Yann, supporter de Brest : « Michel Der Zakarian, c’est la bonne prise »

Suite de notre Tour de France des supporters, comme lors de chaque rencontre. Rencontre aujourd’hui avec Yann, supporter du Stade Brestois, et membre de Brest On Air. Nous évoquerons avec lui la forme actuelle de son équipe, sa passion pour le SB29, et les derniers résultats du MHSC.

Bonjour Yann, peux-tu te présenter pour nos internautes ?

Bonsoir, je m’appelle Yann. Je suis co-animateur et co-fondateur du podcast Brest On Air, un podcast dédié à l’actualité du Stade Brestois. On est là depuis 3 ans en faisant des interviews de joueurs, des suivis avant ou après les matchs, ça dépend.

Quand et comment es-tu devenu supporter du Stade Brestois ?

Il n’y a pas de secret, c’est une histoire de famille. Je suis de Brest, mes parents et mes grands-parents allaient aux matchs. Quand j’ai eu 5-6 ans, j’ai commencé à y aller. Ça se perpétue comme ça, et si j’ai des enfants plus tard, j’espère aussi pouvoir les amener. J’ai cette passion depuis toujours. Mes parents étaient déjà abonnés avant que je naisse. Je n’ai pas vraiment eu le choix. Quand j’ai commencé à suivre le foot, j’ai commencé à aimer le Stade Brestois.

J’imagine que tu as vu beaucoup de matchs au stade. Quel est ton meilleur souvenir ?

Ça va être assez paradoxal, mais c’est peut-être le match qu’on perd, l’année de la montée en Ligue 1, 5-2 contre Valenciennes. C’est un match où, même si on perd, on savait que c’était avec cette équipe-là qu’on monterait en Ligue 1. Tout donne l’impression qu’on va aller au bout. Même après le match, les joueurs ont eu droit à une standing ovation. Toute cette saison était idyllique. Puisque c’était assez atypique, c’est le match qui m’a le plus marqué.

Après cette défaite, vous étiez sûrs de monter en Ligue 1 ou pas encore ?

Même pas ! C’est ça qui est incroyable. À ce moment-là de la saison, rien ne garantit que Brest va monter. Ce n’était que la 28ème journée de la saison 2018/2019. Mais le contenu était tel que tout le monde savait qu’on irait au bout.

C’est rare qu’une défaite aussi lourde marque autant les esprits dans le bon sens. On va revenir sur la saison dernière à présent. Les Brestois se sont sauvés de peu avec seulement un point d’avance sur Nantes, barragiste. Olivier Dall’Oglio était alors sur votre banc. Comment as-tu vécu cette saison dernière, forcément difficile pour ton club ?

C’était particulier parce qu’à la trêve, Brest était assez bien classé. Donc on pensait qu’on obtiendrait le maintien assez rapidement. Et puis semaine après semaine, on voit la déliquescence de l’équipe. On observe surtout des signaux extérieurs et une ambiance très mauvaise. Le message du coach ne passait plus du tout.

Que veux-tu dire par « une ambiance très mauvaise » ?

Sur le terrain, les joueurs ne se soutenaient plus et ne faisaient plus les efforts ensemble. Des groupes étaient apparents, même sur le terrain. On a eu cette impression dans les têtes, à partir du moment où on enchaînait 2-3 mauvais matchs, il n’y avait plus personne. On savait que l’équipe n’allait pas relever la tête. Au final, on se maintient d’un petit point. Ce point-là vient parce que Montpellier à la bonne idée de battre Nantes à la dernière journée, alors que vous n’avez plus rien à jouer. C’est quasiment la seule chose qui nous maintient avec le doublé de Charbonnier face à Saint-Étienne. On s’en est très bien sorti, il y a eu du soulagement.

À l’intersaison, Michel Der Zakarian, ex-entraîneur de Montpellier est arrivé sur le banc brestois tandis qu’Olivier Dall’Oglio a fait le chemin inverse. Comment as-tu vécu ce changement de coach cet été ?

On a vécu le départ de Dall’Oglio avec soulagement. Il l’a dit dans une récente interview, il ne pouvait pas continuer. Il ne faut pas être ingrat non plus, on a vu de très belles choses avec lui. Mais sur le plan humain, ce n’est pas passé du tout. C’est en entraîneur assez particulier. Brest est une ville et un club aussi particulier. Ça n’a pas matché. Par contre, pour Michel Der Zakarian, à l’inverse, c’est la bonne prise. C’est une personne qui est taillée pour le maintien. Dans son caractère très renfermé, mais finalement très humain, ça colle à Brest. Dès la signature, beaucoup de monde disait que ça pouvait correspondre, et le temps semble le prouver.

Donc à son arrivée, tu n’étais pas sceptique ?

Pas du tout. On avait eu un autre rédacteur du site Allezpaillade.com qui était venu dans notre podcast et qui nous l’avait présenté comme quelqu’un qui maintiendrait le club en Ligue 1. On avait interrogé des supporters nantais, clermontois, et tout le monde nous a dit la même chose : Michel Der Zakarian ne descend jamais.

La patte Der Zakarian commence à se faire voir à Brest. La série en cours est impressionnante : 6 victoires d’affilée ! On commence à voir un vrai fond de jeu au Stade Brestois, qu’en penses-tu ?

