La Paillade forgeronne

C’est en forgeant que l’on devient forgeron, tout vient à point à qui sait attendre… Il existe encore certainement d’autres proverbes et/ou poncifs qui colleraient assez bien à la situation de nos Pailladins, lourdement défaits samedi soir dans la capitale, sur la pelouse de l’ogre parisien. Malgré cet état de fait, jamais un revers sur la pelouse du Parc des Princes n’avait tant poussé à regarder l’avenir avec envie. Quel motif de satisfaction, ou d’encouragement tout du moins, pourrait-on pourtant tirer d’une défaite sur le score de 5-2 ? Et bien, pas qu’un, en réalité.

Tout d’abord la certitude qu’Olivier Dall’Oglio a ses idées et que ses joueurs y adhèrent, au point de se présenter face à l’armada offensive du PSG au grand complet avec une défense à 4 éléments. Le coach héraultais, réputé pour prôner le résultat par le jeu, savait bien que se contenter de défendre à Paris n’apporterait rien à son groupe. Ni au niveau du résultat, ni quelconques enseignements futurs pour cette saison atypique, entrecoupée d’un mondial et ponctuée de 4 descentes sèches.

Pourquoi dès lors ajouter un élément défensif quand, de l’aveu même de l’entraîneur, aucun d’entre eux ne peut se revendiquer indispensable ? Non, le 4-2-3-1, ou 4-3-3 selon votre vision, était de mise et c’est peut-être aussi ce qui a permis aux Pailladins de planter deux banderilles, à la faveur également d’un réalisme offensif bluffant, contrastant avec le travail à accomplir à l’arrière. L’avenir, évidemment, n’est pas totalement radieux. Mais ce match ouvre des pistes d’amélioration et confirme les quelques qualités de notre effectif, ainsi que ses quelques promesses.

Parmi elles, bien sûr, ce duo 100% MHSC, 100% Montpelliérain même, avec ce but au bout du match signé Enzo Tchato, souffrant logiquement défensivement mais montrant aussi ses atouts au long de ce match, pour transformer l’ouverture délicieuse de Khalil Fayad, tout juste entré en jeu. Si le fils de Bill semble avoir déjà relégué Arnaud Souquet sur le banc et envoyé Falaye Sacko dans l’axe de la défense, il sera sans doute plus compliqué pour le milieu de terrain de déloger l’un des titulaires alors même qu’une sentinelle physique et défensive, ce qu’il ne peut prétendre être, est encore espérée. Mais nul doute que cette sortie de banc, couplée à une phase de préparation estivale plus qu’intéressante, poussera Olivier Dall’Oglio à utiliser sa jeune pousse plus prématurément lors des prochains matchs qui vont succéder à vive allure.

C’est en cela également que ce match apporte, malgré le score, un peu de gaieté : la formation pailladine semble bel et bien de retour au premier plan. Si Elye Wahi a fini ses classes du côté de Grammont, Enzo Tchato, Khalil Fayad, Joris Chotard, Téji Savanier et Nicolas Cozza en sont tous issus. Les jeunes Léo Leroy, un peu, et Théo Sainte-Luce, surtout, ont également participé à la rencontre. Une jeunesse, souvent de qualité, sous le feu des fusils parisiens qui doit être amenée sous la houlette d’Olivier Dall’Oglio, également recruté dans ce but, à progresser cette saison.

Après tout, il paraît que c’est en forgeant que l’on devient forgerons.