US, c’est la Paillade – On a noté les ex-Pailladins en MLS

Comme Lionel Messi, ils ont tenté l’aventure du côté de chez l’oncle Sam. Mais pour ces ex-pensionnaires de la Mosson, plus ou moins glorieux, le rêve américain a tourné à la mousson…

Carlos Valderrama – ex-Tampa Bay Mutiny, ex-Miami Fusion, ex-Colorado Rapids

9/10

Lorsqu’il débarque en Floride pour la saison inaugurale de la MLS en 1996, la ligue américaine a besoin de (grosses) têtes de gondole pour promouvoir son nouveau jouet. “El Pibe” pense encore avoir une ou deux saisons dans les chaussettes avant de casser sa pipe sur les terrains. Mais, sur place, l’icône pop colombienne fait un tabac au côté de son vieux complice Jacek Ziober. Sa lenteur, longtemps incomprise sur le Vieux Continent, et son toucher de balle aussi soyeux que sa touffe dorée sonnent comme un vinyl délicieusement rétro pour les Yankees.  À 43 ans, et après avoir distribué 114 passés décisives en 175 matches (dont une saison à 26 offrandes, record en cours), la petite musique du football s’arrête pour le gamin de Santa Marta. Il évitera de revenir à Montpellier où l’attendent Bruno Le Maire et le fisc. À cette ardoise salée de quelques milliers d’euros, il préfère la douce vie sur les plages de Miami, qui sentent bon les rosalies, la banane et le café, où il se prélasse, tout nu, tout bronzé. Définitivement plus Carlos que Santana.

Stats en MLS:

  • MVP en 1996 (meilleur joueur de la saison)
  • MLS All-Time Best XI
  • Actuellement 2ème meilleur passeur en MLS
  • 175 apparitions
  • 16 buts
  • 114 passes décisives

Gino Padula – ex-Columbus Crew

7.5/10

Mais t’es où, Padula? Mais t’es pas là! Les aficionados du MHSC se sont longtemps posé la question, et le temps d’enfin voir son nom de pizzaiolo du Plan des Quatre Seigneurs sur une feuille de stats (7 apparitions en Ligue 2), l’arrière gauche argentin, arrivé aux côtés de Malek Aït-Alia, d’Egutu Oliseh, et de Lamine Sakho lors d’une saison chaotique en Ligue 2, file à l’américaine quelques mois plus tard, chassé par Courbis, il faut le dire. Le Columbus Crew, qui a le logo le plus éclaté du monde à l’époque, a flairé le bon coup, celui d’ajouter un globe-trotter argentin au CV pas si dégueulasse (River Plate, Xeres, Wigan, QPR) à son effectif cosmopolite. Un pari payant puisque le tonique latéral gauche enchaîne les matches, les tacles à la gorge et les titres (le MLS Supporters’ Shield en 2008 et 2009 et la MLS Cup 2008). À voir son profil Facebook, son expérience dans l’Ohio restera comme sa plus grande fierté. Il y pose définitivement son baluchon et y fonde sa propre académie. Gino l’amoroso.

Stats en MLS:

  • 2 Supporters’ Shield en 2008 et 2009 (champion saison régulière)
  • MLS Cup 2008 (champion après playoffs)
  • 56 apparitions
  • 1 but
  • 1 passes décisive

Ambroise Oyongo – ex-Impact de Montréal, ex-New York Red Bulls

4/10 (7/10 pour ses performances sportives)

Un prénom à jouer dans les Musclés du Club Dorothée. Bien d’ailleurs l’une des seules qualités de ce solide bestiau, ballotté de franchise en franchise MLS sans même pouvoir donner son avis. Le trading est monnaie courante, et à l’exception des cadors, personne ne peut moufter. Lorsqu’il tente de se rebiffer après qu’on lui signifie de quitter la ville qui dort jamais pour celle où l’on se pèle les fesses (de New York à Montréal), l’aboyeur est renvoyé au chenil par le règlement de la ligue, encore plus compliqué à déchiffrer que ses angles de passes. Il purge donc sa sentence à l’Impact de Montréal pendant deux saisons, met tout cet imbroglio sur le dos de son agent, mais peine à redorer son image auprès des supporters du club canadien, malgré de bonnes performances sur le terrain. Un épiphénomène pour l’international camerounais, pas à l’aise dans le froid polaire et qui veut se faire une place au soleil sur le Vieux Continent. Laurent Nicollin lui donne sa chance, s’en réjouit dans un premier temps avant de s’en mordre les doigts lorsque le latéral gauche et ses trous d’air en défense veulent claquer la porte. Ambroise aux fraises.

