Rebond, le ballon eco-conçu aux couleurs du MHSC

Chaque année c’est la même chose, on se dit qu’on fera plus la même erreur, que ce peignoir orange et bleu qu’on a reçu à Noël n’était pas aussi indispensable qu’il n’y paraissait au premier abord. On se dit : « plus de cadeaux MHSC, c’est terminé« , puis finalement on replonge. Cette année, c’est les photos du splendide ballon éco-conçu de chez Rebond qui nous ont fait craqué. Alors, pour en savoir plus, on a rencontré Simon, porteur de projet chez Rebond. Mieux, on vous a même concocté un petit concours en fin d’interview pour gagner le précieux sésame.

Pour vous procurer ce joli ballon foncez sur la page Ulule du projet.

Salut Simon, pour commencer, est-ce que tu peux nous présenter synthétiquement le projet ?

À la base c’est l’histoire de deux copains, commencée quand on avait 20 ans. L’un était passionné de foot, l’autre de rugby et on s’est dit :  » Pourquoi il n’y a pas de design sur les ballons ? ». On s’est rendus sur les pays producteurs de ballons pour comprendre comment on fabrique un ballon (les encres, les matériaux).

Initialement, notre envie c’est de challenger les méthodes de productions sur un ballon de sport. On s’est appuyé sur notre connaissance du produit pour travailler sur deux points :

  • Le recyclage : Un ballon classique, c’est un produit en plastique avec une multitude de matières qui le rend impossible à recycler. Nous, on s’est concentrés sur le ballon mais aussi sa fin de vie. Un ballon, c’est quasiment à usage unique. Il faut comprendre qu’il y a entre 17 000 et 18 000 clubs amateurs en France qui achètent des ballons et qui deviennent des déchets au bout d’une saison. Concrètement, sur notre site, il y a un formulaire qui vous permet de renvoyer votre ballon usagé pour qu’on le recycle. Si vous le faites, cela vous permet d’obtenir une ristourne sur votre prochain achat.
  • Des matières éco-conçues : Pour rendre un ballon recyclable, il n’y a pas vraiment le choix, il faut changer les matières de fabrication du ballon. C’est pour ça qu’on a innové avec un produit issu de résidus de matières organiques et végétales.

Sur votre site, vous êtes très transparents sur l’origine des matériaux quitte à être un peu techniques. Cependant pour un lecteur non-initié, il y a un élément qui peut être un peu étonnant : si une de vos usines de production est en France, l’autre est en Inde. N’est-ce pas contraire avec les enjeux de développement durable sur lesquels vous vous engagez ?

Toute notre matière première est faite en France à Tiffauges (Vendée), une fois cette que cette matière première est réalisée, on a deux usines une en France et une au Pendjab, en Inde. En fait, c’est méconnu mais cette région est vraiment le berceau du ballon de football dans le monde. Ils ont un savoir-faire qui date de l’époque coloniale en Inde. C’est comme le savon de Marseille ou le marbre italien. On a même réalisé un documentaire sur cette région du Pendjab pour montrer la réalité de ce territoire. Notre souhait, c’est de ne pas « piller » ce savoir-faire pour le délocaliser en France. On est complémentaires, eux nous apportent un savoir-faire artisanal et nous on les aide avec nos techniques de valorisation des déchets, notre recherche et développement. Sur chaque usine, on essaie d’avoir un pôle matériaux proche pour limiter les émissions.
Concernant toutes ces données parfois un peu complexes, c’est une vraie volonté car au début du projet, j’étudiais beaucoup de marques de chaussures se présentant comme écoresponsables et je me suis rendu compte qu’en fait la partie issue de matériaux recyclés ne concernait que quelques pourcents du produit global. On voulait être transparents là-dessus.

Pour les ballons, vous avez misé sur des designs originaux très graphiques. Pourtant, on retrouve sur vos modèles les coutures traditionnelles comme sur les ballons vintages loin des derniers designs de Nike ou Adidas, c’est un choix ?

