Le MHSC a réalisé l’une des meilleures ventes de l’année 2022

C’est en tout cas ce qui ressort du récent rapport sur les transferts dans le football international publié par la FIFA. Dressant le portrait de l’évolution des dépenses des clubs à travers le monde, ce document fait notamment état du développement du marché pour les joueuses dans le football féminin. Et le MHSC y est cité, par le biais du transfert de Mary Fowler vers Manchester City survenu l’été dernier et présenté comme faisant partie du top 5 des opérations les plus onéreuses de l’année civile 2022.

L’Australienne, régulièrement présentée comme l’une des jeunes joueuses les plus prometteuses de la planète, avait rejoint l’Hérault durant l’hiver 2020, à l’âge de 17 ans. Le club avait profité du séjour de sa sélection nationale à Montpellier lors de la Coupe du Monde 2019 (elle était d’ailleurs la benjamine de la compétition) pour négocier son arrivée. Remplaçante la plus prolifique de D1 Arkema la saison passée (4 buts en sortie de banc, 5 sur toute la saison), elle avait bénéficié en parallèle de l’enthousiasme généré par ses belles performances avec les Matildas pour augmenter sa cote, jusqu’à attirer l’attention du poids lourd Man City, en plein développement de son équipe de Women’s Super League.

Déjà précurseur en la matière avec la vente de Valérie Gauvin à Everton en 2020, pour un montant estimé à l’époque par L’Équipe comme supérieur à 100 000 €, le Montpellier Hérault aurait donc une nouvelle fois réussi à monnayer l’un des talents de son équipe féminine, chose rare dans un marché qui demeure encore embryonnaire. En effet, le rapport de la FIFA indique que seulement 73 transferts payants y ont été effectués sur l’année 2022, un total qui dépasse néanmoins à lui seul le nombre d’opérations rémunérées recensées sur les deux années précédentes (29 en 2020 et 43 en 2021, soit 72 sur les deux années). Le total des montants dépensés dans les transferts féminins en 2022 est quant à lui estimé à 3,3 M$, soit légèrement plus de 3 millions d’euros.

Avec toutes ces données en tête, la question qui nous anime maintenant est donc la suivante : quel a donc été le prix du transfert de Fowler chez les Citizens ? Malheureusement, le document de la FIFA ne nous donne pas de chiffre précis et, de mémoire de rédacteur, aucun montant n’avait filtré l’été dernier lorsque le deal avait été conclu. La seule indication offerte par le rapport est que les 5 plus gros transferts de l’année, dont celui de Fowler donc, représentent à eux seuls plus d’un tiers du total de dépenses effectuées sur l’ensemble du marché (donc un peu plus d’un million d’euros). Si ce total est réparti à peu près équitablement entre ces 5 ventes, on serait alors autour de 200 000 €, mais rien ne nous assure que c’est le cas.

Un seul média s’est hasardé à annoncer des prix exacts. Il s’agit du podcast Attacking Third, lié à la chaîne américaine CBS Sports, qui évoque un montant de 270 000 $, soit environ 248 000 €. Il place même la vente de Fowler au deuxième rang des plus grosses opérations de 2022, relativement loin derrière le transfert de Keira Walsh au FC Barcelone.

On notera cependant que leur visuel indique que les chiffres proviennent « de la FIFA« , mais après avoir lu le rapport, ainsi qu’un bon nombre d’articles traitant de ce rapport, je me demande où ils ont pu les trouver. Néanmoins, c’est la seule source ayant évoqué un montant précis, donc j’estime qu’on peut le relayer, sans nécessairement le prendre pour argent comptant.

Au final, une chose est sûre : les poids lourds du football international, clubs anglais en tête, investissent de plus en plus chez les féminines, avec un engouement public qui certes s’accroît, mais essentiellement autour des plus grosses équipes. Dans ce paysage en mutation, Montpellier, jadis précurseur et destination de choix pour certaines grandes joueuses, ressemble de plus en plus à un club tremplin. Pour tirer le meilleur parti de cette situation, il faudra donc que le MHSC continue à s’appuyer sur des jeunes de talent, tout en prenant soin d’assurer ses arrières contractuellement. Dans ce contexte, les prolongations récentes de jeunes cadres comme Nérilia Mondésir ou Maëlle Lakrar apparaissent ainsi comme des opérations judicieuses.