Michel Der Zakarian fait des choses simples. C’est-à-dire que Brest joue un peu moins bien que lors des saisons précédentes, mais les Brestois font ce qu’ils savent faire. Ce que MDZ demande, c’est ce qui correspond aux joueurs et aux profils qu’il a. Il y a un peu, même beaucoup de réussite sur ces 6 derniers matchs, mais on essaye de compenser en se disant que sur les 11 premiers matchs de la saison où on n’en gagne pas un seul, il y en a peut-être un ou deux où on doit repartir avec les 3 points. Il y a eu un changement de réussite. Ce qu’on voit avec MDZ, c’est qu’il a réussi à redonner confiance. Ce que je disais tout à l’heure. La saison dernière, quand on enchaînait 2-3 défaites, c’était fini, là, cette saison non. Même s’il y a eu 11 matchs sans victoire, on a jamais senti que ça baissait les bras. On est pas naïfs, on sait très bien que Brest ne va pas gagner les 20 derniers matchs de la saison. Mais, honnêtement, je ne pense pas qu’on renchaîne une série de 11 matchs sans victoire. On sait qu’on va gagner plusieurs autres matchs de la saison de manière régulière.

Cette série de 6 victoires consécutives a permis à Brest de remonter à la 10ème place au classement, juste derrière Montpellier. Dans cette série incroyable, il y a des succès face à Monaco, Lens sur le score de 4-0, et Marseille dernièrement. Ce n’est pas contre n’importe qui, et ça montre que le Stade Brestois est sur la bonne pente.

Oui évidemment ! Après, ça ne va pas trop s’appliquer sur les matchs de ce week-end, on est à la 17ème journée et Brest a déjà gagné plus de fois à l’extérieur que la saison dernière et celle d’avant. Et cette saison, Brest a gagné plus de matchs en étant mené que sur les deux dernières saisons réunies. Ça montre qu’il y a une nouvelle force de caractère.

Qu’attends-tu de la suite de la saison brestoise ?

Le maintien, aussi rapide que possible et surtout des joueurs qui brillent individuellement. Romain Faivre, son départ est acté pour l’été prochain, si on peut faire en sorte qu’il parte à 30 millions plutôt qu’à 20, ce serait bien.

As-tu suivi le début de saison des Pailladins et qu’en as-tu pensé ?

J’ai pu bien suivre ce début de saison tant par ma curiosité à savoir comment Montpellier allait s’en sortir avec les départs de Delort et Laborde, que par l’équipe qui est assez jeune. En l’occurrence, derrière avec Estève, c’est une bonne surprise. Mais, on sent que cette équipe est en transition. Certaines choses sont bien, comme quelques séquences de jeu collectives ou individuelles, mais pour d’autres, la jeunesse se fait ressentir à certains moments, il reste du progrès à faire. Ça me rappelle presque le Stade Brestois, au début de l’ère Dall’Oglio, il y avait beaucoup de promesses, ainsi que des joueurs qui individuellement montraient des choses mais un manque de maturité et d’expérience se faisait ressentir. C’est ce qui se passe, pour moi, à Montpellier, en ce moment.

Quel est le joueur que tu crains le plus ?

Savanier reste la réponse un peu facile mais logique. Cependant, il faut savoir que Brest viendra sans Brendan Chardonnet, défenseur central et capitaine, car il est suspendu. Il sera probablement remplacé par Lilian Brassier, qui a eu un accident de voiture hier matin, mais qui devrait tout de même être présent. Ce joueur fait de grosses fautes de concentration et n’est pas très rapide donc je pense qu’Elye Wahi ou même Mavididi peuvent aussi nous mettre en difficulté. Je dirai donc que Savanier est en première position et Wahi en seconde. Mais attention à Christophe Hérelle, qui a du métier, qui sait ce qu’il fait et qui gère très bien la profondeur. La faiblesse de notre défense restera tout de même Brassier ce week-end.

À quelle place vois-tu finir les Montpelliérains en fin de saison ?

Un peu comme les dernières saisons, c’est-à-dire pas Européens mais juste à côté. Je vais dire 7/8 èmes.

As-tu un souvenir en particulier d’un Brest-Montpellier ?

Oui, mais ce n’était pas un match incroyable non plus. C’était un match nul, 2 partout, à Brest, on a eu une égalisation de Brest dans les dernières minutes par Santiago Gentiletti, qui n’avait pas brillé à Brest mais qui est quand même allé à la Lazio de Rome par la suite. Il me semble même que c’était son premier but. C’était lors de notre 2ème année en Ligue 1 donc en 2010-2011.

Quelles sont pour toi les clés de ce match ?

Un peu dans la logique du match face à Marseille, même quand on n’a pas d’occasion, on arrive à être dangereux. On a obtenu un penalty, c’est une frappe qui part en 6m. Mais, il y a main. C’est tout bête, il y a pas de contrôle dessus mais ça va être la première clé. La deuxième ça va être les absences côté montpelliérain (Estève blessé et Mollet suspendu). Un, qui peut faire mal à Montpellier, c’est Steve Mounié, ancien Montpelliérain, qui va prendre de la tête, ce qui n’est pas le point fort de votre équipe il me semble. Et enfin, la dernière clé, les coups de pieds arrêtés, quelque chose que Michel Der Zakarian a amené, avant Brest était mauvais autant sur ceux défensifs qu’offensifs. Et cette saison on remarque que même lorsque nous ne sommes pas dedans, les corners et les coups francs sont des grosses armes. On est sur 2 équipes qui se valent en ce moment, ce sera peut-être pas le cas d’ici 5/6 mois mais les 2 équipes ont à peu près le même niveau.

Un pronostic pour terminer ?

1-1 avec un but de Steve Mounié et de Wahi. C’est plus une prédiction, mais je pense qu’Olivier Dall’Oglio aura un accueil assez difficile.

Merci beaucoup Yann d’avoir répondu à nos questions ! On te retrouve très vite dans le podcast de Brest On Air.

Autres articles

Actualités

13 Commentaires

S’abonner
Notifier de
13 Commentaires
Récents
Anciens Populaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires
13
0
L’article vous fait réagir ? Commentez !x
AllezPaillade

GRATUIT
VOIR