Une victoire CAPITALE !

En s’imposant en terre toulousaine vendredi, le MHSC a enfin assuré son maintien en Ligue 1 ! Une victoire CAPITALE qui permet aussi à Montpellier de rester maître du football en Occitanie, en tout cas en ce qui concerne les confrontations directes de cette saison. Nous verrons bien si les hommes de Michel Der Zakarian parviendront à rester devant le TFC malgré deux derniers matchs difficiles face à Monaco à domicile puis en terminant la saison à Lens.

Il faut bien le dire, cette victoire relève du miracle par saint Nicollin en personne. En toute objectivité, Montpellier l’a emporté grâce à deux exploits venus du ciel. Et si cette victoire face à Toulouse était finalement le résumé de cette saison ? Dans une première mi-temps d’une médiocrité abyssale, complètement dominés et sans réussir à aligner trois passes, c’est grâce à un véritable pétard de Téji Savanier que tout a commencé. C’est d’abord Hefti qui réalise une magnifique sortie de balle jusqu’au milieu de terrain, il décide de transmettre côté gauche à Sylla qui déboule à grandes enjambées. Ce dernier centre au second poteau aux dix-huit mètres et Téji Savanier va faire parler sa classe d’une reprise magistrale de l’extérieur du pied qui va se loger dans la lucarne opposée. Le but de l’année inscrit par le génie pailladin permet alors de mener 1 à 0 alors que du milieu à la défense pourtant à cinq, le MHSC était en train de se faire transpercer de partout par des Toulousains au jeu beaucoup plus maîtrisé. Coup de projecteur également sur Dimitry Bertaud qui a levé les doutes le concernant en maintenant l’équipe tout au long de la rencontre par plusieurs parades de grande classe. À part ça, c’est le néant du côté de Montpellier qui se fait logiquement rejoindre avant la pause et il est même heureux de regagner les vestiaires à égalité.

Les joueurs sont les premiers responsables bien sûr, mais Michel Der Zakarian s’est trompé dans sa composition et l’approche de la rencontre avec peu d’ambition en démarrant à cinq derrière. Mais le coach pailladin a ensuite montré toute sa science du football. Le technicien a changé son dispositif tactique à la mi-temps en passant à quatre derrière avec un milieu en losange. Adaptation payante puisque dès le début de seconde période, le MHSC montre une opposition bien plus intéressante à son adversaire. Toutefois, il faut encore un Dimitry Bertaud vigilant pour éviter à Toulouse de prendre l’avantage. Et c’est alors qu’intervient un coup dur, Téji Savanier est exclu directement après avoir poussé du coude son vis-à-vis un peu trop collant. Geste d’humeur dont on se serait bien passés mais aussi une décision arbitrale assez sévère encouragée par le jeu d’acteur du Toulousain. La Paillade se retrouve à dix contre onze et il faut alors tenir. Michel Der Zakarian, bien inspiré, va effectuer des changements très importants. Karamoh était d’abord rentré à la 53e à la place d’Al-Tamari logiquement pour dynamiter une attaque qui en avait bien besoin. Puis, juste après le carton rouge de Téji Savanier, Jordan Ferri remplace Léo Leroy et Khalil Fayad remplace Akor Adams. L’objectif est clair, renforcer le milieu de terrain en enlevant un attaquant et tenir le nul grâce à un bloc compact et solidaire. Les Montpelliérains montrent dès cet instant une énorme solidarité. Un deuxième miracle après le bijou de Téji Savanier va finalement survenir. Jordan Ferri, peu habitué à ce genre d’action, va contrôler un ballon aux trente-cinq mètres avant de progresser balle au pied côté droit jusque dans la surface. Deux Toulousains le suivent mais il s’en sort grâce à un premier petit pont pour repiquer dans l’axe. Il profite d’une glissade du défenseur qui aurait pu intervenir, mais un autre arrive sur lui. En se déplaçant côté gauche il va encore repiquer dans l’axe grâce à un deuxième petit pont. Et alors que l’on se dit qu’il ne va pas parvenir à frapper, c’est Fayad qui vient conclure en catapultant la balle au fond. Une action exceptionnelle heureusement récompensée. À dix contre onze, le MHSC fait le coup parfait.

Deux minutes plus tard, les deux équipes se retrouvent à dix contre dix logiquement et Montpellier peut gérer son avance même s’il y aura encore quelques frayeurs jusqu’au bout. Un penalty en fin de match aurait aussi dû être sifflé en faveur de Jordan Ferri quand ce dernier passe devant le défenseur et se fait déséquilibrer clairement au point de penalty. Mais l’arbitre en a décidé autrement en visionnant les images. Étrange de voir ensuite les réactions de certains Toulousains (de mauvaise foi) concernant l’arbitrage supposé en faveur de Montpellier.

Après beaucoup d’efforts et une saison complexe, les Pailladins valident le maintien à deux journées de la fin du championnat. De quoi tout donner d’ici la fin mais aussi se projeter vers la saison prochaine où Michel Der Zakarian devrait forcément rempiler à la tête de l’équipe. Le MHSC revient de loin non seulement avec l’affaire du pétard traînée comme un boulet et trop souvent rabâchée dans les esprits mais pas que. Si Montpellier a factuellement perdu trois points, l’impact psychologique n’aurait jamais dû être aussi important. Les discours du président jusqu’aux joueurs n’aidant pas à se sortir du marasme en revenant sans arrêt sur le sujet. Nous espérons que la sanction sera exemplaire et fortement dissuasive pour une action qui aura gâché une saison entière. C’est aussi la décision de la Ligue de sanctionner le sportif par un point en moins et match à rejouer qui est dommageable. Au-delà de ça, il y a aussi eu des manques au club et dans l’équipe qu’il faudra corriger. L’épisode de la gestion Mamadou Sakho est venu s’ajouter à tout ça. Le MHSC devra surtout regretter certaines prestations : contre Strasbourg, contre Clermont au retour ou encore contre Nantes à la Mosson. Il faudra aussi côté supporters, tirer les leçons de cette saison en agissant dans l’intérêt de nos couleurs et de notre club. Le peuple pailladin a d’ailleurs su se mobiliser quand il le fallait.

Bien sûr, ne faisons pas la fine bouche et profitons de ce moment après tant de doutes. Les CM du club ont d’ailleurs tout lâché en narguant les Toulousains à plusieurs reprises. Il est sûr que du côté de Toulouse, beaucoup ne se sentaient plus et pensaient écraser la paillade dans ce soi-disant « derby » qui n’en est pas un. Mais faisons preuve d’un peu de mesure de notre côté, la modération étant dans les prérogatives d’un CM, pas besoin d’en faire des caisses sur une rencontre gagnée miraculeusement mais qui correspond tellement à la Paillade. Tâchons désormais d’offrir une bonne dernière prestation à domicile face à Monaco.