Xavier Collin : « Montpellier a redressé la barre, a relevé la tête »

Avant la réception de l’AC Ajaccio, nous avons eu la chance d’échanger longuement et en exclusivité avec Xavier Collin ancien joueur du club corse et du Montpellier Hérault. Avec lui, nous avons pu aborder sa carrière d’entraîneur, sa vision du club corse toujours singulier dans l’état d’esprit notamment ainsi que sa vision extérieure de la période difficile que traverse le Montpellier Hérault. La première partie est à retrouver ci-dessous.

Vous avez passé six ans à Ajaccio dont quatre en Ligue 1 avant de connaître une descente en Ligue 2. Parlez-nous de cette aventure corse et de ce club.

Cela reste six années extraordinaires avec quatre années en Ligue 1. Quand on connaît les moyens du club, cela reste exceptionnel de se maintenir à ce niveau-là pendant aussi longtemps, sur quatre saisons. Il y a un club qui a bien changé, qui s’est structuré, qui a ouvert son centre de formation. Depuis, le club a construit un vrai projet et une vraie équipe de Ligue 1. Le niveau est tellement élevé et en plus avec quatre descentes, c’est compliqué. On a une équipe avec un vrai état d’esprit qui va batailler jusqu’au bout. C’est un club avec de vraies valeurs qui aujourd’hui, malgré des moyens limités, récolte le fruit du travail. C’est une constante depuis une vingtaine d’années depuis la remontée en Ligue 2. Beaucoup de gens s’investissent pour le club et il mérite sa place en Ligue 1. Il y a un travail extraordinaire qui est fait par Olivier (Pantaloni) et les dirigeants qui montre qu’avec un état d’esprit on est capable de faire de belles choses.

Pourquoi l’ACA peine-t-il cette année en Ligue 1 ?

Avec quatre descentes, le club s’attendait à souffrir. Quand on voit le budget des autres clubs, on sait qu’Ajaccio ne peut pas rivaliser avec les salaires que proposent les autres clubs. Ils font avec leurs moyens mais il y a un état d’esprit qui leur permet de rivaliser, des joueurs qui mouillent le maillot et impliqués dans le projet du club. C’est un état d’esprit différent quand on est là-bas.

Quel regard portez-vous sur la situation actuelle du MHSC ?

De l’extérieur, c’est toujours difficile à dire parce qu’on a pas tous les tenants et les aboutissants. Sur le terrain, on a senti un manque de cohésion sur la première partie de saison avec beaucoup de changements, à trois ou à quatre défenseurs, cela a beaucoup permuté. Il y a avait aussi un manque de stabilité dans l’équipe de départ. Romain qui arrive dans une période compliquée avec des joueurs en manque de confiance, avec des joueurs qui ne sont pas libérés, jouent avec le frein à main, avec la peur, c’est l’ennemi numéro un pour une équipe de foot. Le retour de Michel Der Zakarian a permis de retrouver un peu de fraîcheur. On connaît sa rigueur. Il a la chance de connaître pas mal de joueurs. Il a ramené de la confiance, cette envie de mettre un peu plus d’intensité et d’engagement. On retrouve une équipe qui a de la confiance. C’est une saison compliquée. Le changement d’entraîneur n’a pas été efficace au bon moment. Il ne faut pas tirer sur les entraîneurs. Les joueurs ont aussi une grande part de responsabilité dans les performances. Montpellier a redressé la barre, a relevé la tête. Il reste pas mal de points à prendre. On retrouve du dynamisme. Savanier retrouve beaucoup d’influence dans le jeu.

Les cadres ont-ils joué leur rôle dans cette période compliquée ?

Quand on regardait les matchs, il manquait un leader, un joueur capable de prendre le jeu à son compte ou de rameuter. On a vu des garçons qui baissaient la tête quand on encaissait un but, des garçons qui repartaient donner le coup d’envoi avec la tête baissée. On n’a jamais senti quelqu’un capable d’apporter cette sérénité, ce poids, ce caractère. On a senti beaucoup de garçons qui subissaient ces évènements. C’est un peu dommage. C’est dans ces moments qu’on voit qu’il manquait peut-être d’expérience, à l’image d’un Vito Hilton qui dans ces moments savait apporter cette sérénité. On en a besoin dans les moments difficiles. Ce sont ceux qui jouent qui doivent prendre leurs responsabilités et apporter ce caractère.

Sur quels postes y-a-t-il un manque dans cette équipe ?

Ce qui a le plus manqué, c’est un attaquant de pointe autour d’Elye Wahi qui est capable de mettre des buts aussi mais un joueur capable de travailler un peu plus avec un peu plus de poids devant. On connaît Wahbi Khazri, Stephy Mavididi mais il manquait un véritable attaquant, avec un peu plus de puissance pour que derrière cette équipe performe.

Je suis d’accord avec Vitorino Hilton (sur l’absence de sentinelle). Quand on a la chance d’avoir Jordan Ferri et Téji Savanier, il faut que ces joueurs-là puissent avoir une certaine liberté pour se projeter. Il manquait une sentinelle, quelqu’un capable de faire l’équilibre quand on joue à quatre défenseurs. Un leader technique mais un troisième défenseur central capable de jouer devant la défense pour apporter une sécurité et une liberté aux joueurs devant lui.

À quel genre de match vous attendez-vous pour le match de dimanche face à l’AC Ajaccio ?

Montpellier peut s’attendre à un match compliqué. On l’a vu contre Troyes. Ajaccio était mené et a renversé la situation. Ils savent que vu la situation, à domicile contre des concurrents directs, il faut gagner les matchs qui s’annoncent déterminants. Pour Ajaccio, ce sont des matchs indispensables à gagner. Il y a beaucoup de pression dans ce genre de rencontres. C’est l’équipe qui mettra le plus d’intensité qui l’emportera. Cela se jouera également sur des détails. Quand on veut accrocher le maintien le plus rapidement possible, ce sont des matchs qu’il faut absolument gagner.

Autres articles

5 Commentaires

S’abonner
Notifier de
5 Commentaires
Récents
Anciens Populaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
5
0
L’article vous fait réagir ? Commentez !x
AllezPaillade

GRATUIT
VOIR