À la découverte de la Ghelamco Arena, modèle du futur stade Louis Nicollin ?

« On s’est beaucoup inspirés de ce qu’il s’est fait à Gand », déclarait Laurent Nicollin en mars 2022 lors d’une rencontre avec les supporters du MHSC au moment d’évoquer le nouveau stade. Il n’en fallait pas plus à l’équipe d’Allez Paillade pour aller enquêter sur les caractéristiques de ce stade situé dans la partie ouest de la Belgique.

En arrivant à Gand par l’autoroute qui longe le sud de la ville, impossible de louper la Ghelamco Arena. L’antre de La Gantoise (KAA Gent de son vrai nom) est situé tout près du principal échangeur qui permet de se rendre aux quatre coins de la Belgique. Dessinées par de longues bandes LED verticales de couleur bleue, celle du club, l’enceinte rayonne à des centaines de mètres en cette soirée pluvieuse du mois de mars. Pas de quoi démotiver les supporters du club venus assister au huitième de finale aller de Conference League contre Istanbul Basaksehir. 

Une fois la voiture soigneusement garée dans un quartier résidentiel à une vingtaine de minutes à pied du stade, il est temps de partir à la découverte du quartier qui entoure celui-ci. Le choix a été fait de ne pas stationner dans les nombreux parkings autour de l’enceinte, question d’économies. Mais les places ne manquent pas, il existe plus d’une dizaine de zones de stationnement. Il est possible d’acheter sa place de parking en ligne sur le site de la billetterie du club pour 15€ (uniquement les zones les plus proches du stade) ou bien directement sur place le soir du match pour 6€ dans les zones plus éloignées (environ 1 km du stade). Alors oui, à Gand, les parkings pour les voitures ne manquent pas, c’est le cas également pour les vélos. Près d’un millier de places pour stationner les bicyclettes sont situées près de l’entrée du stade. La Belgique est un pays de vélo et la ville située en plein cœur des Flandres ne déroge pas à la règle. En revanche, la Ghelamco Arena est peu desservie par les transports en commun. Aucun tramway ni métro ne relie le stade au centre-ville. Il faut prendre le bus pour pouvoir s’y rendre. 

« Le plus beau stade de Belgique » 

Autour de la Ghelamco Arena, inaugurée en 2013, cohabitent hôtels, restaurants et commerces. L’hôtel des joueurs turcs se trouvait d’ailleurs à quelques centaines de mètres du stade. Difficile pour eux d’arriver en retard pour le match. Le stade se situe donc en plein milieu d’une zone commerciale. D’ailleurs, l’enceinte abrite elle-même de nombreux commerces. Pharmacie, bistrot, boutique officielle du club, salle de sport ou encore… supermarché. Oui, à Gand, il est possible de faire ses courses dans le stade de foot. Le cas est presque unique en Europe. « C’est plus qu’un simple stade », lance Thomas, jeune supporter du club qui vient fréquemment assister aux matchs avec son père depuis 2015. « La zone est pratique pour les gens qui habitent autour. Pour moi, c’est le plus beau stade de Belgique. C’est agréable de venir. »

Plus beau stade de Belgique pour ce fan de la Gantoise et même élu stade de l’année en 2013 par le site spécialisé stadiumdb.com, la Ghelamco Arena séduit autant de l’extérieur que de l’intérieur. Une fois la fouille passée, il est temps de pénétrer dans l’enceinte de 20 000 places. Après avoir monté quelques escaliers, la coursive commune si chère aux fans du club se dessine. C’est d’ailleurs un des souhaits de Laurent Nicollin pour le nouveau stade du MHSC qui a évoqué à de nombreuses reprises d’avoir une coursive commune à l’intérieur du stade pour que des personnes situées à différentes tribunes puissent se rejoindre à la mi-temps ou à la fin de match. 

« La coursive est ce qui fait la force de notre stade » reprend Thomas. À Gand, elle ressemble un peu à celle du Matmut Atlantique de Bordeaux, mais surtout à celles qu’on peut trouver dans les salles de NBA, aux États-Unis. Elle est équipée de buvettes aux prix attractifs (comptez 2,75€ pour une bière de 33cl), de snacks pour se restaurer où l’on trouve principalement des frites et des fricadelles mais également des tables hautes et des télévisions pour consommer sur place sans forcément regagner son siège en tribune. Ce soir-là, les supporters observaient l’autre équipe belge engagée en Conference League, Anderlecht, en train de jouer contre Villarreal. C’était juste avant la rencontre de Gand. Durant la partie, c’est bien le match qui se déroulait dans le stade qui était diffusé. Impossible donc de manquer une miette du match même quand on se trouve dans les coursives. En revanche, gros point noir de cette expérience dans les buvettes et snacks du stade, même si le service est rapide à tout moment, une carte cashless est obligatoire pour pouvoir consommer. Impossible de payer par carte ou en espèces. C’est presque la tradition dans les clubs professionnels belges. 

Tribunes loin du terrain et ambiance moyenne

Une fois installé en tribunes, barquette de frites en main, l’espace entre les tribunes et le terrain saute directement aux yeux. Chacune d’entre elles est éloignée d’au moins 5 mètres du rectangle vert avec un trou d’environ 1m50 de profondeur. Difficile de savoir pourquoi…  Cette distance est un peu gênante mais n’obstrue pas la vue sur la pelouse. Les 20 000 sièges sont installés, eux, sur le même étage ce qui, en théorie, est meilleur pour l’ambiance. Au-dessus des sièges, des portes faisant tout le tour de stade mènent aux bureaux situés dans l’enceinte. Enfin, dans la Ghelamco Arena, il n’y a pas de tribune debout comme ça peut être le cas dans d’autres stades belges. Le kop de la Gantoise, situé dans l’un des deux virages, doit donc se placer sur les sièges qui ne sont même pas repliables. 

Durant la rencontre, ce sont surtout les Turcs qui se sont fait entendre. Le match programmé un jeudi à 21h, avec en plus une météo capricieuse, n’a pas attiré les foules. Seulement près de 11 000 spectateurs présents dans le stade, autant dire que ce n’était pas l’ambiance des grands soirs. Sur le terrain, ce n’est pas non plus folichon. Pas de chance, ce n’était pas le bon jour pour voir un match ici. D’habitude, les supporters sont plus nombreux et les matchs sont plus attrayants. Si Laurent Nicollin espère un lieu de vie dans le nouveau stade dans lequel les gens peuvent rester une heure ou deux après le match, à Gand, les supporters ont immédiatement fui les travées après la rencontre. Il faut bien constater qu’hormis les buvettes dans les coursives, il n’existe pas de bar sur le parvis du stade. Celui-ci est peu animé avant et après les matchs, peut-être à cause de la météo qui n’a vraiment pas été au rendez-vous. En tout cas, la Ghelamco Arena de Gand est un stade ultra moderne dans lequel les supporters se sentent bien. Même si cette saison le stade n’a jamais été à guichets fermés, il a ramené en moyenne près de 14 000 spectateurs par match, les chiffres sont bien en dessous de ceux avant le covid. De 2013 jusqu’en 2020, l’affluence moyenne était entre 18 et 19 000 spectateurs chaque saison pour un stade de 20 000 places. Ne reste plus qu’à Laurent Nicollin à trouver la bonne formule pour que le futur stade Louis Nicollin soit un franc succès et pousse lui aussi les supporters à se déplacer.