Die Pailladiner #3 – Mercato : chassé-croisé en vue sur la ligne Berlin – Montpellier ?

Comme pour les autres championnats, c’est (presque, car il reste le barrage à disputer pour Cologne) l’heure des bilans en Bundesliga. Petit tour d’horizon en deux parties, des informations qui nous intéressent, à savoir la situation des anciens Pailladins, celle des peut-être futurs Héraultais ainsi que les destinations possibles pour certains de nos joueurs, en particulier Gaëtan Laborde.

Tout d’abord, un point sur deux de nos anciens.

Ellyes Skhiri, l’arbre qui cache la forêt

Nous en avons déjà parlé, alors que son club du 1. FC Cologne vient de connaître une saison compliquée et de perdre le barrage aller hier soir à domicile face au Holstein Kiel, Ellyes Skhiri a quant à lui crevé l’écran. Élément de base de l’équipe, d’après son entraîneur Friedhelm Funkel, le Lunellois a parcouru plus de 400 kilomètres sur les terrains d’Outre-Rhin cette saison, ce qui fait de lui le joueur ayant cavalé sur le plus en Bundesliga. Pour l’anecdote, un site de fans états-uniens du « Effzeh » a répertorié chaque semaine, comme un fil rouge, les kilomètres courus par Skhiri en les superposant sur une carte pour mieux se rendre compte. Récupérateur, dynamiteur, buteur (contre le Bayern et Dortmund, rien que ça), on comprend mieux pourquoi Michel Der Zakarian considérait le départ de l’international tunisien comme l’un des plus grands regrets de son passage à Montpellier à l’heure du bilan, il y a quelques jours. Alors même que nous étions nombreux ici à douter du potentiel de Skhiri à progresser, il sera difficile aux Boucs de le conserver la saison prochaine, même en cas de maintien. On l’annonce suivi de près par des clubs comme l’OL, le FC Séville et Chelsea, rien que ça. Souhaitons-lui de partir sur une bonne note en laissant le club de la quatrième ville d’Allemagne dans l’élite, avant de se frotter au niveau supérieur et de s’y imposer.

Benjamin Stambouli, vertige de la Ruhr

Évoquons à présent le cas Benjamin Stambouli. Alors que l’ancien vainqueur de la Gambardella prolongeait à Schalke 04 l’été dernier jusqu’en 2023, le club de la Ruhr se préparait à vivre, sans le savoir, une saison absolument cataclysmique. Plus d’un an sans gagner (sur la lancée de la saison précédente), 5 coachs successifs, 3 victoires, 7 nuls et 24 défaites, une différence de buts de -61… Vous l’avez compris, un cauchemar aussi horrible qu’inattendu pour une institution du football allemand (7 Bundesliga, 5 coupes d’Allemagne) et européen (vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 1997).
Les difficultés ont commencé lors de la saison 2019-2020. Mauvaise gestion du renouvellement des contrats, situation économique déjà instable qui s’est dégradée en raison de l’absence de billetterie, groupe très mal managé par le coach de l’époque David Wagner… Cette mauvaise dynamique s’est poursuivie en 2020-2021. Et Benji a absorbé cette atmosphère négative comme une éponge. Le premier incident s’est déroulé en novembre lorsqu’il quitta le stade furieux suite à son remplacement à la mi-temps. Conséquence : l’accès à la séance vidéo du lendemain lui fut refusé lorsqu’il se présenta au centre d’entraînement. Finalement pas écarté du groupe, contrairement à Ibisevic, viré la même semaine suite à une bagarre avec l’entraîneur adjoint, Stambouli a en revanche été ballotté successivement à plusieurs postes, dans plusieurs systèmes (défenseur central, latéral droit, milieu défensif, à 4 ou à 5 derrière) par les différents entraîneurs. Mais la mayonnaise n’a jamais pris. Parfois concerné et concentré, montrant alors un bon football, souvent en grande difficulté (avec hélas des buts encaissés en conséquence), le natif de Marseille a vécu une saison à l’image de son équipe : galère. Le retour de Klaas-Jan Huntelaar au mercato d’hiver n’y a rien changé : les Königsblauen ont fini au fond du trou, bons derniers et relégués dès le mois d’avril, réussissant l’exploit de faire une saison encore plus ignoble que Dijon.

