Zoom HAC 1-4 MHSC : Une victoire signée Fred Mendy ?

En s’offrant une large victoire sur le terrain du Havre Athletic Club (1-4), les Héraultaises ont enfin débloqué leur compteur pour l’année 2021. Un succès mâtiné de remaniement tactique pour Frédéric Mendy et son staff…

Je l’admets, ça peut paraître étrange de voir un titre d’article aussi laudateur pour le coach d’une équipe en plein cœur d’une saison historiquement médiocre. Il est vrai que Mendy porte probablement une part de responsabilité dans la série noire que son groupe vient de traverser. Mais je crois qu’il est aussi juste de souligner les bons coups du technicien pailladin. Or, ce succès acquis en terre normande porte indubitablement son sceau.

C’est en effet un MHSC remanié qui s’est présenté face au HAC. Sans Lena Petermann, ni Clarisse le Bihan, Mendy a modifié son cadre tactique habituel, passant du 4-2-3-1 au 4-4-2 à plat. Ashleigh Weerden, utilisée jusqu’ici comme joueuse de couloir, s’est vue associée à Mary Fowler en pointe. Autre innovation, les placements de Sarah Puntigam et Dominika Škorvánková sur les côtés, elles qui ont plutôt l’habitude d’évoluer dans des rôles axiaux. En défense, on a donné la prime à l’expérience, avec les retours aux affaires d’Anouk Dekker et Leonie Pankratz, laissant ainsi les jeunes Maelys Mpomé et Inès Belloumou sur le banc.

Ces nouvelles idées ont amené une performance séduisante du onze Orange-et-Bleu. Des attaques fluides, incisives, un milieu énergique et productif… du beau football, en somme. Il est clair que le visage montré par cette équipe n’aurait probablement pas été le même sans les choix forts de son entraîneur.

Mais si j’ai conclu mon titre d’un point d’interrogation, c’est bien qu’il y a une raison. Et c’est parce que le Havre, lanterne rouge, n’a pas offert la meilleure des oppositions à nos joueuses. Défensivement, les Normandes ont même été plus qu’empruntées, offrant de nombreuses opportunités à leurs adversaires via des mauvaises relances et des placements parfois hasardeux. Il était finalement assez facile de briller pour les attaquantes montpelliéraines.

Difficile donc de jauger la valeur de cette victoire, ponctuée en plus de nouveaux errements défensifs côté Pailladin. Si Mendy mérite d’être salué pour la pertinence de ses choix, il est, je crois, encore loin d’avoir trouvé toutes les réponses aux maux qui touchent son groupe…

Les observations du jour

– « Je dois apporter toujours plus de mouvement dans mon jeu, pour créer plus d’espace pour mes partenaires et pour moi ». C’est au cours d’une interview publiée hier sur le site officiel du club que Mary Fowler a prononcé ces mots, dans un exercice d’auto-évaluation très éclairé. Sur la pelouse du Stade Océane, l’avant-centre est passée de la parole aux actes, en nous offrant ce qui constitue peut-être sa meilleure performance sous le maillot pailladin. Remises, dribbles, déplacements intelligents, belles frappes… tout était là, dans un ballet presque ininterrompu faisant tomber à la renverse les défenseuses havraises.
Après deux belles occasions en première période (39′, 44′), elle a continué sur sa lancée durant le deuxième acte, avec notamment une aile de pigeon frôlant le poteau de Constance Picaud (77′), puis un but une minute plus tard, d’une frappe limpide en dehors de la surface (78′). En fin de match, elle éliminera la gardienne normande avant de toucher le poteau, Adelina Engman se saisissant du rebond pour marquer dans la cage vide (89′). Présente dans tous les bons coups, Fowler a été incontestablement la principale artisane de l’excellente prestation offensive des Montpelliéraines.

– Si la performance de sa consœur australienne a été mise sous le signe de la domination technique, celle d’Ashleigh Weerden fut elle placée sous celui de l’hyperactivité. Alors qu’on peut souvent déplorer que ses nombreuses courses se fassent un peu dans le vide, la Néerlandaise a cette fois-ci réussi à donner davantage de sens à ses efforts. Profitant pleinement de son repositionnement dans l’axe, elle a su combiner avec ses partenaires (notamment Škorvánková), faisant montre d’une justesse plus prononcée qu’à l’accoutumée. C’est elle qui accompagne et sert Fowler sur son but.

