à fructifier, trouvant très difficilement Tanguy Coulibaly, et se contentant souvent de jouer latéralement voire derrière (confiant alors le ballon à la légendaire qualité de passe pleine de sérénité de Christopher Jullien). Deux âmes semblaient errer dans ce couloir sans parvenir ni à le discipliner, ni à le dynamiser, et c’est parfois même l’ancien du VfB Stuttgart qui, à défaut d’apporter du danger dans l’arrière-garde rennaise, se retrouvait à disputer les duels défensifs à l’approche de la surface pour compenser les absences d’Enzo Tchato.

Vaguement maquillé par dix dernières minutes plus affirmées en fin de première mi-temps avec quelques centres intéressants, ce retour d’Enzo Tchato ne justifiait a priori pas la mise sur le banc de son homologue suisse. Alors qu’on pouvait s’attendre à du coaching au retour des vestiaires dans ce couloir timoré et en mal d’inspiration, il faudra pourtant patienter jusqu’à la 68ème minute pour que le Camerounais laisse sa place à Silvan Hefti, sans avoir muselé Amine Gouiri mais moins décevant car moins sollicité, bénéficiant de l’accalmie des attaques rennaises.

Celui qui avait gagné sa place (en toute légitimité) dans une concurrence à deux risque d’avoir à redoubler d’efforts pour s’imposer – à moins que Michel Der Zakarian ait simplement décidé de laisser Silvan Hefti au repos pour l’avoir en forme en milieu de semaine pour la réception de Nice. Le renfort de Falaye Sacko, lui aussi de retour après l’élimination du Mali, pourrait également rebattre les cartes pour les semaines à venir. Finira-t-on par trouver la stabilité à un poste pourvu de deux internationaux et d’un troisième homme tout proche de voir sa clause d’achat levée ?

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