Sky, Supporter de Nice : « Je suis très content qu’Andy Delort me fasse mentir »

Suite de notre Tour de France des supporters, comme lors de chaque rencontre. Rencontre aujourd’hui avec Sky, co-créateur du podcast Avanti Nissa. Nous évoquerons avec lui la forme actuelle de l’OGC Nice, la saison dernière, le mercato mouvementé pour son équipe, et les derniers résultats du MHSC.

Bonjour Sky, peux-tu te présenter pour nos internautes ?

Bonjour, les gens sur twitter me connaissent sous le pseudonyme de Sky. J’ai co-créé, avec mes collègues, le podcast Avanti Nissa qui traite, chaque semaine, de l’actualité de l’OGC Nice. J’avais fait quelques podcasts sur le même sujet auparavant. Ça dure maintenant depuis 1 an et demi, on s’est lancé juste avant le confinement et l’arrêt de la saison en 2020.

Quand et comment t’est venue cette passion pour l’OGC Nice ?

Ça va faire 25 ans maintenant. C’est arrivé assez naturellement : je suis né à Nice, j’ai grandi à Nice et j’habite toujours à Nice donc je supporte le club de ma ville. Chose pas évidente pour tout le monde, surtout dans le sud-est. J’ai eu la chance, quand j’étais petit, de voir le club décrocher cette Coupe de France (en 1997), alors qu’on termine dernier de D1 à l’époque. Cet évènement m’a fortement lié à cette équipe. L’ironie de l’histoire fait que c’est le dernier trophée du club à ce jour. Je suis dans l’attente depuis 25, mais je pense qu’on est plus proche du prochain que du dernier.

As-tu un souvenir particulier que tu as vécu au stade en tant que supporter niçois ?

J’en ai plusieurs. Il y a mon premier match au stade, en 2002, la saison où on remonte en Ligue 1. C’était contre Marseille, victoire 2-0 contre un rival, il y a tous les ingrédients pour devenir accro et vouloir y retourner rapidement. Je me souviens également d’un doublé de Valère Germain, pour parler d’un montpelliérain, qui nous envoie en Coupe d’Europe dans les 5 dernières minutes. C’était un match contre Saint-Étienne, à la 37ème journée, en 2016. Enfin, il y a eu ce match aussi contre Rennes, juste après les attentats du 14 juillet. Il y a également pleins de matchs qui paraissent insignifiants dont je garde un souvenir en particulier.

Christophe Galtier apporte une exigence généralisée au sein du club et une ambition qu’on avait un peu perdue ces dernières années.

Cette saison, tout sourit pour les aiglons. Nice compte 7 victoires, 3 nuls et 2 défaites au compteur, une 3ème place au classement avec 23 points de pris. Comment juges-tu le début de saison de ton club ? T’attendais-tu à voir Nice aussi haut au classement, après 12 journées, avec tous les changements effectués cet été ?

Non, je pensais que, vu la force de notre équipe et les recrues de qualité qu’on a faites, qu’on s’installerait assez rapidement dans le top 5. La lutte pour la 2ème place est assez inespérée, surtout après les évènements qu’il y a eu contre Marseille. On est sur une base de deux points par match, ce qui est très élevé et digne quasiment d’un rythme de champion ou d’un dauphin. On profite également de la situation de clubs embourbés par leur saison européenne comme Lyon, Rennes, Monaco ou Lille, ce n’était pas forcément espéré d’être devant ces 4-là. Se dire qu’on est déjà 2èmes en sachant que le meilleur est à venir, le temps que l’effectif se forme, ça laisse présager une belle suite de saison.

Pourtant, Nice avait tendance à décevoir ces dernières années, je pense à cette 9ème place la saison passée. Est-ce que, toi aussi, tu as été déçu par ton équipe lors des précédents exercices ?

Je pense que le recrutement n’a pas été aussi qualitatif que cet été. On n’avait pas non plus Christophe Galtier sur le banc. Patrick Vieira n’était pas la personne pour ce projet. Je pense qu’il aurait fallu quelqu’un de poigne et confirmé pour encadrer une très jeune équipe. Je ne pense pas que c’était le bon entraîneur, pas toujours les bons choix niveau joueurs. Ineos a compris qu’il fallait passer à la vitesse supérieure, c’est pour cela qu’il y a eu table rase cet été. L’institution a compris également qu’il fallait faire un peu moins de paris sur le volet sportif, et s’appuyer sur des valeurs sûres, dont Christophe Galtier fait partie, et pour le moment, ça marche plutôt bien.

