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Laurent Nicollin : “D’ici dix ans, il n’existera plus de club pro comme le Montpellier Hérault”

Laurent Nicollin, 52 ans, s’exprimait sur le bout du tunnel qu’est la présidence du MHSC. Plus en phase avec le football d’aujourd’hui, le Président Pailladin auprès de Bertrand Queneutte dans le podcast Montpellier Sport Club évoquait un certain ras-le-bol malgré un regain d’intérêt sous la houlette de Zoumana Camara et son équipe.

Crédits Iconsport

Des fois, on se retrouve un peu en décalage dans le football moderne. Vous n’êtes pas trop cons, donc je n’ai peut-être pas à vous l’expliquer, mais je tiens quand même à vous préciser que dans les dix ans qui viennent, des clubs comme le Montpellier Hérault, le Stade de Reims, il n’y en aura plus. Est-ce que pour nous, ce sera dans 4, 5, 6 ans ? Ce ne sera plus que des groupes avec 4 ou 5 clubs un peu partout en Europe ou ce seront de gros conglomérats qui achèteront des trucs, c’est comme ça. Ainsi va le football et, honnêtement, ce n’est pas un football qui me plaît, ce n’est pas un football qui me convient. J’en ai assez chié l’année dernière. Là, je reprends un peu, et je dis bien un peu, parce qu’il ne faut pas s’enflammer non plus, mais je reprends un peu de plaisir et de joie parce qu’on gagne des matchs, mais bon, voilà quoi. (…)

Ce qui est important, c’est que le club soit pérenne et reste professionnel. On a trop de voisins qui ne sont plus professionnels. Béziers, Alès, Nîmes… (…) Je suis honnête avec vous, je n’ai pas prévu de faire comme mon père et de mourir en étant président du Montpellier Hérault. Comme je ne me retrouve pas dans ce football humainement, cela ne me plaît plus. Pour ne se taper que des matchs de championnat anglais ou la Ligue des champions… Ce n’est pas ça le football. La Coupe de France, c’est folklo’, mais tu ressens quelque chose, et moi, j’ai besoin de rapports humains. Quand on fait les 50 ans et que je revois les anciens joueurs, cela me suffit. C’est mon club, c’est ma passion, mais à un moment donné la passion a été écornée très très profondément la saison dernière, j’en souffre toujours.

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Mais chez les Nicollin, on est des besogneux, on est des guerriers, donc on ne lâche pas. Le matin, on se lève pour ramasser les poubelles, hein. On n’est pas là pour pleurer dans les chaumières, au combat, on y va. Et jusqu’au bout, tant qu’il faudra que je sois là, je serai là et je me battrai pour mon club. Jusqu’au bout, je porterais les couleurs et je serais avec mes joueurs, avec mon staff. Même s’ils font des conneries, je serais toujours devant eux pour les protéger. Jusqu’à quand, je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est que je n’arriverais pas jusqu’à 74 ans parce que, dans ma tête, j’avais planifié d’arrêter pour les soixante ans du club (2034 donc, NDLR). Il resterait encore 9 ans. Vais-je tenir jusque-là ? C’est de plus en plus compliqué médiatiquement, financièrement. Beaucoup de facteurs jouent et je ne sais pas si j’en serais capable.

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