Dans l’histoire du ballon, celui qui s’est imposé dans l’imaginaire collectif, c’est le ballon 32 panneaux, celui d’Olive et Tom. Pourquoi il a perduré ? C’est parce qu’il est le ballon le plus rond possible, c’est une forme géométrique qui est parfaitement ronde (icosaèdre tronqué). Les marques ont beaucoup travaillé sur la forme de ballon pour des raisons marketing mais malgré tous les tests de ballon qu’ils ont faits, on n’a jamais pu prouver des gains sur la forme. D’ailleurs, la sortie des innovations ballon c’est toujours la Coupe du monde, et à chaque fois, il y a une polémique, des gardiens qui se plaignent qu’ils flottent. C’est parce que les ballons n’étaient pas parfaitement ronds. Il y a eu des évolutions : par exemple le thermocollé pour gagner du temps dans l’assemblage, mais pas dans la forme.

J’ai lu sur votre site qu’une partie du prix de vente du ballon (49 €) reviendrait à la fondation orange et bleu, comment ça marche ?

On a voulu associer le foot, l’écologie et le social. Du coup, à chaque fois qu’on a lancé un nouveau projet on l’a toujours lié à une association. Dans le cas du ballon de Montpellier, une partie des fonds (12%) reviendra à la fondation du club.

J’avais croisé votre ballon à la boutique du FC Nantes, mais jusqu’à présent vous n’étiez limités qu’à quelques clubs. Là, c’est une collaboration avec 20 clubs pros que vous lancez, c’est une étape importante pour vous ?

En fait, à chaque fois qu’on a avancé sur une étape de recherche et développement, on faisait une collaboration avec un club, ça nous permettait de communiquer sur l’avancée de notre projet. Donc on a commencé avec le FC Nantes, puis le PSG, le Bayern, le LOSC ou encore le Red Star. Là, on commençait à aboutir sur un produit fini. On a un peu contacté tous les clubs de Ligue 1, parce que notre objectif c’était d’avoir un projet collectif. On a été très surpris du nombre de clubs qui nous ont suivis (17 de Ligue 1, 2 en Ligue 2, 1 en National). Jusqu’à présent, on s’est toujours autofinancés, donc ça nous permet de lever des fonds avant d’arriver à une phase d’industrialisation. D’ailleurs pour y arriver, il faudra peut-être qu’on ouvre notre capital à des investisseurs.

Vous avez pas peur de vous faire « bouffer » par Nike ou Adidas ?

Si on le fait, les personnes qu’on fera entrer au capital, on les choisira, on veut garder le contrôle de notre société.

À long terme, est-ce qu’on pourrait voir l’un de vos ballons sur des pelouses de football pro ?

Pourquoi pas, mais pour l’instant, on vise surtout le foot amateur. La prochaine phase, là, c’est de démarcher les 17 000 clubs amateurs français, pour essayer de les convaincre de passer à un ballon recyclable avec le pari de récupérer leurs ballons usés à la fin de la saison pour les recycler et leur en livrer des nouveaux.

Tu peux me parler un peu du design des ballons ?

Pour les éléments propres à chaque ville, on a essayé de travailler avec les clubs qui nous ont renvoyé plein d’infos sur l’histoire du club, sur des petits détails. Ensuite, on s’est associé avec un artiste, docteur paper, qui est spécialisé dans la représentation des villes. Les clubs ont des identités fortes indissociables de leur ville, on a voulu essayer de la représenter.

Concours :

Pour Montpellier, c’est le lieu de toutes les célébrations de victoires qui est au cœur du ballon : la place de la Place de la Comédie. Alors pour le gagner : on vous propose de nous partager un souvenir, une anecdote ou photo, bref tout ce qui vous passe par la tête en lien avec la mythique place, que ce soit pour la victoire en coupe de France 90, le titre de 2012, la Gambardella de 2017 ou même pour un des trophées des Bleus. Faites nous rêver, rendez-nous nostalgique et remportez le ballon. Fin du concours le 20 novembre 2022.

 

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