Xavier Collin : « Rolland Courbis un personnage du foot français. Quelqu’un de marquant »

Avant la réception de l’AC Ajaccio, nous avons eu la chance d’échanger longuement et en exclusivité avec Xavier Collin ancien joueur du club corse et du Montpellier Hérault. Avec lui, nous avons pu aborder sa carrière d’entraîneur et sur les moments joyeux de son passage au club avec la remontée en Ligue 1 en mai 2009 jusqu’au titre, la saison suivant sa retraite de joueur. La deuxième et dernière partie est à retrouver ci-dessous.

Pouvez-vous nous parler de votre actualité en tant qu’entraîneur ?

Je suis à la recherche d’un prochain projet puisque mon aventure avec Orléans s’est arrêtée fin décembre après un an et demi passé ici avec des résultats moyens. L’aventure s’est arrêtée, c’est comme ça. On avait pour objectif de monter et dans un championnat qui est difficile mais il y avait des joueurs blessés, des joueurs absents. Cela fait partie du football. On est à la recherche d’un prochain projet pour repartir.

Je suis ouvert à tout. Pour des jeunes avec un club professionnel, cela pourrait être un nouveau challenge. En Ligue 2, en National ou avec des jeunes, il n’y a pas de choix arrêté. C’est l’envie d’entraîner qui manque.

Avez-vous déjà été contacté par le MHSC pour entraîner du côté de Grammont, chez les jeunes notamment ?

Non il n’y a pas eu cette opportunité. Elle s’est présentée quand j’étais à Béziers. On montait en National. Il n’y a pas eu d’autres discussions depuis. Mais je reste attentif aux résultats de Montpellier et des jeunes notamment car c’est un club qui forme bien.

Vous avez côtoyé Rolland Courbis en Corse et au MHSC. Vous a-t-il inspiré pour votre nouveau métier de technicien ? Si oui, qu’avez-vous pris de lui ?

C’est Rolland qui m’a fait venir à Ajaccio et c’est lui qui m’a fait venir à Montpellier. C’est quelqu’un d’inspirant. Il a une manière différente de coach, de manager car c’est avant tout un manager. Dans sa façon d’approcher les matchs, sa façon de motiver l’équipe, c’est un niveau élevé et cela, c’est inspirant. Sa manière de voir le foot également et avec une grande discipline tactique, il y a beaucoup de choses à retirer de tous les coachs mais de Rolland car c’est quelqu’un qui marque par ses causeries. C’est un personnage du foot français. C’est quelqu’un de marquant.

J’ai eu la chance d’avoir René Girard, j’ai eu Gernot Rohr, Rudi Krol aussi, ce sont des entraîneurs dont j’ai pu m’inspirer c’est sûr.

Il racontait récemment une anecdote sur Florian Sotoca. Il a dit que c’était vous qui l’aviez sollicité pour qu’il signe au MHSC. Avez-vous été surpris de son utilisation sur un côté ? Quel regard portez-vous sur son évolution ?

On avait la chance d’avoir un joueur talentueux avec Flo mais aussi avec Kévin Fortuné qui a réussi aussi. On était dans le même groupe que la réserve de Montpellier et Rolland avait flashé sur Flo quand il l’a vu jouer en championnat. Quand il m’a posé la question je ne me voyais pas refuser à Flo l’opportunité de venir en Ligue 1 à Montpellier. On a tout fait pour que la transaction puisse se faire.

Pour son utilisation, avec un groupe étoffé, il y voyait un gros volume, capable de défendre, de contre-attaquer. Il avait le profil idéal pour jouer sur le couloir avec Rolland. Il était formé pour jouer attaquant. Aujourd’hui, on a vu d’autres joueurs capables de performer sur d’autres postes. On voit toute la générosité de Flo. C’est ce qui ressort. Il l’avait déjà, son envie de réussir également. Ses qualités sont en train d’exploser avec la maturité, son vécu. Cela ressort au très haut niveau. Il a toujours cru en lui, il a fait de bons choix dans sa carrière. Il est parfois redescendu de niveau comme avec Grenoble pour se relancer, pour s’affirmer. C’est un coéquipier modèle. Il a un super état d’esprit, il est très combatif, très généreux. C’est une juste récompense par rapport à ce qu’il a pu connaître.

