Autopsie d’une erreur de casting

Lundi 17 octobre 2022 Olivier Dall’Oglio a été démis de ses fonctions par Laurent Nicollin. 

Revenons un peu en arrière à l’origine de cette nomination. Nous sommes à la fin de la saison 2020/21, Michel Der Zakarian termine sa 4ème année consécutive à la tête de l’équipe pailladine et son contrat ne sera pas renouvelé. S’il peut être fier d’avoir stabilisé le MHSC dans la première moitié du classement il subsistera quand même l’éternel regret d’avoir caressé une qualification européenne sans arriver à l’attraper et d’un jeu un peu trop souvent indigent. 

C’est finalement le Gardois Olivier Dall’Oglio qui pose ses valises à Grammont. S’il y a une volonté de developper plus de jeu de la part du board montpelliérain, on peut légitimement penser que son profil de formateur a aussi été choisi pour faire fructifier le très bon travail de Frédéric Garny avec les jeunes du centre. C’est donc un choix fort et ambitieux du président montpelliérain qui vient d’encaisser assez durement l’enchaînement COVID et le retrait de Mediapro.

(Photo by Alexandre Dimou/Icon Sport)

On connaît tous la suite: une belle lune de miel avec un jeu très plaisant, de la confiance pour les jeunes qui le lui rendent bien et un maintien quasi acquis en janvier. Puis la catastrophe… Si les causes peuvent se chercher sur le rectangle vert, ce qui a marqué de nombreux observateurs c’est l’apathie du coach et son incapacité à réagir que ça soit en cours de match ou lors des semaines d’entraînement. 

Même en communication le technicien a semblé dépassé comme par exemple avec cette fameuse interview de fin de saison au Midi Libre ou il a mitraillé son groupe d’une façon peu pertinente. Ses conférences de presse où il se satisfaisait d’une entame de saison 2023 moyenne et parfois son manque d’ambition affiché ont eu le don d’agacer les supporters. Et si son groupe ne l’avait pas lâché il ne fait de secrets pour personne qu’une partie des cadres se posaient de sérieuses questions. 

Pour réussir à la tête du MHSC on comprend très vite qu’avoir l’accent du sud et le caractère qui va avec sont presque des prérequis. Pour survivre dans un club où le président était aussi sentimental que caractériel il fallait sans doute savoir faire le dos rond mais aussi des fois l’envoyer bouler. L’ambiance familiale et l’entre-soi dans l’organigramme du club peuvent être des atouts mais peuvent aussi assez vite se retourner contre vous. 

Rene GIRARD / Michel MEZY – 23.12.2009 – Lyon / Montpellier – 19e journée Ligue 1 – Stade Gerland – Lyon Photo

Michel Mézy, Rolland Courbis et René Girard sont autant d’exemples qui rentrent parfaitement dans le moule. Chacun avec ses qualités et ses défauts mais avec notamment un point commun: tantôt chaleureux et rigolards ils peuvent se changer en véritables dragons si la situation l’exige. Pas sur qu’Olivier Dall’Oglio ait réussi à trouver le curseur. 

D’ailleurs ce n’est pas le premier. Aimé Jacquet ou Jean-François Domergue, plus froids et taiseux se sont aussi cassé les dents. L’exemple le plus ressemblant est probablement Frédéric Hantz qui avait repris une équipe en déliquescence et avait fait un super boulot. Malheureusement il ne s’était pas adapté humainement à la présence d’un Louis Nicollin encore très présent dans l’ombre de son fils et s’était isolé de lui-même. 

Laurent Nicollin est beaucoup plus pragmatique que son père et l’ambiance au sein du club tend à évoluer vers la modernité. Le choix d’Olivier Dall’Oglio en est un parfait exemple. Mais tant que des garde-fous comme Michel Mézy, Bruno Carotti, Philippe Delaye, etc… seront là, le MHSC restera un club avec un supplément d’âme ou être un « bon »  entraîneur ne suffira pas forcément.  

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