La conséquence directe de ce fiasco, pour Benjamin Stambouli, c’est qu’il est désormais libre de tout contrat. En effet, s’il n’est pas le plus gros salaire du club (il avait d’ailleurs baissé le sien lors de sa prolongation), il n’en reste pas moins l’un des plus importants et la descente ne fait aujourd’hui qu’accentuer les difficultés financières d’un géant au bord du gouffre. Dans l’obligation de trancher dans le vif, le club va donc se séparer de ses stars en renonçant à toute indemnité de transfert, ce qui arrange tout le monde car si les dites vedettes n’ont aucune intention de repartir en Bundesliga 2, le club de Gelsenkirchen n’a pour sa part rien vu sur le plan sportif qui pourrait l’inciter à les conserver.

Dès lors, de quoi sera fait l’avenir de notre ancien protégé ? Sa saison fut ratée, certes, mais on ne peut occulter le contexte vraiment spécial et certainement très pesant. Impossible de croire que son niveau s’est envolé du jour au lendemain, lui qui était il y a encore un an l’un des joueurs préférés des fans (n’oublions pas non plus qu’il fut brièvement capitaine de Schalke).

D’après certains médias allemands (voir l’article Die Pailladiner précédent), le joueur, bientôt 31 ans, verrait d’un bon œil un retour en France et plus particulièrement au MHSC. Ce n’est un secret pour personne, notre club, si inspiré lorsqu’il s’agit de relancer des joueurs en difficulté et particulièrement attentionné pour ceux qui font partie de la famille pailladine, a un besoin urgent de recruter en défense centrale. Montpellier pourrait profiter du statut de joueur libre de Benjamin ainsi que de sa bonne connaissance de la Ligue 1, du contexte local et du club pour le rapatrier.

Pourtant, il semble que ce n’est pas la tendance car il est beaucoup question d’un autre défenseur central de Bundesliga, Jeffrey Bruma.

Jeffrey Bruma : À la cave en Allemagne, à la relance dans l’Hérault ?

Libre depuis quelques jours et le terme de son contrat à Wolfsbourg, l’international néerlandais semble avoir tapé dans l’œil des recruteurs pailladins. Qui est-il vraiment ? Honnêtement, difficile de répondre à cette question. Défenseur central costaud de 1,89 m et 84 kg, Jeffrey Bruma a 29 ans et a été sélectionné 25 fois avec les Oranje, la dernière en 2016 face au Luxembourg. Bien, une fois qu’on a dit cela, regardons de plus près. Cette saison, le Batave n’a disputé qu’une seule rencontre avec le VfL, en Coupe d’Allemagne. Il est apparu 7 fois dans le groupe pro en Bundesliga pour aucune entrée en jeu. Arrivé en 2016 chez les Loups en provenance du PSV Eindhoven pour 11,5 millions d’euros, il ne s’y est jamais imposé et a été prêté successivement à Schalke en 2019 (où il a rapidement perdu sa place aussi) et Mayence en 2020 (où il a un peu plus joué, mais dans un club de bas de tableau). Depuis 2012, il a connu 10 blessures dont 6 aux genoux, 2 lui ayant valu des absences de longue durée. On se méfiera des compilations que l’on trouve sur Youtube, mais il semble qu’on y voie un joueur dur sur l’homme, qui a tendance à beaucoup se jeter, qui dispose d’un jeu long correct, donc plutôt bon relanceur.
Si nous ne sommes pas des spécialistes, on peut s’interroger malgré tout sur la pertinence de se précipiter sur un défenseur avec une marge de progression limitée vu son âge, qui ne s’est pas imposé du tout dans des clubs ambitieux de Bundesliga, complètement à court de compétition depuis au moins 1 an, qui n’a pas fait une saison pleine depuis 2015-2016, ce qui paraît énorme, fortement sujet aux blessures et qui ne connaît ni notre championnat ni notre langue, alors que Stambouli, comme nous venons de l’évoquer, paraît offrir plus de garanties de ce côté-là. Mais laissons travailler la cellule de recrutement en espérant qu’elle ne renouvelle pas l’erreur Anthony Vanden Borre.