Christophe Galtier est probablement la meilleure recrue de l’OGC Nice cet été. Qu’apporte-t-il par rapport à ses prédécesseurs Vieira et Ursea sur le plan tactique et mental ?

Il y a déjà le changement tactique avec le passage en 4-4-2, qui est le système préférentiel de Christophe Galtier. On jouait en 4-3-3 depuis longtemps avec Puel et Favre notamment. On a vraiment réussi à bâtir l’effectif en prenant 4 numéros 9 pour pouvoir jouer toute la saison en 4-4-2. Pour l’instant, ça marche plutôt bien malgré les blessés sur le côté. Au niveau de la mentalité, il apporte quelque chose de différent. Le projet qui était porté par Patrick Vieira était de se dire qu’on une jeune équipe qui progresse et qui n’a pas d’objectifs pour la fin de saison. J’ai eu du mal à comprendre cette idée là. Galtier apporte une exigence généralisée au sein du club et une ambition qu’on avait un peu perdue ces dernières années.

Au-delà de l’attachement que vous aviez pour le joueur, il y a l’épisode du brassard qui rend le départ de Delort inacceptable.

Lors du mercato, Nice a également beaucoup recruté comme Calvin Stengs, Pablo Rosario, Mario Lemina, Justin Kluivert ou encore Melvin Bard. Quelle recrue te fait la meilleure impression pour le moment ?*

Mario Lemina, sans aucun doute. C’est un joueur qu’on connaît bien dans le championnat de France, il a performé aussi à l’étranger. On s’attendait à avoir un bon joueur de Ligue 1, expérimenté, et au-delà de ça, on a un joueur qui affiche un niveau tellement exceptionnel qu’il s’est tout de suite trouvé avec Pablo Rosario, autre recrue de l’été. On a l’impression que les deux n’ont pas eu besoin de s’adapter. Autant Mario Lemina, il connaît le championnat de France, autant Rosario vient du championnat des Pays-Bas, et on a l’impression qu’il joue depuis 3 ans chez nous. Il y a une belle complémentarité entre les deux. C’est ce qu’il nous manquait niveau expérience, combativité dans les duels, qui permettent à d’autres joueurs de s’exprimer niveau football.

Il y a un autre joueur qui est arrivé chez vous cet été, il s’agit d’Andy Delort. Comment juges-tu son début de saison à Nice, et comprends-tu les réactions que son transfert a suscitées ?

Je comprends parfaitement parce qu’on a eu les mêmes ici aussi. Puis ça a provoqué beaucoup de réactions côté niçois également, il y avait deux camps : ceux qui disaient que c’est un top joueur de Ligue 1, et ceux qui, comme moi, disaient que partout où il est passé, ça s’est mal terminé, que ce n’est pas une bonne idée d’avoir un nid à emmerdes dans l’effectif. Pour l’instant, je suis très content qu’il me fasse mentir, parce qu’il est meilleur buteur du club (7 buts). L’intégration s’est très bien passée, après, peut-être que dans 2-3 ans quand il partira la sortie se fera mal. À la limite, je comprends l’argument de l’autre camp qui disait que si ça se termine mal, mais qu’en même temps il nous a qualifiés pour la Ligue des Champions ou rapporté une Coupe de France, qu’est-ce qu’on s’en fout ? Ce n’est pas ma conception du foot, mais là, 7 buts en 12 journées, à part fermer ma gueule, je n’ai pas grand-chose à dire. Je comprends tout à fait votre réaction au sein de la communauté montpelliéraine, au-delà de l’attachement que vous aviez pour le joueur, il y a l’épisode du brassard qui rend ça inacceptable. Elle est là, la différence entre le joueur que tu n’as pas envie de voir partir parce que tu y es attaché, et la trahison.

Où vois-tu terminer l’OGC Nice en fin de saison? Terminer sur le podium est-elle une chose réalisable pour vous ?

Je pense que l’objectif raisonnable, c’est de terminer au minimum dans les places européennes, donc vers la 5ème-6ème place. Après, plus la saison avance, plus on va être gourmand. Le podium est réalisable, on sait que nos concurrents comme Marseille, Rennes, Lyon, Lille, sont concernés par des Coupes d’Europe, donc selon leur parcours, ça peut leur faire perdre des forces et des points. Je leur souhaite, d’ailleurs, d’aller loin dans ces compétitions. Après, attention à la crise de croissance. Est-ce profitable à l’OGC Nice de se retrouver en Ligue des Champions et de se faire rétamer en phase de groupe ? Ou est-ce qu’il vaut mieux construire une grosse équipe d’Europa League et de faire un parcours en 1/8 – 1/4 de finale ? C’est peut-être une étape intermédiaire un peu plus logique.