Vous avez également eu Nicolas Saint-Ruf sous vos ordres à Orléans. Comment jugez-vous son évolution ? La marche était-elle trop haute pour lui en Ligue 1 ?

Je vais être sincère, je le connaissais depuis Montpellier et formé à Lens, j’avais été très déçu de lui et je ne voyais pas un joueur à ce niveau-là. J’ai eu la chance d’avoir un garçon qui pour moi est au-dessus du niveau de National. Son défaut, c’est peut-être son manque d’explosivité et de vitesse. Il est intelligent, il a une bonne technique, c’est un bon relanceur. Il a aussi pris beaucoup d’expérience et de maturité. J’en avais fait mon capitaine. C’était mon relai de vestiaire. J’ai beaucoup apprécié l’avoir sous mes ordres. Je ne le voyais pas à ce niveau-là et cela a été une belle surprise. c’est un bon joueur qui ne mérite peut-être pas de jouer en Ligue 1 mais je suis persuadé que dans un groupe il aurait pu faire sa place. Et en Ligue 2, il pourrait être dans un très bon club de Ligue 2 parce qu’il a beaucoup de qualités. Il est intéressant sur coup de pied arrêté, il a un très bon jeu de tête. Il est leader par son jeu, pas par la parole car il n’est pas très expressif.

Vous avez passé trois saisons du côté du MHSC dont celle de la montée en 2008-2009. 

J’avais trente-quatre ans quand je suis arrivé à Montpellier. L’objectif quand Rolland me fait venir, c’était d’apporter de l’expérience dans un groupe où il allait y avoir beaucoup de jeunes. Cela a été un savant mélange qu’a fait Rolland avec les jeunes qui sont arrivés : Cabella, Mapou, Belhanda, El Kaoutari… qui ont été lancés rapidement. Il y avait un mélange d’anciens et de jeunes qui ont fait une alchimie avec Romain Pitau, Geoffrey Dernis, Cyril Jeunechamp. Cela avait été bien pensé. J’ai eu la chance de faire la montée avec une super année de Ligue 1 après. Le temps de jeu se réduisait en toute connaissance de cause. Durant la dernière année, j’ai eu la chance de pouvoir beaucoup observer pour mon après-carrière et m’enrichir de tout ce que l’on a pu vivre.

Quel a été le déclic durant la saison qui vous a amené à cette montée ?

C’est le match de Tours. On a des moments difficiles. Dès la première journée, il avait anticipé le dernier match pour monter contre Strasbourg. Il l’a dit et redit. Il avait anticipé qu’on monte à la dernière journée, que c’était un championnat qui était très difficile et finalement on a des périodes où c’est plus compliqué. On pensait qu’on avait lâché. Mais le groupe et le staff, on y a toujours cru. Cela fait partie des saisons qui restent marquées à vie. Je ne jouais pas contre Strasbourg, j’étais blessé. J’ai vécu cela des tribunes. Il n’y a rien de plus frustrant que de vivre un moment comme celui-là en tribunes. Mais cela reste un moment fort. Il y a un stade qui est plein, une équipe qui a failli descendre un an avant.

Comment avez-vous vécu l’année du titre qui suit votre fin de carrière ?

Surpris, car quand on s’appelle Montpellier, jamais on ne pense jouer le titre. Mais sur la dynamique, quand on reprend les quatre années, il y a la construction d’un groupe qui a été bien pensée. Un mélange de jeunes et d’anciens, avec des jeunes avec beaucoup de talent et bien entourés avec Nenad, Bruno, Philippe, Romain, Vito Hilton par la suite. Sur l’année du titre, c’est une continuité menée depuis quelques années. Et la récompense pour un groupe exceptionnel, pour être champion il le faut. Olivier en est la meilleure preuve. Il y avait tout. Un bon gardien, un buteur, une solidité et un état d’esprit exceptionnel. Une dynamique et une confiance qui permettent par moments de soulever des montagnes. C’était une belle récompense.

Un grand merci une fois encore pour sa disponibilité.

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