FCF91 1-2 MHSC : les Pailladines refusent de rendre les armes !

Ce samedi, c’était le dernier choc de la saison pour des Montpelliéraines qui, en glanant 6 points dernièrement aux dépens des relégables Soyaux et Rodez, avaient pu se replacer à 4 unités d’un podium complété par leur adversaire du week-end, le FC Fleury 91. Une dernière chance d’accrocher enfin un adversaire direct dans la lutte pour la troisième place, que les Languedociennes étaient déterminées à ne pas laisser passer…

La tâche ne s’annonçait pas facile pour Yannick Chandioux et son staff technique. Au moment d’affronter cet adversaire coriace qu’est Fleury (une équipe que le MHSC n’avait plus battu en championnat depuis le 25 Janvier 2020), le technicien bourguignon doit alors composer avec plusieurs absences clés. Dans les buts, Lisa Schmitz reste évidemment suspendue jusqu’à l’issue de la saison, laissant sa place à Romy Salvador. Le secteur offensif, lui, est non seulement diminué par les blessures longue durée de Léa Khelifi et Esther Mbakem-Niaro, mais aussi par l’absence de Dominika Škorvánková, exclue quelques semaines plus tôt contre le RAF.

Mais tout n’est pas pour autant perdu d’avance. Lena Petermann étant opérationnelle, Chandioux peut ainsi s’appuyer sur un beau trident d’attaque, complété par les indéboulonnables Nérilia Mondésir et Faustine Robert. Les cadres de la défense et de l’entrejeu étant elles toutes présentes, le MHSC aligne donc un 11 de départ assez compétitif avec, en revanche, un banc très jeune. En face, les Floriacumoises doivent elles composer avec une indisponibilité des plus importantes : celle de leur capitaine et meilleure joueuse Léa Le Garrec, suspendue.

Ce sont néanmoins les locales qui réalisent l’entame parfaite, cueillant les Pailladines à froid par l’entremise Rosemonde Kouassi qui, prenant de vitesse Inès Belloumou, parvient à servir Ewelina Kamczyk dans la surface pour l’ouverture du score (1-0, 4′). Le MHSC réagit vite et se procure un bon coup-franc quelques minutes plus tard grâce à Marion Torrent. Faustine Robert le tire et trouve la tête de Luna Gevitz, qui voit sa tentative repoussée sur la ligne de but par la milieu Marine Dafeur (7′).

Si Fleury a su ouvrir le score sur une attaque rapide, c’est vite Montpellier qui s’empare de la possession et de l’initiative du jeu. Mais une imprécision chronique dans les centres et les passes longues empêche les Oranges-et-Bleues de se montrer véritablement dangereuses. Il faut donc s’en remettre aux coups de pied arrêtés pour inquiéter la gardienne Manon Heil. Sur un nouveau coup-franc, Belloumou est à la baguette, et c’est encore Gevitz qui est trouvée, sa tête étant cette fois-ci détournée par la portière essonnienne (29′). Le MHSC récupère néanmoins un corner, bien frappé par Robert. Lena Petermann se loupe à la réception, mais le ballon arrive sur Maëlle Lakrar qui le catapulte au fond des filets (1-1, 30′).

Après cette égalisation, le match va prendre une tournure hachée, les deux bancs s’agaçant des fautes à répétition commises dans chaque camp. Montpellier est moins dangereux, Fleury reste poussif, la défense à trois héraultaise veillant au grain. À la mi-temps, l’égalité au score paraît logique.

Ce sont ensuite les Lionnes qui attaquent le deuxième acte avec la meilleure attitude. Le MHSC est trop passif et accumule les fautes. Dans la surface, Maelys Mpome semble déséquilibrer Kamzcyk (47′), mais son intervention n’est pas sanctionnée d’un penalty (ce qui est, il est vrai, très discutable). Les occasions arrivent, avec notamment une frappe de loin de Kouassi, captée par Salvador (54′). Puis, Julie Piga, sur corner, décoche une tête devant la gardienne montpelliéraine, mal placée. Marion Torrent sauve le ballon sur la ligne, et Salvador se rachète en le boxant ensuite en dehors de la surface (55′).

Les Montpelliéraines ont eu chaud, mais elles essayent vite de reprendre l’ascendant au milieu de terrain. Grâce à un travail de récupération de Mpome, suivie par Torrent, Robert et Mondésir peuvent partir balle au pied devant la défense francilienne. La Sétoise parvient à décaler sa camarade haïtienne, qui élimine sa vis-à-vis et frappe du pied gauche, direction le petit filet opposé (1-2, 57′) ! Un scénario parfait pour les Montpelliéraines qui, après avoir imposé leur tempo lors de la première mi-temps, parviennent désormais à se sortir parfaitement d’un temps faible.

Lors de la demi-heure qui suit, le bloc pailladin, parfaitement huilé, parvient à gêner considérablement l’avancée des locales. Chandioux décide lui de s’appuyer le plus longtemps possible sur son 11 de départ, ne procédant à des changements qu’à partir de la 80ème minute. Et mis à part une nouvelle tête de Piga sur corner, captée par Salvador (87′), Fleury ne parviendra pas à se montrer réellement dangereux jusqu’au coup de sifflet final. Le dernier temps fort sera l’expulsion de Sarah Kassi, déjà avertie, après une ultime faute sur Charlotte Bilbault (88′).