Stats en MLS:

  • MLS Newcomer en 2014 (meilleure révélation) avec les New York Red Bulls
  • 73 apparitions
  • 2 buts
  • 9 passes décisives

Mathieu Deplagne – ex-FC Cincinnati

5/10

Ce pur Héraultais n’a jamais caché sa passion pour les States et la NBA. Manque de bol, celui qui a enduré une guerre des nerfs à Troyes (l’ESTAC lui a fait payer ses contacts avancés avec des clubs de la MLS) rebondit dans l’une des rares grandes villes du pays à ne pas détenir de franchise dans la prestigieuse ligue de basket. Jusqu’à son arrivée en 2019, Cincinnati n’avait également aucun historique avec le soccer. Le défenseur rugueux essaie d’inscrire “La reine de l’Ouest” sur la carte de la MLS grâce à un joli but acrobatique, mais son équipe perd le Nord et ne décolle jamais de la dernière place du classement. Seul lot de consolation, sa rencontre avec sa dulcinée. Du coup, quitte à kiffer sa vie d’expatrié amoureux aux US, autant jouer dans une division inférieure, rejoindre une vraie ville de basket, San Antonio, et s’enquiller quelques matches dans une salle chère à Tony Parker. Une hernie inguinale mal diagnostiquée, et une retraite précipitée, vont même lui permettre d’observer les débuts du phénomène Victor Wembanyama puisqu’il est retourné au Texas pour lancer un projet d’académie et passer ses diplômes d’entraîneur. Ça De-plagne pour lui ! Même si de Bertrand, il n’a hérité que d’une aine en plastique.

Stats en MLS:

  • 48 apparitions
  • 1 but
  • 1 passes décisive

Laurent Robert – ex-Toronto FC

2.5/10

Faites entrer l’accusé ! Un patronyme en double prénom, comme tout bon serial-killer qui se respecte, un AK-47 en guise de pied gauche, mais le sang froid (et le CV) d’un étudiant Erasmus lâché en plein Ibiza. Laurent Robert a longtemps nettoyé les lucarnes des cages de D1 et de Premier League avant de se tirer une balle dans le pied quant à son avenir en Bleu en rejoignant la peu-renommée MLS. Direction le Canada et Toronto où le Réunionnais n’inscrit qu’un but en dix-sept matches sous les ordres de son ancien coach à Newcastle. De cette aventure au pays des caribous, il garde le souvenir d’« un petit New-York », de stades blindés et de confrontations avec le LA Galaxy de David Beckham. Un touriste dans la ville. Wakatépé Baboune !

Stats en MLS:

  • 17 apparitions
  • 1 passe décisive
  • 1 but
  • 4 cartons jaunes, un carton rouge

Son seul but sur coup-franc contre Real Salt Lake (1-0). Élu homme du match

Jacek Ziober – ex-Tampa Bay Mutiny

1/10

Un des rares Polonais plus animé par l’idée de montrer l’efficacité de sa belle patte gauche plutôt que sa raie du plombier. Après avoir fait vibrer les supporters pailladins, la plus belle nuque longue du MHSC file au pays où la police du style fait la queue chez Pôle Emploi. Sur les conseils de son vieux complice capillaire colombien, Carlos Valderrama, il signe de la pointe de son mulet à Miami sous les couleurs du Tampa Bay. Sur place, l’ailier fantasque se prend plus de passion pour le sable fin que pour le gazon de Floride (3 petites rencontres). Quitte à embrasser plus tard la carrière d’entraîneur de la sélection polonaise de beach-soccer. L’amour à la plage, ah-ouh, cha cha cha.

Stats en MLS:

Nicholas Gioacchini : ex-Orlando City SC, aujourd’hui à St-Louis City SC

(note en suspens)

Montpellier a eu le droit à la mauvaise version de Grand Corps Malade, celle qui accepte les featuring avec Camille Lellouche. S’il est encore loin d’être devenu un poète à Saint-Louis, l’avant-centre a au moins raccroché les wagons, refusant de regarder les trains passer devant lui sur le quai de la gare. Il fait désormais partie de ces voyageurs qui ont composté leur billet en seconde classe (16 matches, 6 buts) et qui voient leurs plus belles années devant eux. Sergio Tacchini, l’élégance en moins.

Son dernier but fantastique, le week-end dernier.

Arnaud Souquet : aujourd’hui au Chicago Fire

(note en suspens)

Freed From Desire, Arnaud Souquet is (presque) on “Fire” à Chicago. L’ex-Montpelliérain, qui était (presque) un super défenseur en Ligue 1 et a (presque) revêtu le paletot des Bleus, a bien failli inscrire le but de l’année en MLS. En revanche, il n’a pas manqué son intégration dans l’Illinois où il a retrouvé le smile, malgré l’actuelle avant dernière place de son équipe. S’il n’a pas encore pu goûter aux nombreux charmes de la troisième plus grande ville des States, il avale en revanche les kilomètres dans son couloir droit avec quelques caviars à la clé (3 à son actif), mais aussi quelques oublis défensifs. Tacos la veille des matches, déplacements à l’autre bout du pays, verbes du prétérit alambiqués et papiers administratifs à n’en plus finir, ce boulimique de travail digère tout, bien décidé à mâcher le “projet d’une vie”. Souquet les artimuses, Arnaud a mis les voiles pour un bon moment.

Cet article a été écrit par Jérôme Cortinovis et son frère, Olivier. Si vous souhaitez en savoir plus sur les aventures de nos anciens Montpelliérains outre-Atlantique, vous pouvez suivre Jérôme sur les réseaux sociaux @JCrtnvs. Nous lui avons aussi consacré un portrait dans le cadre de la chronique Pailladins d’ailleurs.

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