Les Montpelliéraines s’enlisent à Dijon

Tout était pourtant là pour enclencher une dynamique positive. Revigoré au fil des dernières journées de championnat par deux victoires de suite (contre Le Havre et Guingamp), puis par une courte défaite plutôt honorable face à l’OL (1-2), le MHSC féminin venait en outre d’enregistrer quelques jours plus tôt un renfort, avec l’arrivée de l’internationale danoise Mille Gejl. Oui, tout semblait enfin converger en une spirale positive pour les Montpelliéraines, au moment de se rendre samedi du côté de Dijon avec comme objectif de confirmer ces bonnes vibrations en engrangeant trois points précieux dans la course aux playoffs. Mais finalement, le piètre visage affiché par l’équipe de Yannick Chandioux a eu raison de tout vent d’optimisme, alors que ses joueuses ont concédé une défaite alarmante sur la plus petite des marges (1-0).

Le sort de la partie s’est joué très tôt, avec une ouverture du score éclair pour les locales dès la deuxième minute de jeu. À la réception d’un centre, Madeline Roth remise de la tête vers son ailière Klaudia Jedlinska qui peut ajuster Marie Petiteau dans la surface (1-0, 2′). La Polonaise sera d’ailleurs la joueuse la plus dangereuse en première mi-temps, profitant des largesses défensives de la latérale pailladine Kethna Louis, dont le repli non existant est en faute directe sur le but concédé. L’Haïtienne quittera le pré à la pause, remplacée par l’attaquante Nina Ngueleu.

Alors que le DFCO se montre plus incisif et confiant balle au pied, les Pailladines peinent elles à exister face à leur pressing, un mal qui va durer tout au long de la rencontre. Une énième frappe sur un montant de Nérilia Mondésir (sur la transversale cette fois-ci) sera la seule belle opportunité du match (46′). Un bilan famélique, symbolisé en une stat fatidique : des 8 tirs comptabilisés pour les Héraultaises, aucun n’a été cadré.

La question des indisponibilités sera très probablement évoquée pour expliquer en partie cette contre-performance, qui est peut-être la plus grosse de la saison. Pour ce déplacement en Bourgogne, Montpellier devait notamment faire sans les suspendues Maelys Mpome et Charlotte Bilbault, sans oublier également la convalescente Léa Khelifi. L’absence de cette dernière s’est particulièrement faîte ressentir sur le front de l’attaque. Quant à la nouvelle venue, Gejl, il faudra attendre presque un mois, dixit Chandioux, avant de la voir débuter à 100% sous ses nouvelles couleurs.

Mais malgré cela, la léthargie profonde du collectif montpelliérain sur ce match reste très difficilement justifiable. Face à Dijon, une équipe qui pointe actuellement à la 9ème place (sur 12) de D1 féminine, le MHSC n’a pas seulement échoué à prendre le contrôle des débats, il a été carrément surclassé dans l’engagement et la construction du jeu. Pour une équipe qui se veut encore et toujours ambitieuse et tournée vers le haut de tableau, c’est intolérable.

Offensivement, Nérilia Mondésir s’est de nouveau montrée à la peine dans le costume d’avant-centre. Plus que jamais, la Grenadière a du mal à être efficace dos au but, laissant son équipe sans réel point de fixation pour peser sur les défenses adverses. Et comme déjà évoqué plus haut, elle est aussi en manque cruel de réussite, elle qui semble désormais taper les montants presque chaque week-end. Autour d’elle, ni Faustine Robert, ni Sonia Ouchene ne sont parvenues à insuffler assez de rythme pour animer les côtés. Il faut dire aussi que les latérales, Louis surtout mais Levasseur également, ont fait pâle figure à chaque bout du terrain. Au cœur du jeu, le trio Boureille-Blanc-Torrent n’a lui pas été en mesure de contrecarrer le pressing dijonnais, fatal aux relances des visiteuses.

L’apport des entrantes devient également un problème de plus en plus dur à éluder. Rappelons qu’à l’heure actuelle, les recrues estivales Nina Ngueleu et Sh’nia Gordon courent toujours après leur première réalisation sous le maillot montpelliérain. L’intégration de Gordon, en particulier, est jusqu’ici un échec total. Si l’Américaine est certes une joueuse moyenne de D1, on l’a déjà vu capable d’accomplir de belles choses dans ses anciens clubs, comme l’an dernier au Havre où elle avait inscrit 4 buts sur la saison. Depuis son arrivée en Languedoc, on ne retrouve plus rien de la joueuse mobile, capable de bien servir ses coéquipières et de semer le trouble entre les lignes que l’on avait pu entrevoir l’an dernier lors de ses confrontations directes avec le MHSC. Quant à Ngueleu, la jeune transfuge du PSG (19 ans) a bien tenté d’apporter sa pierre à l’édifice samedi lors de sa rentrée anticipée, mais elle reste pour l’instant un ton en dessous des exigences techniques de la D1.

Yannick Chandioux va donc devoir continuer de se creuser la tête pour résoudre ces problèmes persistants, d’autant plus que son équipe s’apprête à jouer un match crucial pour sa fin de saison. Vendredi soir (21h), Montpellier enchaînera en effet un second déplacement de suite, cette fois-ci du côté de Reims. Le SDR devance actuellement notre équipe d’un point au classement (et compte aussi un match en retard à disputer), trustant provisoirement la 4ème place synonyme de qualification en playoffs. La victoire sera donc quasi obligatoire pour rester au contact des Champenoises, au moment où Fleury, tout juste auteur d’un bon nul contre le PSG (1-1) est également en train de se rapprocher. Et pour ce faire, il faudra clairement afficher un visage antithétique à celui proposé le week-end dernier du côté de Dijon.

Petiteau – Levasseur, Lakrar, Deslandes, Louis (Ngueleu, 46′) – Boureille – Robert, Torrent, Blanc (Coquet, 88′), Ouchene (Gordon, 75′) – Mondésir.

Autres articles

Commentaires

S’abonner
Notifier de
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
0
L’article vous fait réagir ? Commentez !x
AllezPaillade

GRATUIT
VOIR