Mamadou Sakho: « A Montpellier, il y a très peu d’amis qui viennent me voir »

C’est un entretien intéressant que Mamadou Sakho a accordé au média Le Parisien. S’il ne concerne en rien l’aspect sportif ou son avenir, le défenseur central Pailladin évoque l’entourage d’un football professionnel, parfois nocif:

« Il faut rester lucide. À mes débuts, je me souviens que je pouvais donner 50 invitations par match du PSG au Parc des Princes. Pareil ensuite pour les Bleus au Stade de France. Et beaucoup venaient aussi me voir à Liverpool. Il y a eu ensuite moins de sollicitations quand j’étais à Crystal Palace. Aujourd’hui, à Montpellier, il y en a très peu qui prennent un train pour venir me voir. J’ai ce recul à 33 ans. Mes vrais amis, je les compte sur les doigts d’une seule main. En fait, une carrière, c’est comme un train, et les années sont des gares. À chaque gare, il y a plein de gens qui descendent et très peu qui montent (sourire). Et, au terminus, il ne reste que les vrais qui étaient là au tout début de l’histoire. Un autre exemple, quand je me suis marié il y a dix ans, il y avait 300 ou 400 invités. Mais mes 10 ans de mariage, je les ai fêtés juste avec ma famille : je ne suis plus en contact avec près de 70 % des invités. Il faut juste avoir conscience de cette réalité. »

Alors qu’on le sait très paternaliste dans le vestiaire, sur le sujet, il n’hésite pas à conseiller les plus jeunes:

« Moi, j’ai la chance que ma famille soit très pieuse, et le côté matérialiste chez nous n’est pas l’essentiel. Cette chance-là, d’autres joueurs que j’ai côtoyés ne l’ont pas eue. Et autour d’eux, il y avait des gens pour qui la réussite du joueur était presque la leur. J’ai vu des personnes arrêter leur travail pour assister le joueur et vivre chez lui. Je dis toujours aux jeunes de faire attention à leur entourage et d’essayer de n’avoir que des gens sains. Il vaut mieux des gens qui te disent à 18 ans : Investis ton argent dans l’immobilier, que : Viens, on part tous en vacances à Ibiza. J’ai joué avec des gars qui, en fin de carrière, n’avaient plus le même train de vie qu’au début car ils avaient beaucoup dépensé. Et ce n’est pas une question de gros salaire. Même des salaires de 10 000 ou 15 000 € mensuels, qui restent des très gros montants dans notre société, peuvent permettre de mettre de côté pendant sa carrière. »