Téji Savanier est un super joueur de Ligue 1, un peu à l’ancienne, électron libre, playmaker.

Parlons maintenant de Montpellier. As-tu suivi le début de saison du MHSC ? Qu’en as-tu pensé ?

J’ai assez peu suivi. Je sais qu’au niveau des résultats, c’est parti dans un peu tous les sens. Je m’attendais à pire vu votre mercato, la perte de Delort et Laborde dans les derniers jours, c’est généralement quelque chose dont tu as du mal à te remettre. La 11ème place n’est pas très flatteuse, mais vu la densité du championnat, vous n’êtes qu’à 3 points des places européennes. Il y a eu des arrivées intéressantes comme Germain et Sakho, mais c’est compliqué de reconstruire une attaque qui faisait partie des points positifs de Montpellier depuis plusieurs saisons.

Quel est le joueur que tu crains le plus dans cet effectif ?

Téji Savanier, sans hésiter. Qui d’autre que lui ? Il marche sur l’eau depuis 1 an et demi. C’est un super joueur de Ligue 1, un peu à l’ancienne, électron libre, playmaker. C’est super de garder un joueur comme ça, qui plus est formé au club. Il a grandi dans la ville et est vraiment attaché au maillot, donc il ne risque pas de vous faire une Andy Delort, à priori.

À quelle place vois-tu terminer ces montpelliérains en fin de saison ?

Entre la 8ème et la 10ème place. Je vous trouve mieux armés sur le long terme par rapport à des Strasbourg ou Nantes, qui font un bon début de saison. Ça va être dur d’aller les chercher les clubs à ambition européenne. Après, derrière ces clubs-là je vous vois à la lutte avec Angers, Strasbourg. Vous êtes bien armés pour aller à la guerre avec eux jusqu’au bout.

On arrive sur ce match entre Montpellier et Nice. As-tu un souvenir en particulier d’un match entre ces deux équipes ?

J’en ai deux. J’ai d’abord un match lors de la saison 2012/2013, plus communément appelée chez nous, « saison de la 4ème place ». C’est également la dernière saison au Stade du Ray. On avait une pénurie d’attaquants, donc on a été obligé de lancer un jeune attaquant à l’époque, qui faisait sa première titularisation en Ligue 1, qui s’appelle Stéphane Bahoken, que l’on connaît très bien maintenant. Il claque un doublé sur ce match, dont un but du genou. C’est le genre de saison où tu marches sur l’eau et rien ne peut t’arriver. Après, il y a eu aussi un doublé de Le Bihan à l’Allianz Riviera quelques saisons plus tard. Il l’a fait en quelques minutes alors qu’il revenait de blessure.

Quelles sont pour toi les clés de ce match ?

Même si on reste sur de bons résultats, on a eu quelques victoires obtenues en fin de match. On a tendance à renverser la rencontre contre Lyon et Angers notamment. On n’y arrivera pas à chaque fois donc la chance que peut avoir Montpellier, c’est de marquer assez rapidement et de contenir le score un maximum de temps. Après, on a un petit problème tactique dû à la blessure de nos ailiers. Le liant entre le milieu et l’attaque a du mal à se faire. On a la chance d’avoir Gouiri et Delort qui participent beaucoup au jeu et qui arrivent à pallier ce problème. Si vous arrivez à bloquer nos faux joueurs de couloir, les attaquants seront isolés. On pratique souvent également le jeu long avec Dante ou Todibo qui sont très précis à la passe et qui peuvent passer par-dessus le milieu de terrain. La clé est surtout de verrouiller le côté, et dans l’aspect mental, c’est de marquer très rapidement pour Montpellier. Si vous ne menez pas par 1 ou 2 buts dans le dernier quart d’heure, vous avez beaucoup de chances de repartir avec 0 point.

Un petit pronostic pour terminer ?

2-1 pour Nice. Delort et Gouiri côté niçois, Germain pour Montpellier.

Merci beaucoup Sky d’avoir répondu à nos questions ! On te retrouve très vite dans le podcast Avanti Nissa.

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