Gaëtan Laborde : objectif BundesLiga ?

Cela semble malheureusement inéluctable, Gaëtan Laborde va nous quitter cet été. Nous l’évoquions sur le site, le Zenith St-Petersbourg, champion de Russie, et Villarreal, qui vient de remporter la Ligue Europa hier soir et est donc qualifié directement pour la Ligue des Champions la saison prochaine, sont intéressés. On parle également de clubs anglais, comme West Ham qui s’était déjà positionné cet hiver. Mais le premier club à avoir formulé une offre, c’est le Borussia Mönchengladbach. Une offre de 10 millions d’euros, aussitôt rejetée par Montpellier.

Quelle serait la pertinence pour Gaëtan d’un transfert chez les Poulains ?

Tout d’abord, il s’agit d’un club régulièrement bien positionné, qui a quelque peu manqué sa saison, certes, mais qui a les reins solides ; ensuite, la Bundesliga est un championnat qui conviendrait incontestablement aux qualités de notre attaquant : rageur, ne lâchant jamais rien, altruiste, doté d’une technique appréciable, pas maladroit face aux cages et excellent camarade de vestiaire ; enfin, avec pas moins de 5 francophones dans l’effectif, son intégration pourrait être facilitée.

En revanche, Gladbach est déjà assez largement pourvu dans le secteur offensif, que ce soit sur les ailes ou dans l’axe, avec Alassane Pléa, Marcus Thuram, Jonas Hoffmann, Patrick Herrmann, Lars Stindl et Breel Embolo, tous internationaux. Si aucun buteur n’a véritablement performé cette saison, hormis Stindl et ses 14 buts, ça ressemble néanmoins à un embouteillage devant. Laborde aurait-il donc intérêt à poser ses valises à la frontière des Pays-Bas, au risque de partir derrière dans la hiérarchie ?

Un choix qui semblerait plus judicieux, mais il ne s’agit là que d’une vue de l’esprit du rédacteur, c’est le VfL Wolfsbourg. En effet, les Loups disposent principalement de robustes attaquants de pointe de très grande taille avec Wout Weghorst, 1,97 m, Bartosz Bialek, 1,91 m et Daniel Ginczek, 1,91 m également. Certes, cela ne les a pas empêchés de terminer sur le podium, mais un profil différent ne pourrait que leur faire du bien, surtout dans le système en 4-2-3-1 du coach Glasner qui aligne régulièrement un latéral droit de formation au poste d’ailier et qui pourrait être séduit par les qualités de Gaëtan, dans l’axe comme sur le côté, pour compléter sa palette offensive. La question est de savoir si les Loups, qualifiés en Ligue des Champions, seront intéressés par le profil d’un joueur dont le seul vécu européen se résume à 72 minutes de Ligue Europa avec Bordeaux il y a 6 ans. Une inexpérience à ce niveau qui ne semble effrayer ni le Zenith ni Villarreal.

Les cas et les questions qui en découlent sont nombreux et complexes, aussi nous vous proposons de nous pencher sur les situations de Nordi Mukiele, Ramy Bensebaini et Jérôme Roussillon au prochain épisode.

Vous avez raté les épisodes précédents ? Retrouvez-les ci-dessous :

DIE PAILLADINER #1 – ENTRE SKHIRI ET STAMBOULI : LE GRAND ÉCART

DIE PAILLADINER #2 – MUKIELE, BENSEBAINI ET ROUSSILLON : LES MONTAGNES RUSSES

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