Bertrand Queneutte: « La priorité du club ? Plutôt savoir comment sortir de la merde »

Au lancement de l’émission de 100% Paillade, Bertrand Queneutte n’a pu échapper aux différentes polémiques liées aux banderoles des groupes Ultras du MHSC. Le journaliste de France Bleu Hérault a proposé son analyse pointant du doigt la forme plutôt que le fond, mettant ainsi le club face à sa véritable priorité: le sportif.

« Homophobie présumée ou homophobie fondée, c’est la justice qui le dira. Évidemment que, au-delà de cette affaire, l’homophobie doit être condamnée avec la plus grande fermeté et il n’y aura jamais de débat sur ça. Les Ultras à l’origine des banderoles sont-ils homophobes ? Je ne le sais pas mais je ne le crois pas et j’ai toujours tendance à ne jamais mettre tout le monde dans le même panier. Le mot « tapette » est-il homophobe ? À la justice de nous dire ce qu’elle en pense. Les Ultras auraient-ils dû se douter que le mot serait considéré comme tel aux yeux du grand public et se douter de la polémique à venir ? Ça me semble évident. Peu importe qu’on la dénonce ou pas, nous vivons une époque où tout est disséqué et où la parole, de ceux et celles qui se sont offensés et qui ont le droit de l’être, est maintenant libérée et écoutée. Quand on fait quelque chose publiquement, on ne peut pas se contenter de ce que l’on pense, on doit aussi prendre en compte ce que les autres vont penser. Les Ultras, tout le monde s’accorde à dire qu’ils sont patients ici à Montpellier, ont aussi prouvé par le passé qu’ils pouvaient être cinglants sans être blessants, et sans risquer de heurter une communauté. La plainte du club était inévitable suite à la réaction de la Ministre des Sports mais je pense qu’il s’agit aussi d’une manière de positionner le club devant la commission de discipline pour tenter d’éviter que les sages de la commission aient la main trop lourde quand ils statueront.

Après avoir dit ça, le reste vient pour la Paillade et ce reste n’est pas forcément moins important. Je reste persuadé que la forme ne doit pas occulter le fond, une colère profonde et légitime. Des supporters qui ne se reconnaissent pas ou plus dans leur club et dans certains joueurs qui ont été recrutés dernièrement. Tout le monde sera libre d’en juger mais le principal problème de Montpellier, ce n’est pas de savoir si une partie de ses Ultras est homophobe ou raciste, ce n’est pas le sujet pour les dirigeants du MHSC, et encore une fois, je pense profondément que ce n’est pas le cas, c’est de savoir comment sortir de la merde, pardon du terme, et savoir comment redonner le sourire à des garçons qui, quoi qu’on en dise, sont toujours là. »