Der Zakarian: « Pour Elye Wahi, j’insistais sur tout ce qu’il se passait en dehors du terrain »

Michel Der Zakarian donnait récemment un entretien dans les colonnes de Libération. Le coach pailladin était notamment interrogé sur l’écoute des joueurs d’aujourd’hui:

« Les joueurs sont des passionnés. Sinon, tu ne joues pas au foot à ce niveau. Tu ne peux pas aboyer sur certains devant tout le monde parce qu’ils vont baisser la tête et perdre leurs moyens mais au-delà de ça, que ça leur plaise ou non, le but, c’est de gagner les matchs. On m’a éduqué ainsi. Joueur, j’étais un besogneux. Mais j’allais à fond. Quand je suis revenu en février au MHSC, les mecs étaient à l’écoute. Peut-être parce qu’ils en avaient marre de perdre, peut-être parce qu’on avait déjà viré deux coachs en quelques mois… Je n’en sais rien. Je ne suis pas psychologue. Franchement, savoir pourquoi, à tel moment ou dans tel contexte, les mecs entendent ce qu’un entraîneur leur dit ou pas… Pourtant, tout dépend de cette écoute. Dans tous les clubs où je suis passé, j’en étais rendu à ça. Il faut une alchimie mais tu ne sais jamais à l’avance.

[…] Il faut protéger les joueurs. Parfois, c’est vrai, l’entraîneur subit. Après, par définition, c’est le poste où tu t’adaptes. Dès le premier contrat pro, ils prennent des salaires sans commune mesure avec ce que je pouvais gagner quand j’étais à leur place. Tant mieux pour eux. Pour Elye Wahi par exemple, j’insistais sur tout ce qu’il se passait en dehors du terrain: étirements, récupération, hygiène de vie… Les joueurs écoutent toujours quelqu’un. Après, est-ce qu’ils t’écoutent à toi ? Je ne crois pas que les joueurs changent. Mais aujourd’hui, ils ont des échappatoires. J’en ai qui passent des nuits à regarder le basket par exemple. »