– Utilisée avec parcimonie cette saison, Sarah Puntigam a su se faire remarquer dans un rôle de milieu gauche qui semble bien mieux lui convenir que celui de récupératrice. Souvent disponible, abreuvant ses attaquantes de centres, l’Autrichienne a livré un match plein, récompensé d’un but en fin de première mi-temps, où elle fut tout de même bien aidée par la triste passivité de l’arrière-garde du HAC. Elle fut également impliquée sur la première (petite remise à l’entrée de la surface) et la troisième (belle transversale vers Weerden) réalisation languedocienne. L’ancienne Fribourgeoise n’a pas chaumé défensivement, grattant sa part de ballons et faisant sentir sa présence dans l’entrejeu. Une performance extrêmement satisfaisante, qui devrait lui permettre de revenir durablement sur le radar de Fred Mendy.

– Occupant le même rôle que Puntigam, mais sur le côté droit, Dominika Škorvánková a elle aussi répondu présente en Seine-Maritime. Souvent juste dans ses passes, elle a su établir une bonne connexion avec Weerden et Torrent. Ne profitant pas des mêmes largesses défensives qu’une Puntigam peu couverte par Santana Sahraoui, la Slovaque a un peu plus peiné à se créer des occasions. Elle compte néanmoins une action dangereuse au compteur, un beau tir passant au-dessus après une jolie combinaison avec Weerden (73′).

– Iva Landeka pourrait de son côté être considérée comme la MVP de la première période : but somptueux qui débloque le match pour le MHSC (36′), nombreuses bonnes interventions défensives et même un petit coup du sombrero pour régaler l’assistance… un vrai sans-faute. Son deuxième acte fut néanmoins plus discret, la Croate commettant davantage de fautes et se trouvant même sanctionnée d’un carton jaune. Mais cela n’efface en rien le bon travail qu’elle a pu réaliser sur la majorité du match.

– Marion Torrent, elle, continue de montrer de belles choses depuis son repositionnement en milieu axiale. Aux côtés de Landeka, l’internationale française a surtout brillé offensivement, se retrouvant passeuse décisive sur le but de Puntigam. Une action qui souligne toute son activité, à la fois dans son rôle de relayeuse, mais aussi sur les ailes, où ses instincts de latérale peuvent être précieux.

– La défense reste un point d’interrogation pour les MHSC. Globalement sereines et dominatrices sur les 50 premières minutes (malgré quelques attaques rapides des Havraises), les membres de l’arrière-garde héraultaise ont malheureusement connu un dangereux passage à vide en milieu de deuxième mi-temps. La faute à l’entrée réussie de Kethna Louis, qui a su semer le doute dans le camp montpelliérain, en s’entendant bien avec la buteuse Þorvaldsdóttir.
Prise de vitesse sur la réalisation adverse, Maëlle Lakrar a de nouveau alterné bonne présence offensive et trous d’air défensifs évitables. La charnière Dekker-de Almeida a su se ressaisir en fin de rencontre. Idem pour la latérale gauche Leonie Pankratz. Malgré ces efforts, on peut dire que les Havraises ont finalement eu plus de chances de revenir au score qu’elles n’auraient dû en avoir. Pas très rassurant avant d’affronter le Paris Saint-Germain…

– Mise à contribution durant le temps faible de ses coéquipières, Lisa Schmitz a fait le job dans les cages. On retiendra notamment deux bonnes sorties aériennes sur des ballons dangereux (56′ et 76′), ainsi qu’une belle parade sur un une frappe de Louis (64′). Trompée peu après par Berglind Björg Þorvaldsdóttir (65′), l’Allemande n’a toutefois pas grand chose à se reprocher. Match solide de sa part, comme souvent.

– Côté remplaçantes, si Adelina Engman peut se féliciter d’avoir enfin inscrit sa première réalisation sous le maillot montpelliérain, je tiens à attirer l’attention sur la jeune Zoé Stiévenart. Lancée en toute fin de rencontre, l’attaquante a réalisé un super coup dès son premier ballon touché : une passe lumineuse vers Fowler, ouvrant une voie royale entre les deux défenseuses centrales havraises. C’est sur cette action que l’Australienne a trouvé le poteau, avant qu’Engman, bien placée, ne vienne pousser la balle au fond des filets. Mais rien n’aurait été possible sans la remarquable inspiration de Stiévenart. Pas mal pour une néophyte au plus haut niveau.
Nérilia Mondésir, de son côté, est restée discrète en attaque, mais a su produire quelques bons retours défensifs. Une rentrée convenable, mais qui ne devrait guère rebattre les cartes de la hiérarchie offensive pour le moment.

Avec un semblant de confiance retrouvée, les Pailladines s’apprêtent désormais à défier un PSG lancé vers le titre. Le match, qui aura lieu dans deux semaines, sera un excellent révélateur pour jauger l’efficacité de ce schéma en 4-4-2, ou la solidité douteuse de la défense. Avec d’autres adversaires comme Bordeaux et le Paris FC au calendrier, il sera bon d’avoir des certitudes sur ces sujets le plus tôt possible.

Article proposé par The Great One

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