Le déplacement à Marseille, j’y étais pour vous

Samedi, 14h45, l’heure du départ a sonné. 5 pailladins embarquent dans une Seat noire et quittent Montpellier sous une chaleur inhabituelle pour une fin de mois de janvier. Il faut bien dire que ce voyage n’était pas prévu en avance. Les places ont été achetées mercredi, en plein milieu d’un cours, sur un coup de tête. 25€ la place, c’est le prix à payer pour soutenir son équipe en ce huitième de finale de Coupe de France. Et ce ne sont pas les 1 heure et 45 minutes qui me séparent du Stade Vélodrome de Marseille qui vont me ralentir.

3 twittos de la Team MHSC m’accompagnent dans ce voyage : @Sazee34, @VitoooHiltonnn et @SavachierT, le gentil conducteur qui a accepté de covoiturer avec ma copine et moi du côté des Bouches-du-Rhône. Pour se mettre dans l’ambiance marseillaise, les titres de Jul, SCH, PLK ou encore Soso Maness défilent au rythme des kilomètres. La chaleur est toujours étouffante : obligé d’ouvrir les fenêtres de temps en temps pour sentir un petit brin d’air frais. Inutile de préciser une nouvelle fois que l’on est toujours en plein hiver.

L’arrivée dans Marseille se fait dans la confusion entre erreurs de route ou questionnement sur le déroulement de la suite de la journée, en attendant de se rendre au stade. C’est finalement aux alentours de 17h que nous trouverons pied à terre, près des plages du Prado sur lesquelles nous nous baladerons durant deux bonnes heures.

L’heure du coup d’envoi approche. Après cette petite balade marquée par le (très) joli coucher de soleil apprécié au bord de la mer, les estomacs commencent à se réveiller. Petit détour donc pour aller manger un petit burger sur le Prado avant d’embarquer dans un bus de la ville, direction… le Vélodrome ! Une fois l’antre de l’Olympique de Marseille visible à vue d’œil, l’heure des pronostics approche. Personne ne croit à l’exploit. Personne, sauf @SavachierT, optimiste et presque devin à ses heures perdues. « Je vois bien un score de 1 partout à la fin du temps règlementaire, et une victoire de Montpellier aux tirs au but ». Le Stade Vélodrome approche, nous faisons tout le tour du stade pour atteindre l’entrée de la tribune Ganay. Une fois sur le parvis, devant le stade, l’excitation commence à monter et le cœur bat plus rapidement.

Après le contrôle du pass sanitaire, de la place de match, et de la traditionnelle fouille, il est temps de s’installer sur nos sièges respectifs. Le coup d’envoi est dans une heure, et le stade se remplit progressivement. Les stadiers de l’OM sont très pointilleux : obligé de laisser un siège d’écart, même entre deux personnes d’une même bulle. Pas le plus confortable pour regarder un match de football, mais les règles sont les règles. Les Pailladins sortent s’échauffer sous les huées du Vélodrome. Autour de nous, aucun supporter du MHSC pour les applaudir, on se sent bien seul autour de ces 5 000 supporters vêtus de bleu et de blanc.

Le coup d’envoi est donné par l’arbitre du match. L’envie d’encourager mon équipe me démange, mais autour de moi, les doigts d’honneur et les insultes sont déjà de sortie dès la deuxième minute du match. Je vais finalement rester tranquillement assis sur mon siège. Les insultes en question, c’est surtout Mamadou Sakho qui va les subir, lui, l’ancien joueur du Paris Saint-Germain. Sur toutes ses prises de balle, le porteur du brassard de capitaine fait face aux sifflets des supporters olympiens. Mais qu’importe, le MHSC est solide défensivement et résiste aux nombreux assauts marseillais en première mi-temps. Avec une équipe aussi remaniée, obligé d’être satisfait après cette première mi-temps proposée par les Pailladins. Autour de nous, les Marseillais se demandent comment leurs joueurs arriveront à trouver la faille face à ce rideau de fer déployé par les hommes d’Olivier Dall’Oglio.

Au retour des vestiaires, les assauts marseillais sont toujours aussi nombreux, mais plus les minutes passent, plus l’espoir d’une qualification surprise gagne nos esprits. Mais ceux-ci seront gâchés lorsque Milik, entré quelques minutes auparavant, ouvre le score… à la 74ème minute. Alors que tout le stade se lève comme un seul homme, je reste assis, stoïque, voyant la qualification en quarts de finale s’échapper. Le sourire va revenir très rapidement quand Béni Makouana va inscrire son premier but en professionnel et remettre les deux équipes à égalité. Mais ma réaction se limitera à un simple serrage de poing dans les poches de mon manteau. Les supporters de l’OM autour se montrent de plus en plus virulents. Pas la meilleure des idées de célébrer le but de Makouana autour d’eux, mais l’envie y est.

La fin du temps réglementaire approche, le pouls s’accélère d’autant plus que les Marseillais mettent la pression devant les buts de Dimitry Bertaud, impérial tout au long de la rencontre. Le MHSC ne craquera pas une seconde fois, on se dirige donc vers une séance de tirs au but. Moment insoutenable puisqu’il s’agit de ma première séance vécue au stade pour ma part. Sakho se présente en premier et fait face une nouvelle fois aux huées descendues des travées marseillaises. L’ex-Parisien ne tremble pas, Montpellier réussit son premier tir au but. Un simple « yes » balancé doucement dans mon masque suffira à exprimer ma joie. La suite on la connaît tous. Un tir au but manqué par Ristic et Payet qui délivre le Vélodrome. Les sentiments sont entre la déception de sortir une nouvelle fois à l’épreuve fatidique des tirs au but, et la fierté d’avoir vu ces jeunes Pailladins tenir tête à une équipe de l’OM qui n’aura quasiment pas été remaniée.

Après avoir envoyé un petit message de soutien envers Mihailo Ristic (inutile de lui en vouloir), le retour vers Montpellier ne se fera pas tarder. L’ambiance est forcément moins joyeuse qu’au début. Cependant, tout le monde aura été fier de voir cette équipe se battre jusqu’au bout pour ce maillot. Il faudra relever la tête en championnat samedi prochain à Saint-Étienne, et j’y serai pour vous.