Pedro Mendes charge et accuse les médecins du MHSC pour une mauvaise gestion de sa blessure

«Je suis en fin de contrat et je suis libre de parler, de donner mon opinion, qui n’a jamais été entendue.» Vous l’aurez compris, Pedro Mendes est visiblement rempli de rancunes à l’égard du service médical du Montpellier Hérault. Blessé depuis avril 2021, il a fait officiellement son retour lors de la réception du TFC et semble ainsi revenir à peine à un niveau sportif acceptable. Selon lui, le club est responsable de ce trop long retour.

En entretien auprès du média ZeroZero, voici des extraits traduits de ce qu’il rapporte et il ne mâche pas ses mots quand il s’agit d’évoquer les différents diagnostics. Il débute par cette première grave blessure lors du déplacement à Pierre Mauroy, il y a deux ans maintenant:

«Je suis arrivé au club et comme ils sont habitués à un protocole, ils m’ont dit de suivre ce protocole, qu’ils avaient déjà fait tellement de kinésithérapie des ligaments croisés, que ça a toujours marché et que ce n’était pas maintenant que ça n’allait pas marcher, qu’il ne fallait pas s’inquiéter […] mais j’ai senti que je n’étais pas assez fort pour retourner sur le terrain, pour supporter des charges. Je ne sentais pas mes jambes fortes pour revenir au duel et tout cela m’a fait entrer dans une spirale négative. »

Ils m’ont fait croire que ces douleurs étaient dans ma tête.

Le joueur rapporte ainsi avoir repris alors qu’il ressentait des douleurs et des recherches qu’il a pu effectuer, le MHSC s’est trompé: «J’ai continué à avoir des douleurs, ils ont dit que c’était normal, de ne pas s’inquiéter. J’ai fait les tests isocinétiques et l’un des protocoles qu’ils ont, est que le déséquilibre acceptable doit être inférieur à 20 %. D’après ce que j’ai appris, de nos jours c’est ridicule, c’est un crime. Il ne fallait pas laisser un joueur aller à l’entraînement avec un déficit aussi élevé, mais comme il était en dessous de 20%, pour eux il était apte à aller sur le terrain. Ce personnel médical travaille selon les livres. Si le livre dit qu’à 12 semaines je dois courir, peu importe si je ressens de la douleur. Je vais courir. Les douleurs sont mentales. C’est comme à l’ancienne : « Tapez du pied et ça passera. » Ils m’ont fait croire que ces douleurs étaient dans ma tête. »

On se souvient notamment d’une déclaration de Laurent Nicollin qui allait dans ce sens: « Je pense qu’il va devoir apprendre à passer au-dessus de la douleur. Il écoute beaucoup son corps, dès qu’il a des douleurs, il ne sent pas bien.« 

Face à ce constat, Pedro Mendes a sollicité de lui-même et pour ses frais d’autres avis:

«J’ai investi mon propre argent, je suis allé au Portugal, j’ai fait des tests et ils ont détecté une tendinopathie du tendon rotulien. J’avais un gros déficit musculaire, je ne pouvais pas faire d’efforts car j’avais mal. » […] Je suis allé à Paris en une journée et je suis revenu le soir, sans compromis sur les horaires d’entraînement. Le médecin du PSG m’a dit : « Si tu étais un joueur du Paris SG, je t’arrêterais pendant 45 à 60 jours. Tu ne peux pas jouer avec un tendon comme ça. Tu n’as pas assez de force musculaire pour manipuler les charges. »»

Après tout ça, Pedro Mendes s’est rendu à Clairefontaine pour pousser les soins. Un déplacement concluant car en fin de saison 2021/2022, il retrouvait l’entraînement et participait même la dernière rencontre de championnat contre Angers. Mais le calvaire n’était pas encore terminé car on lui diagnostique « une bursite ». Sans être convaincu, il suit une fois encore les conseils des médecins du MHSC sur le sujet et de rester au repos tout l’été avant de participer à la préparation d’avant saison.

« J’ai décidé de ne rien faire et de faire une pré-saison progressive, mais la bursite est toujours là, jusqu’à ce que je dise qu’il fallait que j’arrête à nouveau. J’avais des déséquilibres musculaires […] Encore une fois, le découragement et la frustration reviennent. J’ai terminé la saison en faisant ces 15 minutes et je me suis dit que c’était ça, que j’allais revenir en pré-saison, j’ai décidé de faire ce qu’on m’avait dit.»

Après avoir connu sa première sélection avec le Portugal, il se prêtait à rêver à de plus grands clubs:

« Je voulais aller dans les meilleurs clubs de France ou dans d’autres championnats. Mes rêves ont été brisés. Je ne me suis pas laissé abattre car j’ai été opéré, je croyais encore à ces rêves, mais il est évident qu’aujourd’hui ces objectifs devaient être réajustés. »

Décembre 2022, Pedro Mendes retrouve les terrains lors d’une rencontre amicale face à Lens durant la Coupe du Monde au Qatar. Et comme rien ne va… : « Je n’étais pas habitué à ces charges d’avant-saison et j’ai commencé à avoir une fatigue à l’arrière de la cuisse et j’ai appelé le staff médical […] ils font les tests manuels et je dis que ça fait un peu mal. Ils disent « t’inquiète pas, un massage pour s’activer et c’est bon ». Je suis allé sur le terrain. Devinez quoi? Je me suis déchiré les ischio-jambiers et j’ai dû arrêter pendant un mois et demi. »

Finalement, il parvient à revenir dans les séances d’entraînement du groupe professionnel et après plusieurs convocations pour les journées de championnat, il entre en jeu lors de la réception du TFC.

L’international portugais a des mots chaleureux à l’égard des fans pailladins: « Je dois remercier les supporters montpelliérains car j’ai ressenti une ovation contre Toulouse que je n’avais jamais ressentie de ma vie. Ils ne m’ont pas oublié et j’en ai eu la chair de poule». Et il remercie par ailleurs, Nadia Tavares, qui est préparatrice mentale et psychologue du sport, qui l’a aidé à surmonter ces larges difficultés.

En fin de contrat au mois de juin prochain, Pedro Mendes ne fait vraisemblablement plus partie des plans du club. Dans un tweet, Mohamed Toubache-Ter rapporte que le MHSC, dans un premier entretien, a annoncé à l’agent du joueur qu’une prolongation n’était pas envisagée. Un autre rendez-vous est prévu pour confirmer ce choix. En parallèle, dans son entretien auprès de ZéroZéro, le défenseur central affirme avoir reçu des propositions et n’exclut pas notamment un retour au Portugal.