Reprises au score trois fois, les Pailladines concèdent le nul au Havre

Pour la quatrième fois cette saison (et même la cinquième si l’on compte aussi le 16ème de Coupe contre Lyon), la section féminine du MHSC disputait son match du week-end au même moment que celui de leurs homologues masculins. Un choix de programmation toujours… [soupir] très pratique, alors que ce déplacement du côté du Havre apparaissait comme particulièrement important pour les Montpelliéraines. Une troisième victoire de rang aurait en effet pu leur permettre de s’offrir un petit matelas de points sur la concurrence pour la 4ème place, avant d’entamer une quinzaine plus relevée avec deux confrontations d’affilée face aux clubs parisiens. Mais bien qu’ayant mené à trois reprises, les joueuses de Yannick Chandioux n’ont pas su sécuriser jusqu’au bout les trois points de la victoire, concédant dans les dernières secondes un match nul (3-3) aussi spectaculaire que frustrant.

Si leurs chances d’accéder aux playoffs sont toujours bien vivantes, il faut se rendre à l’évidence : les Héraultaises développent cette année un jeu bien trop inconstant, qui ne peut leur laisser espérer mieux qu’une qualification à l’arrache pour le tournoi printanier. Près d’un mois après le succès très convaincant à Reims (0-3), les Pailladines avaient enchaîné avec une victoire étriquée à domicile contre la lanterne rouge bordelaise (2-1). Et face au Havre, c’est de nouveau cette version timorée du MHSC que l’on a retrouvé, avec cette fois-ci des conséquences regrettables.

Malmenées durant une bonne partie de la première mi-temps, les Montpelliéraines ont pourtant ouvert le score grâce à l’un de leurs points forts les plus indéniables : les CPA. En l’occurrence, c’est sur un corner parfaitement tiré d’Océane Deslandes que Marion Torrent a pu s’illustrer, claquant une belle tête pour tromper Katriina Talaslahti (0-1, 45′). Le HAC va revenir au score une première fois après la pause, avec un but signé par l’ancienne pensionnaire de Grammont Zoé Stiévenart (1-1, 54′). Puis, c’est le laxisme au marquage des Normandes qui profite à Sonia Ouchene pour lui permettre de redonner l’avantage aux visiteuses cinq minutes plus tard (1-2, 59′).

Mais au fur et à mesure que les minutes défilent, il est clair que le MHSC peine à trouver la réponse idoine au jeu opiniâtre proposé par le club doyen. Les Havraises sont en effet plus tenaces dans les duels, et gênent régulièrement les sorties de balle montpelliéraines. Leur attaquante vedette Inès Benyahia pèse lourd sur la défense et libère des espaces pour ses coéquipières, tandis qu’au milieu, Laurie Cance est absolument partout. Et c’est d’elle que va venir le second ballon d’égalisation, son centre à ras de terre étant malencontreusement détourné dans son propre but par Marie Levasseur (2-2, 75′). Qu’à cela ne tienne, nos féminines abattent de nouveau la carte coup de pied arrêté pour reprendre une dernière fois les commandes : Faustine Robert tire un coup-franc le long de la touche, la balle arrive d’abord sur Kethna Louis, qui la dévie vers… Océane Deslandes, désormais à la conclusion après avoir parfaitement servi Torrent en première mi-temps (2-3, 81′).

Mais s’il y a bien une équipe de D1 qui s’est illustrée pour sa ténacité dans les dernières minutes cette saison, c’est le HAC, qui continue de pousser dans le final afin de faire trébucher une troisième fois les Pailladines. Maëlle Lakrar effectue un premier sauvetage devant Nadjma Ali Nadjim (86′), puis ce sont les corners qui s’enchaînent au profit des locales. Sous pression, les Montpelliéraines parviennent pourtant à se dégager, jusqu’à cette ultime incursion de Benyahia côté droit, qui remet en retrait sur Ali Nadjim. L’ancienne Marseillaise centre et trouve une Chancelle Effa Effa étonnamment libre de tout marquage, dont la tête dos au but parvient à lober Marie Petiteau, décidément trop peu décisive sur ce match (3-3, 90+4).

Au final, le MHSC laisse ainsi filer deux points précieux, payant des erreurs répétées de chaque joueuse de sa défense, mais aussi un manque cruel de créativité en attaque, qui l’a empêché de prendre la rencontre à son compte. Faustine Robert a notamment sorti une prestation assez quelconque, ce qui n’est pas dans ses habitudes mais s’avère ici forcément problématique tant l’équipe reste très dépendante d’elle. Mille Gejl, titularisée en pointe pour la première fois, peine jusqu’ici à se placer en position de frappe et Nérilia Mondésir reste encore dans le dur par rapport à la saison dernière. Sans une présence plus forte dans les duels et sur les deuxièmes ballons, ce scénario pendait donc au nez des Héraultaises, malgré leur réalisme louable sur certaines phases offensives.

Au classement, Montpellier reste ainsi à portée de ses concurrents Reims et Fleury, qui traînent respectivement à deux et trois points de la 4ème place :

Pour garder ses poursuivants à distance avant le sprint final, le MHSC est maintenant condamné à devoir prendre des points dans la prochaine quinzaine. Problème, leur calendrier pour cette fin Mars s’avère particulièrement relevé, avec la réception à Grammont du Paris Saint-Germain dimanche soir (21h), puis un déplacement chez le Paris FC moins d’une semaine après (vendredi 29/03, 21h). Les Pailladines parviendront-elles à surprendre ces deux formations qui les distancent pour l’heure largement au classement ? Pour ce faire, il faudra en tout cas montrer un tout autre visage que celui proposé sur leurs deux dernières sorties.

LA COMPO

Petiteau – Levasseur, Lakrar, Deslandes, Louis – Bilbault (Blanc, 66′), Torrent – Robert (Boureille, 85′), Ouchene, Mondésir (Coquet, 78′) – Gejl (Gordon, 78′) (Khelifi, 66′).