Si, côté floriacumois, on regrettera probablement le potentiel penalty non-sifflé sur Kamzcyk, reste qu’indubitablement, les visiteuses ont su tout faire pour museler au maximum leurs hôtes. Une prestation qui leur permet d’acquérir un succès référence, le premier de la saison contre une équipe du top-4, et qui a le mérite de les maintenir mathématiquement dans la lutte pour une qualification européenne !

LA COMPO

Salvador – Mpome, Gevitz, Lakrar – Torrent (Blanc, 80′), Bilbault, Boureille, Belloumou – Robert, Petermann (Scannapieco, 90′), Mondésir (Gstalter, 87′).

CE QU’IL FAUT RETENIR

Confrontées à une équipe de Fleury handicapée par l’absence de sa capitaine, les Montpelliéraines ont su saisir l’opportunité qui s’offrait à elles. La rencontre fut équilibrée, en témoigne d’ailleurs les statistiques de possession (51/49 à l’avantage de Montpellier) ou de tirs (9 frappes pour Fleury, 8 pour le MHSC, 5 tirs cadrés pour chaque équipe). Mais, toujours incapables de gagner cette saison sans Le Garrec, le FCF91 s’est clairement montré poussif dans le jeu, attendant la seconde mi-temps pour prendre un réel ascendant. En face, le MHSC a fait un match abouti tactiquement, défendant valeureusement et faisant preuve d’un certain réalisme offensif.

À l’avant, le trio Robert-Petermann-Mondésir a bien rempli sa mission, malgré quelques imprécisions. Au service et à la finition sur le second but, Robert et Mondésir ont su être opportunistes pour permettre aux leurs de prendre l’avantage, à un moment où Fleury avait mis le MHSC sur le reculoir. Si elle n’a pas eu beaucoup d’occasions à se mettre sous la dent, Petermann, elle, a joué son rôle de pivot avec une vraie justesse. La qualité de ses transmissions et de son jeu dos au but sont des atouts précieux, qui aident à la conservation du ballon. Plus on la revoit sur les terrains, plus on constate à quel point elle a pu être la pièce manquante de l’attaque montpelliéraine cette saison.

En défense, c’est Maelys Mpome qui a attiré les regards. Omniprésente dans les duels, elle a eu fort à faire avec face à elle une Rosemonde Kouassi très en jambes. La défenseuse montpelliéraine a plié, manquant de provoquer un penalty et écopant d’un jaune, mais elle n’a pas rompu. Sa rigueur et son engagement physique ont donné le ton pour l’arrière-garde héraultaise. Moins exposées défensivement, Gevitz et Lakrar se sont en revanche faites remarquer par leurs prouesses sur les coups de pieds arrêtés offensifs.

Les Pailladines ont fait un match sérieux dans l’entrejeu, portées par le leadership de Marion Torrent et Charlotte Bilbault. Cette dernière a réalisé une superbe deuxième période, facilitant les remontées de balle et surtout, réalisant plusieurs interventions salvatrices devant la défense. L’ancienne Bordelaise est actuellement sur une belle série de matchs aboutis. Torrent, elle, a servi de détonateur sur le second but, sa passe longue permettant de lancer Robert et Mondésir dans la profondeur. Et on n’oublie pas non plus son sauvetage crucial sur la tête de Piga.

Mention enfin à Romy Salvador, trop courte sur le but, mais sinon assez solide sur le reste de ses interventions. Compte tenu de son inexpérience en D1, ce premier gros test face à une équipe candidate à l’Europe a été plutôt bien géré.

Mais ce qui fait évidemment très plaisir à l’issue de cette rencontre, c’est son impact au classement. Alors que, quelques semaines plus tôt, le MHSC semblait avoir lâché mentalement dans la course au podium, les bons résultats récents couplés à une baisse de régime des concurrentes permettent à nos féminines de revenir provisoirement à 1 point de la 3ème place.

Intercalé entre le Montpellier Hérault et le FCF91, le PFC tentera de reprendre cette 3ème position ce dimanche face au PSG (15h). Mais la tâche sera très difficile pour la troupe de Sandrine Soubeyrand, qui affrontera un Paris Saint-Germain contraint de l’emporter pour rester dans la course au titre. Du résultat de ce match dépendra la possibilité pour les Pailladines de rester en jeu le plus longtemps possible dans le sprint final pour l’Europe.

Si les Héraultaises n’ont plus leur destin entre leurs mains, elles auront au moins eu le mérite de tout faire pour s’accrocher au rythme de leurs rivales. Les chances de repasser en 3ème position sont minces, mais elles existent encore à deux journées de la fin, ce qui représente une réelle amélioration par rapport aux deux saisons précédentes. Pour entretenir cet espoir jusqu’au bout, il faudra maintenant assurer sur les deux derniers rendez-vous qui se profilent : réception du Havre le dimanche 21 mai (12h30), puis déplacement du côté de Dijon, le samedi 27 (15h00).

Crédits photo : mhscfoot.com