[Exclu AP] Thomas Deruda: « Je suis Pailladin toute ma vie » 1/2

Lors de la saison 2008/2009, 3 joueurs de l’OM débarquent au Montpellier Hérault. 2 en prêt, Garry Bocaly et Jean-Philippe Sabo, 1 en transfert sec, Thomas Deruda. Ce dernier arrive à la Mosson avec un bagage assez maigre, 3 apparitions avec Marseille, où il devait assumer son statut de « fils de », et une expérience peu concluante avec Libourne. Pourtant, lors de ses apparitions avec le MHSC, 23 au total, sous les ordres de Rolland Courbis, il laissera de bons souvenirs aux supporters Pailladins notamment face à Lens. Première partie de notre entretien.

  • Pour commencer, que deviens-tu désormais, le football s’est terminé?

« J’ai arrêté le foot, il y a deux ans. Je jouais à Aubagne en National 3 et je n’arrivais plus à trouver mon compte entre les sacrifices à faire sur le plan familial, et les entraînements tous les jours et le niveau qui forcément ne correspond plus avec le niveau que j’ai connu pendant ma carrière. Cela faisait trop de sacrifice. Professionnellement j’ai une boîte de nuit à Aix, et j’ai revendu mes parts. Je suis devenu papa et j’ai ouvert un restaurant « Le Giorgia » à Marseille, de 60 couverts. C’est vraiment très prenant, mais dans le monde de restauration, je fais aussi désormais de belles rencontres. C’est une autre vie. Depuis samedi, j’ai du mettre mon personnel au chômage partiel et je réfléchis à essayer de la vente à emporter depuis mon restaurant en attendant d’être autorisé à rouvrir. »

  • Peux-tu nous raconter ton arrivée à Montpellier?

« Rolland connaissait mon potentiel alors que pas grand monde ne me voulait. D’un côté il y avait Garry Bocaly qui avait fait une super saison à Libourne et il y avait Jean-Philippe Sabo qui fait deux-trois belles rentrées avec Eric Gerets. Rolland voulait prendre Garry en prêt et José Anigo lui a dit qu’il fallait me prendre et prendre Jean-Philippe. Il y avait une concurrence formidable au milieu cette année-là. Il y avait Costa, Saihi, Delaye qui était le plus technique de l’effectif, Marveaux tu le mettais n’importe où il était bon et aussi Ouadah. Et c’est vrai qu’au début c’était compliqué mais j’ai fait de bons matchs de préparation. Et les gens ont vu que je n’étais pas si mauvais que ça et qu’au final quand on voit la saison qu’on a faite avec la montée, on voit qu’au final ce n’était pas une si mauvaise idée que ça que de nous faire venir. »

  • Quel est le joueur qui t’as le plus impressionné?

« Tino Costa était monstrueux sur les coups de pied arrêtés. A Strasbourg, au début de la saison quand je rentre, il me laisse tirer un ou deux coups-francs. Mais après, on a vite vu qu’il avait un niveau exceptionnel sur les coups de pied arrêtés mais aussi dans le jeu techniquement, il avait un gros volume. C’était un super joueur qui va ensuite à Valence où tu joues contre le Real Madrid. Après humainement, le joueur avec qui j’ai partagé le plus de bons moments en dehors du terrain, c’est Bruno Carotti. Il a vraiment compté pour moi à Montpellier.

  • Gardes-tu les contacts avec des joueurs de la montée?

« Je garde contact avec certains comme Bruno ou Greg Lacombe. C’est la plus belle année de ma carrière. J’aurai eu envie de rester, mais le changement d’entraîneur n’a pas aidé et peut-être que je n’avais pas aussi le niveau pour continuer en Ligue 1″

  • Parle-nous de cette saison 2008/2009

« Il faut savoir qu’à Montpellier, quand je suis arrivé, personne ne m’a jugé, personne ne m’a parlé de mon père par exemple. Les gens m’ont aimé pour ce que j’étais. Je n’étais peut-être pas un phénomène mais je donnais tout sur le terrain. Et je ne suis resté qu’une saison mais je peux dire que je suis Pailladin toute ma vie. Et ça je l’expliquerai à mon fils plus tard. Et j’ai été plus heureux du titre de Montpellier en 2012 que de celui de Marseille. Parce qu’à Montpellier, c’est un club familial, avec un président qui nous forgeait une mentalité de Pailladin. Je me suis senti de suite à l’aise. C’est vraiment la meilleure année de ma carrière à tous les niveaux. »

  • Peux-tu nous dire quelques mots sur Rolland Courbis que tu connais bien et qui entrainait cette saison donc

« Rolland est quelqu’un qui a beaucoup compté sur moi et pas seulement parce que c’est lui qui m’a fait venir. C’est un grand entraîneur et il m’a impressionné par sa connaissance de chaque joueur. Mais pas uniquement évidemment sur le plan footballistique, sur le plan humain. Il nous faisait venir un par un dans son bureau. Moi je n’avais pas joué depuis deux matchs et il me fait venir au début du mois de décembre, qui est un mois très chargé. Et il me dit, tu vas rentrer à la 65ème minute au prochain match, tu joueras un peu moins le second, et tu seras titulaire à Lens le troisième match. C’est tout de même la première fois que je voyais capable de prévoir ce qu’il allait se passer sur les trois matchs d’après. C’est comme lorsqu’il a dit le soir de la première journée après la défaite à Strasbourg, que la montée se jouerait contre eux à la Mosson neuf mois plus tard. » 

Seconde partie à retrouver dès demain sur AP.com. Avec notamment au menu une très sympathique anecdote sur Rolland Courbis et ses relations avec Louis et Laurent Nicollin.

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