A la découverte de Nikola Maksimović, dernière recrue du MHSC
Le Montpellier Hérault s’est renforcé en défense, avec l’arrivée surprise de Nikola Maksimović. L’international Serbe de 32 ans a roulé sa bosse en Italie, avant de filer en Turquie pour une expérience visiblement mitigée. Pour tenter d’en savoir plus sur le néo-Pailladin, nous avons pris contact avec Sacha Tišić sur Twitter, supporter Pailladin et spécialiste du football serbe. Il y tient d’ailleurs une page dédiée, ainsi que le site francophone référence du football serbe, Fudbalski Hram.
Sasha, peux-tu nous présenter Nikola Maksimović et ses caractéristiques ?
Nikola, c’est le genre de défenseur rugueux, à l’ancienne. Un défenseur qui sait défendre – difficile de juger maintenant avec 6 mois d’inactivité – et se concentre sur cette mission. Il n’hésite pas à aller sur l’homme et à se donner corps et âme. Pas un grand relanceur aux dernières nouvelles, mais pas bègue des pieds non plus. La preuve, il a fait sa formation entre le milieu de terrain et la défense. En Serbie, où les gens le voyaient sûrement faire une meilleure carrière à ses débuts, son profil était comparé à celui de Nemanja Vidić. Par contre, gros point faible, la vitesse. Ce qui n’a pas dû s’arranger ces derniers mois. Et parfois, la concentration. Il a pu épater par son anticipation comme beaucoup décevoir par moments. Il peut aussi se montrer fragile, avec pas mal de pépins physiques au fil de sa carrière. Ce qui fait de lui, au regard de sa carrière, un défenseur plus que correct, mais pas un taulier comme on lui avait prédit plus jeune. C’est aussi un super mec dans le vestiaire, très charmant. Pas d’histoire de clash, pas d’enfantillages, c’est un mec fiable là-dessus, aucun doute.
Nikola a fait la majeure partie de sa carrière en Italie. Quelle image a-t-il laissé de l’autre côté des Alpes ?
Beaucoup de Serbes évoluent en Serie A pour la proximité géographique, culturelle et footballistique avec la Serbie. Au Toro, Maksimović s’est vite imposé comme un indiscutable. Trois saisons quasiment pleines – toujours ces petites blessures qui le freinent dans sa progression – avec beaucoup plus de haut que de bas. Au Napoli, les débuts – ponctués de blessures plus ou moins importantes tout au long de son aventure napolitaine – sont moyens. Très peu de matchs joués, peu d’occasion de se mettre en valeur et un rapide prêt au Spartak Moscou au mercato d’hiver. Il faudra attendre 2019-2020 pour le voir faire une saison importante avec le Napoli. Il profite des absences et est propulsé titulaire. Il satisfait et réalise des prestations plus qu’abouties avec Naples. Pas suffisant pour le club napolitain qui décide de le maintenir en concurrence avec les autres défenseurs centraux. 2020-2021, il joue un peu moins, mais continue tout de même d’avoir une place assez importante dans l’effectif. Il s’engage au Genoa en tant que titulaire. Il se blesse dans la foulée et manquera une quinzaine de matchs. Club relégué en Série B et en départ pour la Turquie où j’ai – en toute honnêteté – arrêté de suivre ses aventures. Donc aucun avis à donner sur sa pige turque. Pour résumer 3 saisons parfaites au Toro, 5 années au Napoli mais 18 mois seulement au top avec enchaînement des matchs, et une pige à Gênes non concluante.
Tu ne l’as pas suivi en Turquie, mais comment expliques tu cet exil ?
Les blessures clairement. Et la lassitude d’être blessé sûrement. L’envie de prendre un salaire confortable sans trop se mettre en danger physiquement. Après, je ne suis pas dans sa tête, mais voilà, sûrement une prise de conscience du niveau qui était le sien à l’instant T.
Toi qui supportes La Paillade, penses-tu que Nikola peut apporter un vrai plus au groupe de Jean-Louis Gasset ?
Je prends chaque joueur en bonne santé et pas trop bègue des pieds, au regard de la situation sportive dramatique. Mais c’est sûr que son expérience – il connaît l’odeur des grands rendez-vous – ne peut être que bénéfique dans une situation où chaque petit coup de pouce est bon à prendre.
Enfin, peux-tu nous dire un mot sur sa carrière internationale, lui qui compte 25 sélections avec la Serbie ?
Parcours tumultueux avec la Serbie. Jamais vraiment eu sa chance. En plus des blessures qui l’ont handicapée toute sa carrière. En 2012, il débarque en sélection, avec une première cape contre la France d’ailleurs. La charnière en place, c’est Nastasić x Subotić. Avec un Nastasić au top de sa forme et de sa côte. Indéboulonnable. Stefan Mitrović, qui a globalement toujours été très bon en sélection, lui a été préféré également. Milenković est ensuite arrivé, Veljković, même Ivanović était encore présent en 2018… Donc il n’a que 25 sélections entre 2012 et 2020. Et en même temps quand il a eu sa chance, ça n’a pas changé grand chose – les raisons ne sont pas que sportives, mais c’est un autre sujet – donc je pense que cela n’a pas motivé les entraîneurs à le titulariser.
Un immense merci à Sacha pour sa disponibilité, sa gentillesse et sa promptitude à répondre à nos questions. Vous pouvez suivre l’actualité du football serbe sur sa page dédiée sur Twitter, @Fudbalski_Hram, et sur son compte personnel, @TisicSacha.
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